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DossierQuand les grandes entreprises viennent en aide aux PME

Publié par Eq. Href le

1 - Quand les grands groupes mettent la main à la poche pour aider les PME

Que ce soit à travers une fondation d'entreprise, une prise de participation au capital ou l'octroi d'un prêt lié au développement régional, les grands groupes aident à financer les projets de leurs petites consoeurs. Des aides utiles pour favoriser la croissance des start-up et des PME.

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C'est dans une petite salle parisienne que, cet été, François Pinault serre la main de Sophia Klumpp et de Paul Grinvalds, fabricants de protections hygiéniques au Mali. Lui est à la tête de Printemps-Pinault-Redoute ; eux ont créé leur entreprise pour faciliter le quotidien des femmes africaines. Ils peuvent se féliciter, ce soir-là, de recevoir une dotation de 15 000 euros, remise par la fondation PPR.

Le but de cette dernière ? Identifier les bonnes pratiques de jeunes créateurs d'entreprise et faire bénéficier ses coups de coeur d'un financement pour les aider à se développer. Le plus souvent, ces initiatives se caractérisent par un fort engagement social. La fondation d'entreprise prend en quelque sorte la forme d'un mécénat. Pour le grand groupe, c'est un formidable vecteur d'image et une excellente opportunité pour motiver ses collaborateurs.

Même son de cloche chez KPMG, dont la fondation est créée en 2007, après les émeutes des quartiers dits sensibles, en 2005. " Nous nous sommes rendu compte qu'il y avait quelque chose à faire pour aider les jeunes qui veulent s'en sortir, notamment en créant leur entreprise ", explique Marine Coat, chargée de projets RSE de la fondation du groupe de conseil. Aussi, chaque année, le programme Créa-jeunes est mené en partenariat avec l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique). Dans chaque antenne de l'association, est repéré un projet-phare : le coup de coeur de la fondation KPMG. L'heureux gagnant reçoit alors une dotation de 1 500 euros pour se lancer, mais aussi de précieux conseils pour peaufiner son business plan. Marine Coat décrit ainsi la démarche de KPMG : " Cette fondation est une véritable bulle d'air frais ! De plus, elle permet à nos collaborateurs qui soutiennent ces projets de s'impliquer dans des actions qui ont du sens. "

Vidéo : présentation de Créa-jeunes

Antoine Fléchais est responsable du département finance d'entreprise chez Provadys, un cabinet d'audit et de conseil financier. Selon lui, la relation entre grandes entreprises et PME a beaucoup évolué : " Les plus grandes ont besoin des plus petites pour valoriser leur image, mais aussi garder un vivier de bonnes idées sous la main. " En effet, en marge de la fondation d'entreprise, la plupart des grands groupes prennent part auprès de leurs petites consoeurs sous forme de corporate venture capital, une forme de capital risque encore assez méconnue mais qui se développe. Ce processus d'investissement entrepris par une société non financière se matérialise par des prises de participation minoritaires dans des entreprises prometteuses ou innovantes. C'est ce que propose, par exemple, Total Développement Régional : la filiale d'accompagnement de la firme pétrolière a mis en place l'Aide aux projets d'innovation (API). Cette participation financière cible 24 thèmes de recherche qui intéressent le groupe pour les cinq ou dix années à venir et sur lesquels travaillent des PME. Il s'agit d'une avance financière, sans garantie, remboursable à 1 % d'intérêt, relayant les fonds publics d'Oséo. Total prend en compte les dépenses à la fois internes (frais de personnel, etc.) et sous-traitées (prestations dans les laboratoires, dans des associations, etc.) et intervient à hauteur de 70 000 à 400 000 euros.

Monnaie contre emploi : le prêt participatif

Dans certains cas, les grandes entreprises peuvent aussi investir sous forme de prêt participatif, mais lié à une condition : créer de l'emploi dans un territoire français donné. On parle alors de développement territorial ou de revitalisation. Son principe ? Une grande entreprise subventionne une PME située près de l'une de ses antennes, à condition que la petite structure s'engage à recruter un certain nombre de salariés. " Or, plus un territoire où nous sommes déjà présents est dynamique économiquement parlant, plus nous avons à y gagner ", assure Eric Rebiffé, directeur général de Sanofi Développement. Le géant pharmaceutique soutient, depuis 2008, plus d'une centaine de PME, à travers le versement de plus de trois milliards d'euros. Sanofi identifie les PME en demande via les plateformes d'initiatives locales type chambres consulaires ou réseaux d'entrepreneurs, octroie une aide financière sur cinq ans, en contrepartie de laquelle la PME s'engage sur des prévisions d'embauche. A elle d'envoyer régulièrement un bilan de l'avancement de son développement économique et humain. Ainsi, Civiliz, une start-up de marketing numérique, reçoit en 2010 un prêt de 60 000 euros de Sanofi, pour permettre la création de six emplois. Civiliz a d'ores et déjà atteint son objectif et commence à rembourser son prêt. De même, Vélissime, un service de cantine itinérante, a reçu 10 000 euros de financement par emploi créé. Aujourd'hui, Vélissime compte 17 salariés (dont une majeure partie en temps partiel), et sa dirigeante, Sophie Chavanne, est ravie : " Grâce à cette aide, j'ai eu moins d'argent à lever pour la création de mon entreprise. En outre, ça a donné confiance à d'autres investisseurs. "

La limite de ce type de partenariat ? Le risque pour la petite entreprise de se faire absorber. " Pour que la démarche soit gagnante des deux côtés, il faut que la PME n'accepte pas une participation trop importante, met en garde Antoine Fléchais (Provadys). Par contre, on peut envisager une logique participative : au-delà de l'aspect financier vient se greffer une dimension d'accompagnement et de conseil. C'est plus sain. " C'est ainsi que les grandes entreprises vont de plus en plus envisager un accompagnement complet d'un projet : de sa création à son développement, en passant, parfois, par son hébergement.

Céline Tridon

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