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APPLICATIONS SMARTPHONES: FAUT-IL SE LANCER?

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Apple, BlackBerry, Android, Windows Mobile... le monde du smartphone s'agrandit et le marché des applications se diversifi e. Votre entreprise doit-elle développer la sienne? Quels sont les budgets et contraintes à prévoir?

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Pas moins de 17 milliards de dollars. Ce chiffre faramineux correspond au montant que dégagera le marché des applications mobiles d'ici deux ans. C'est ce qu'annonce l'enquête menée en mars 2010 par le cabinet de management Chetan Sharma, assurant que l'Internet fixe sera désormais relégué au second plan. Alors, faut-il disposer de l'application qui maintiendra un lien avec votre entreprise dans la poche de millions de consommateurs? « Attention à ne pas céder à la tendance à n'importe quel prix », met en garde Xavier Paulik, fondateur de l'agence Tiki'labs, spécialiste en développement d'applications.

Bien choisir son terminal. Créer une application suppose en effet quelques préalables, à commencer par le choix du terminal, c'est-à-dire le type de technologie et de mobile associé. Actuellement, quatre acteurs se partagent le marché des applications. Apple et iOS, son système d'exploitation, concentrent le maximum d'utilisateurs. Avec 2,5 millions d'iPhone en France, le téléphone d'Apple représente à lui seul les deux tiers du trafic internet mobile hexagonal. L'AppStore (la boutique en ligne d'Apple), qui permet de télécharger plus de 100 000 applications disponibles, fait office de plate-forme reine. Pionnière en la matière, la firme à la pomme est à l'origine de cet engouement. « Aujourd'hui, les applications Apple sont tellement normalisées qu'elles bénéficient d'une très bonne qualité. C'est la plate-forme la plus connue, la plus rapide et la moins chère », assure Xavier Paulik (Tiki'labs). Mais, victimes de leur succès, elles présentent un inconvénient majeur: elles sont trop nombreuses! Difficile pour le propriétaire du mobile de s'y retrouver parmi les millions de possibilités proposées! Se démarquer sera donc un défi supplémentaire pour l'entreprise qui veut créer son «appli»... Un autre système d'exploitation commence à grignoter des parts de marché: Android de Google. Encore discrète en France, cette technologie est la concurrente directe de l'iOS d'Apple aux Etats-Unis. « C'est le système qui a le vent en poupe, assure Xavier Paulik (Tiki'labs). Il va devenir très difficile de s'en passer. » La force d'Android? Fonctionner sur les modèles de plusieurs constructeurs. Alors que l'iOS d'Apple n'est disponible que sur iPhone ou sur la tablette tactile iPad, le consommateur peut bénéficier de la technologie Android sur Samsung, LG, Motorola... Autrement dit, une application développée pour Android sera compatible sur un maximum de téléphones. La technologie BlackBerry a, quant à elle, su s'imposer dans le monde professionnel, en B to B, notamment avec des outils dédiés à la gestion de planning. Enfin, Windows Mobile demeure encore très discret et ses applications peu rentables.

Une application doit rendre un service véritablement utile pour les clients. LOÏC LE MOALIGOU, cofondateur de Les Mobilizers

@ FOTOLIA/LD

Ne jamais perdre sa cible de vue.

Développer une application pour smartphone représente un coût pour l'entreprise et il est important de prévoir, en amont, quelle en sera l'utilité pour vos clients... ainsi que le bénéfice pour votre entreprise. « Il faut éviter l'effet feu de paille. Si un utilisateur télécharge l'outil, mais ne l'utilise pas ou le désinstalle, c'est un coup d'épée dans l'eau pour l'entreprise », constate Loïc Le Moaligou, cofondateur de l'agence Les Mobilizers, spécialiste de contenus en ligne. Selon lui, il faut distinguer quatre types d'applications: de jeux, d'achat (avec système de paiement intégré), de contenu (elles proposent un maximum d'informations et utilisent les flux RSS) et, enfin, d'images. Ces dernières ne consistent généralement qu'en un catalogue de collections ou de campagnes de publicité. « Elles ne servent à rien, affirme Loïc Le Moaligou. Une application doit rendre un service, c'est le b.a.-ba. Il faut trouver ce qui va toucher la cible de l'entreprise. » Parmi les outils les plus demandés: les jeux et les systèmes de GPS et de géolocalisation. Se pose alors une autre problématique: doit-on rendre son application payante? « Plus de 70 % des applications de l'AppStore sont gratuites » , rappelle Loïc Le Moaligou. Le fait de payer un, voire quelques euros, pour une application ne rebute pas un utilisateur de smartphone.

Une application à la carte. Pour l'entreprise, quel est le coût réel de développement d'un tel dispositif? En passant par une agence spécialisée, comptez en moyenne 20 000 euros HT pour un à trois mois de travail. « C'est comme pour une voiture: le prix dépend de la qualité du produit », explique Loïc Le Moaligou (Les Mobilizers). Les flux RSS, l'une des fonctionnalités les plus basiques, permettent d'informer les utilisateurs sur l'actualité de l'entreprise. Un module simple ne nécessitera pas nécessairement un temps de développement important, il vous en coûtera environ 2 000 euros. Vous souhaitez l'intégrer dans un univers graphique travaillé? La facture atteindra alors les 10 000 euros. A titre d'exemple, une application qui propose un système de jeu vidéo peut coûter quelques centaines de milliers d'euros.

Réservation de billets d'avion, accès à un catalogue marchand, recherche d'annonces immobilières... Dès que les services rendus par une application requièrent une mise en oeuvre complexe, une liaison entre l'application mobile et votre système d'information devient nécessaire. Dans une situation idéale, le temps de mise en oeuvre de cette liaison est estimé à une quinzaine de jours, soit une facture comprise le plus souvent entre 5 000 et 10 000 euros HT. Dans le cas d'applications lourdes, les délais s'allongent et peuvent même atteindre un mois de travail, pour un coût total d'environ 15 000 euros HT.

Prévoir des coûts de mise à jour.

Toutefois, avec l'évolution technique des téléphones, les caractéristiques des applications deviennent vite obsolètes. Pensez donc à prévoir des coûts supplémentaires de mise à jour. Il faut en effet compter chaque année une moyenne de 10 à 15 % du prix de développement initial. Pour Loïc Le Moaligou (Les Mobilizers), il faut aussi rajouter à la facture les frais de promotion de l'outil. « C'est un piège de croire que le simple fait de développer une application fera qu'elle sera téléchargée! Non, il faut savoir la mettre en avant. » Comment? Soit en la «vendant» via les leviers de communication déjà existants de l'entreprise (comme le site web ou les supports print), soit en sollicitant un réseau de blogueurs ou de journalistes spécialisés pour leur faire tester l'application. Dernière possibilité: acheter un espace publicitaire dans d'autres applications pour la promouvoir. Xavier Paulik (Tiki'labs) conseille, enfin, de « bien se poser la question de savoir si vous avez vraiment besoin d'une application ou si un site web suffit ». La version mobile du site est peut-être l'alternative la plus pertinente à l'application smartphone.

TEMOIGNAGE

Avec nos applications, nous proposons des services automatisés à nos clients
DAVID AMSELLEM, fondateur de John Paul
Pour développer la notoriété de sa marque, la conciergerie privée John Paul a développé deux applications de smartphone. La première en 2009, sur iOS pour iPhone, la seconde sur Android courant 2010. « Nous cherchions à toucher efficacement nos clients en B to C, se souvient le dirigeant David Amsellem. Mais la publicité supposait des coûts trop élevés, pour une durée limitée. »
Avec ses deux applications, John Paul propose un vrai service à ses clients. Sur iPhone, ils peuvent déposer leur demande, comme la recherche d'un restaurant dans une ville précise.
La requête est alors envoyée à John Paul qui recontacte par la suite le demandeur. Sur Android, la procédure est plus évoluée, un résultat de recherche apparaissant automatiquement sur le mobile du particulier, dès qu'il a saisi sa demande.
Le client bénéficie, en plus, d'une sélection des meilleures adresses et des actualités de la ville dans laquelle il se trouve, grâce au système de géolocalisation.
Plus de 70 villes sont ainsi répertoriées dans l'application John Paul pour Android! Evidemment, les deux applications n'ont pas représenté le même investissement: 10 000 euros pour l'iPhone, 70 000 pour Android.
« Aujourd'hui, un tiers des requêtes qui nous sont adressées passent par nos applications », se réjouit David Amsellem.

JOHN PAUL - Repères

- ACTIVITE: Service de conciergerie privée
- VILLE: Paris (VIIIe arr.)
- FORME JURIDIQUE: SAS
- DIRIGEANT: David Amsellem, 32 ans
- ANNEE DE CREATION: 2005
- EFFECTIF: 40 salariés
- CA 2009: 2 MEuros

EN BREF

APPLICATION OU SITE MOBILE?
Un site mobile est une version allégée d'un site adaptée à la navigation sur portable. Son avantage? Un coût de développement réduit (20 000 euros environ). Disponible pour beaucoup d'utilisateurs, il vise une cible de terminaux plus large, du haut de gamme au plus simple, mais sans la flexibilité et la performance d'une application smartphone.

TEMOIGNAGE

Notre site mobile nous permet de toucher tous les porteurs de smartphones
AlloResto est une entreprise de restauration qui propose de commander en ligne ses repas. A l'occasion de la Coupe du monde de football, en juin 2010, elle a décidé d'être encore plus proche de ses clients, en étant présente sur leurs portables. Elle n'a pas développé d'application, mais une version mobile de son site, « pour son universalité ». « Avec un site mobile, nous touchons tous les porteurs de smartphone, qu'ils soient Apple, BlackBerry ou autre », explique le dirigeant Sébastien Forest. L'entreprise a certes déboursé 35 000 euros pour la réalisation de ce site, mais ce dernier est disponible sur tous les terminaux. « En 15 jours, nous avons rentabilisé ce que nous a coûté cet outil », souligne Sébastien Forest. En effet, 3 % des commandes sont désormais passées sur cette version mobile.
Autre avantage du site sur l'application? « La possibilité de garder la main sur les mises à jour», affirme le chef d'entreprise. « Elles sont moins souples sur une application, puisque les modifications ne se voient que si les utilisateurs téléchargent la nouvelle version. » Sébastien Forest garde aussi en mémoire son expérience personnelle, lui qui a téléchargé nombre d'applications pour les effacer ensuite, car elles rencontraient des problèmes techniques. « Lancer notre propre application? Pourquoi pas. Mais je préfère auparavant sonder les attentes des consommateurs et étudier leur comportement d'achat sur mobile », conclut-il.

ALLORESTO - Repères

- ACTIVITE: Livraison de plats cuisinés
- VILLE: Paris (XVe arr.)
- FORME JURIDIQUE: SA
- DIRIGEANT: Sébastien Forest, 36 ans
- ANNEE DE CREATION: 1998
- EFFECTIF: 36 salariés
- CA 2009: 8,3 MEuros

 
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Céline Tridon

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