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FORMEZ-VOUS ET RENDEZ VOTRE ENTREPRISE PLUS COMPETITIVE

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Les dirigeants de petites structures rechignent à retourner sur les bancs de l'école. Pourtant, les formations proposées sont désormais mieux adaptées à leurs problématiques, tant sur le fond que sur la forme.

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Les chefs d'entreprise seraient-ils réticents à ressortir du placard leur vieille tenue d'écolier? Si 91% des cadres dirigeants et des patrons de PME estiment que la formation professionnelle continue est utile, ils ne sont que 54% à partir en formation, ne serait-ce qu'une fois par an. A titre de comparaison, trois dirigeants de grandes entreprises sur quatre retournent, chaque année, sur les bancs de l'école. C'est ce qu'indique une enquête réalisée par l'association Ariane Compétences & Management, dont le but est de promouvoir la formation auprès des dirigeants de PME.

@ FOTOLIA/ TJALL/ CHRISTEMO/LD

Me former? Pas le temps... Les freins? Ils sont essentiellement d'ordre organisationnel ou psychologique. Tout d'abord, les petits patrons sont souvent débordés et n'arrivent pas à se dégager du temps pour partir en formation. «C'est la raison principale mise en avant par les chefs d'entreprise», assure Maurice Pangaud, président d'Ariane Compétences & Management. Une I autre explication, plus sociologique cette fois, tiendrait au profil même des dirigeants de PME. Souvent autodidactes ou techniciens, ils seraient peu enclins à retourner sur les bancs de l'école, contraire ment aux populations de cadres supérieurs, plus largement diplômées. C'est en tout cas ce qu'observe Vladimir Fuzellier, en charge des formations destinées aux dirigeants chez Demos: «Beaucoup d'autodidactes estiment que leur don d'entrepreneur est inné et que le métier de patron ne s'apprend pas. Dès lors, ils ne voient pas l'intérêt de se former!» Enfin, pour certains chefs d'entreprise, partir en formation, c'est assumer ses lacunes, ce qui pourrait ternir leur aura auprès des salariés. «Certains dirigeants demandent même que le mot «formation«n'apparaisse pas sur les devis que nous leur envoyons», sourit Vladimir Fuzellier. Un complexe qui, fort heureusement, tend à s'estomper avec le temps.

Pour faire face aux réticences évoquées par les chefs d'entreprise, les instituts de formation se sont donc adaptés. Tout d'abord, la durée des stages est de plus en plus courte: de l'ordre d'une à deux journées, au maximum, répétées sur quelques mois si nécessaire. Une organisation qui convient mieux au rythme de vie des dirigeants de petites structures. En outre, les formations professionnelles tendent à être moins théoriques, et donc plus pratiques. Chez Cegos, Jean-Louis Muller, directeur et concepteur de séminaires destinés aux dirigeants, constate cette demande croissante de formations pratico-pratiques: «Ce que veulent les entrepreneurs, ce sont des recettes efficaces et des cas concrets, bref, de la vulgarisation intelligente.»

JEAN-LOUIS MULLER, directeur chez cegos

Ce que veulent les entrepreneurs, c'est de la vulgarisation intelligente.

Ajouter des cordes à son arc. Ainsi pratiquée, la formation devient un véritable accélérateur de réussite pour les entreprises. De même qu'elle élargit les compétences des salariés, elle accroît la compétitivité des PME. Les dirigeants apprennent à maîtriser de nouvelles compétences clés, telles que le management, la gestion financière ou la communication, qui vont leur permettre de créer de la valeur. «Les séminaires apportent de nouveaux acquis opérationnels aux dirigeants, plaide Vladimir Fuzellier (Demos). Ils ont d'autant plus d'outils pour prendre les bonnes décisions.» En affinant leurs compétences en ressources humaines, les entrepreneurs travailleront dans de meilleures conditions avec leurs cabinets de recrutement. De même, en consolidant leur culture financière, ils seront plus à l'aise pour négocier une ligne de crédit avec leur banquier... Dans un autre registre, la formation est aussi un tuteur sur lequel un entrepreneur peut s'appuyer pour faire croître sa jeune pousse. «Certaines étapes du développement d'une jeune entreprise sont difficiles à franchir», analyse Maurice Pangaud (Ariane Compétences & Management). L'expert cite le cas typique du passage à 50 salariés, qui impose à la PME de se doter d'un comité d'entreprise. «Ce cap nécessite des compétences en droit social que peu de petits patrons possèdent à l'origine.» Droit, fiscalité, finance, gestion, marketing, organisation... Au fil du développement de son business, le patron de PME va rencontrer de multiples problématiques, nécessitant une compétence technique qu'il n'a pas. Il va, alors, s'entourer d'experts... Mais cela ne suffit pas toujours. La formation peut l'aider à se constituer un socle de connaissances dans tous ces domaines.

Dialoguer avec ses pairs. Enfin, les stages et séminaires de formation permettent de prendre du recul. La plupart des modules sont organisés en interentreprises, c'est-à-dire qu'ils réunissent des groupes de dix à douze personnes issues d'horizons très différents, permettant aux dirigeants de confronter leur vécu. «La formation continue permet de toucher du doigt les bonnes pratiques d'autres dirigeants, souligne Jean- Louis Muller (Cegos). C'est aussi une occasion unique de dialoguer avec ses pairs. Ainsi, les patrons consolident leur réseau et, surtout, se sentent moins seuls face à leurs problèmes.» Reste le choix de la formation, difficile tant l'offre est pléthorique et qualitativement inégale. D'ailleurs, toujours selon Ariane Compétences?& Management, près d'un dirigeant de PME sur trois avoue mal identifier les différentes prestations offertes. Pour éviter les faux pas, la meilleure solution reste celle du bouche à oreille. «Il ne faut pas hésiter à demander à chaque organisme déformation la liste des dirigeants qui ont suivi ses séminaires, puis de les contacter pour recueillir leur avis», conseille Maurice Pangaud. Si vous faites partie d'une organisation patronale ou d'un réseau (Medef, CGPME, Croissance Plus, Centre des jeunes dirigeants, Dirigeants commerciaux de France...), demandez conseil aux autres membres... Vous pourrez, là encore, vous faire aiguiller par vos pairs.

TEMOIGNAGE
En me formant, j'ai pu reprendre la main sur les recrutements
DENIS CHOUFFOT, p-dg de CG Tec injection

Depuis qu'il a rejoint le Centre des jeunes dirigeants (CJD) en 2006, Denis Chouffot enchaîne les formations. En moins de trois ans, il a déjà suivi quatre modules portant sur le management, le financement, la communication et les ressources humaines. Et il compte participer prochainement à un autre stage, sur le développement personnel et la gestion du temps. Ces séminaires, de deux à trois jours, sont organisés par le CJD entre le jeudi matin et le samedi après- midi. Un atout, aux yeux de l'entrepreneur, qui apprécie la «souplesse» de la formule, qui lui permet de mieux «organiser [sa] semaine». Si le chef d'entreprise se forme pour ajouter des couleurs à sa palette de compétences, ce n'est pas l'unique raison. il aime aussi se retrouver, pendant quelques jours, avec d'autres entrepreneurs. «C'est un bol d'air frais. Si nos secteurs d'activité sont différents, nos problématiques restent souvent les mêmes. Nous partageons donc nos expériences, ainsi que nos solutions.» les formations lui ont aussi permis de reprendre en main ses recrutements. avant, le dirigeant faisait appel à un prestataire en ressources humaines. Désormais, et suite à plusieurs déceptions, il s'occupe lui-même de la sélection finale des candidats. «J'ai compris que je devais assumer totalement les réussites ou les échecs de mes recrutements, car mon métier - la fabrication de pièces industrielles par microinjection - a trop de spécificités pour que je puisse faire appel à un tiers. Désormais, je me sens armé pour choisir seul.»


CG TEC INJECTION - Repères
Activité: Fabrication de pièces industrielles par micro-injection
Ville: Frasne (Doubs)
Forme juridique: Sarl
DIRIGEANT: Denis Chouffot, 51 ans
Année de création: 1997
Effectif: 30 salariés
Chiffre d'affaires 2008: 3,8 MEuros
Résultat net 2008: 115 kEuros

@ FOTOLIA/IOANNIS KOUNADEAS

PRATIQUE

Quand la formation vous permet de payer moins d'impôts


En vertu de la loi du 2 août 2005 en faveur des PME, les entreprises dont le dirigeant suit une formation ont droit à un crédit d'impôt. Sont concernés par cette mesure les exploitants individuels, gérants, présidents, administrateurs, directeurs généraux et membres du directoire. autre condition: la formation doit avoir été dispensée par un organisme ayant obtenu un numéro d'agrément auprès de la Direction du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle.
Pour calculer le montant du crédit d'impôt auquel vous avez droit, il vous suffit de multiplier votre nombre d'heures de formation par le Smic horaire (8,71 euros au 1er juillet 2008). Ce coup de pouce fiscal reste modeste: il est plafonné à 40 heures de formation par année civile, soit 348,40 euros.
Un montant bien faible quand on connaît les tarifs pratiqués par les instituts spécialisés. A titre d'exemple, un stage de deux jours chez Demos Dirigeant coûte entre 1 400 et 1 800 euros HT. Chez Cegos, un séminaire de trois jours revient à près de 3 000 euros HT.

VLADIMIR FUZELLIER, chargé des formations pour les dirigeants chez demos

Beaucoup de dirigeants, autodidactes, estiment que le métier de «patron» ne s'apprend pas.

 
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Julien VAN DER FEER

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