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Co-innovation : les 3 clés essentielles pour optimiser votre R&D

Publié par Charles Cohen le | Mis à jour le
Co-innovation : les 3 clés essentielles pour optimiser votre R&D

Vous voulez booster vos ventes en innovant vite et mieux ? L'innovation collaborative est alors faites pour vous ! Si moult PME osent désormais s'allier à des plus grands pour optimiser leur R & D, dans les faits, la démarche est loin d'être aussi simple. Conseils pour réussir un tel cap.

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Accroître sa capacité d'innovation en collaborant avec le Commissariat à l'énergie atomique de Grenoble. C'est le parti qu'a adopté, en 2007, la société Ryb, PME spécialisée dans les systèmes réseaux polyéthylène en s'associant durant quatre ans à cet organisme de recherche dans le cadre d'un projet d'innovation partagée. "Grâce à cette expérience, nous avons pu doper la valeur ajoutée de nos produits et justifier le maintien de notre production en France, explique Marc-Antoine Blin, directeur général de la société. Désormais, nous sommes familiers à ce type d'approche originale qu'est la co-innovation, ce qui constitue un avantage de taille pour le développement de notre business ".

Loin d'être un cas isolé, cet exemple évocateur en dit long sur un mode de collaboration prisé par les PME soucieuses d'optimiser leur R&D : "l'Open Innovation", ou encore l'innovation collaborative. La vocation d'une telle démarche : "S'appuyer sur un acteur de son éco-système, grand compte ou acteur public, pour innover vite et mieux. Et ce, en mutualisant les savoir-faire de chacun. Une manière de gagner en compétitivité et de créer davantage de valeur", explique Jean-Christophe Saunière, associé du cabinet PwC, et co-auteur du livre blanc Innovation Collaborative et Propriété Intellectuelle, réalisé fin 2012 en partenariat avec l'Inpi (Institut national de la propriété industrielle).

Signe de l'ampleur d'un tel phénomène : d'ici 2017, plus de 50 % des projets d'innovation menés par les entreprises seront basés sur l'innovation collaborative, d'après l'étude réalisée dans le cadre du livre blanc. C'est dire si l'open innovation est loin d'être un simple effet de mode ! Et pour cause : "La compétitivité des entreprises, PME en tête, passe largement par leur capacité à innover. Or, dans le contexte de crise actuelle, difficile pour elles d'assumer seules tous les risques financiers générés par une telle démarche", constate le directeur associé. D'où la pertinence de l'innovation collaborative plébiscitée par les entreprises pour quatre raisons principales, d'après l'étude Inpi/PwC : accéder à des savoirs faire ou des compétences complémentaires (39 %), développer de nouveaux produits/marchés (39 %), réduire le time to market (20 %), et partager les coûts et les risques liés à la R&D (16 %).

Mais pour atteindre de tels objectifs, encore faut-il trouver le bon partenaire ! "C'est l'étape la plus complexe, prévient, Jean-Christophe Saunière. Car elle suppose, en amont, la mise en oeuvre d'un autre chantier, et pas des moindres : la définition d'une stratégie d'innovation, préalable essentiel à tout travail de benchmark des partenaires".

1ère Clé/ Formulez une stratégie d'Open Innovation adaptée à vos besoins

Durant cette étape, vous devez passer au crible plusieurs questions essentielles. La première: des partenaires, oui, mais pour quoi faire ? Pour évaluer la pertinence de la co-innovation, identifiez déjà vos compétences en interne disponibles. Plus encore, mesurez l'effort à fournir pour développer vous-même ce savoir-faire. Si le recours à l'innovation collaborative s'avère incontournable, anticipez alors les gains d'une telle démarche : quid du potentiel de différenciation (fonctions, coûts, délais) associé au domaine d'innovation ?

"Le chef d'entreprise doit alors évaluer les enjeux stratégiques à atteindre dans chaque domaine en terme de time-to-market, de partage des risques, de développement de nouveaux produits et de besoins d'innovation de rupture ou incrémentale", développe Jean-Christophe Saunière. Pour choisir le domaine technologique adéquat à l'open innovation, pensez de manière pragmatique : ce domaine fait-il vraiment partie de votre coeur d'offre ? Est-ce un domaine sur lequel vous êtes prêt à partager certaines de vos compétences techniques ? "Et pour cause ! Gare à ne pas mutualiser un savoir faire interne qui s'avérerait critique, voire vital pour l'entreprise, avertit le directeur associé. A la charge, donc, de la PME de bien déceler en amont les connaissances qui doivent rester secrètes".

2ème Clé/ Trouvez le partenaire en cohérence avec vos objectifs

Réussir une telle démarche suppose un pré-requis de taille : la prévalence d'une vraie complémentarité entre vous et votre partenaire dans le cadre du projet d'innovation. Et elle dépend de deux critères principaux : le profil et le domaine de compétences de celui-ci . "Par exemple, un partenaire public sera sollicité pour ses compétences et savoir-faire pointus. Pour un grand compte, c'est tantôt sa capacité financière qui sera recherchée, et ce, pour partager les coûts et les risques liés à la R&D. Ou bien son image de marque propre à valoriser le savoir-faire interne du partenaire, en permettant par exemple à une PME de réussir une levée de fond".

Quant à vous, start-up et PME, vous serez surtout plébiscitées pour votre agilité et réactivité utiles pour développer de nouveaux produits/marchés et réduire le time to market. Mais complémentarité des profils ne rime pas toujours avec convergence des intérêts. "Pour les rendre compatibles, encore faut-il s'engager sur des compromis ! Autrement dit, aligner ses objectifs respectifs pour s'accorder sur une stratégie d'innovation commune, par exemple convenir du même rythme à adopter en vu d'un lancement de produit".

Si l'innovation collaborative est souvent pratiquée entre des acteurs faisant partie du même éco-système (en priorité entre fournisseurs et clients, et peu entre concurrents, d'après l'étude), force est de constater que certains partenariats sont conclus entre des acteurs n'appartenant pas au même réseau. Aussi, pour faciliter leur mise en relation, certaines plateformes d'intermédiation dédiées à l'innovation existent, à l'instar d'Innocentive ou ideXLab. D'autres acteurs misent encore sur le crowdsourcing, procédé visant à soumettre le projet à une population très large de contributeurs potentiels via les réseaux sociaux.

3ème Clé/ Intégrez les enjeux de propriété intellectuelle en amont de votre stratégie

Voilà une problématique cruciale, notamment pour vous, PME, largement exposées aux risques de spoliation de votre savoir-faire. Et pour cause : "Quand une PME s'allie avec un grand compte, c'est parfois le pot de terre contre le pot de fer !", lance Jean-Christophe Saunière, en rappelant qu'une petite entreprise est souvent peu armée pour lutter contre un partenaire grand compte qui pourrait être tenté d'exploiter seul les fruits d'un projet d'innovation collaborative. Si le dépôt d'un brevet constitue une arme de choix pour protéger ses innovations, force est de constater que "le recours à la propriété industrielle reste encore très aléatoire dans les PME, faute de moyens, note le directeur associé. Et pour cause : dans quatre cas sur cinq, c'est le dirigeant seul qui doit assumer de telles tâches".

Pour éviter tout risque de spoliation, un conseil : mettez la question de la propriété sur la table dès le début du partenariat et, surtout, avant qu'une innovation soit découverte. Plus encore, développez avec votre partenaire une vision prospective des gains générés par la démarche, pour mieux anticiper, en amont, la répartition des dépôts de brevets associés à telle ou telle innovation.

Au-delà de la propriété intellectuelle, un autre point doit susciter votre attention : celui des droits d'exploitation de l'innovation future . "Il s'agit de deux concepts très distincts", note le directeur associé, en rappelant que si la PME n'a pas la propriété sur telle innovation, elle doit absolument négocier pour en obtenir la droits d'exploitation sur ses marchés stratégiques.

Dans certains cas, l'analyse de la politique de votre partenaire en termes de dépôt de titres peut aider à mieux optimiser une telle négociation. Exemple probant : "Danone exige systématiquement la pleine propriété et exploitation sur ses domaines d'activités stratégiques relatifs à l'eau. Par contre, il laisse souvent le champ libre à ses partenaires sur d'autres domaines comme le pétrole par exemple", illustre Jean-Christophe Saunière. Et ce dernier de souligner : "le gage de réussite d'un projet de co-innovation entre un grand groupe et une PME repose sur un élément clé : la confiance ".

C'est pourquoi, certains grands comptes n'hésitent pas à employer les grands moyens pour dissiper les craintes légitimes de leurs partenaires PME quant à la dépossession de leur savoir. A l'instar d'Alstom Transport qui, dans le cadre d'un vaste programme de co-innovation établi avec près de 80 PME, s'est engagé dans la structuration d'un système totalement transparent et participatif de gestion de la propriété intellectuelle. Et ce, dans un objectif précis : favoriser une collaboration gagnant-gagnant!

 
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