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Financer sa croissance grâce aux fonds de proximité

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Les Fip ont vocation à apporter des capitaux aux PME de leur bassin d'emploi. Voici les astuces pour attirer l'attention de ces investisseurs régionaux.

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@ FOTOLIA/BEBOY

Trouver des capitaux. C'est LA problématique pour de nombreuses entreprises, alors que les conditions d'accès au crédit bancaire se resserrent. Si le médiateur du crédit est une solution rapide, vous pouvez également faire appel aux fonds d'investissement de proximité (Fip). La loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (Tepa) a rendu les Fip attractifs en offrant une exonération d'ISF (aujourd'hui plafonnée à 50 000 euros) aux particuliers qui investissent dans les PME. Un dispositif qui pourrait d'ailleurs être renforcé. Le gouvernement réfléchit, en effet, à un doublement du plafond (lire notre article page 12, dans ce numéro). Le moment est donc opportun pour les solliciter. Mais par quelles règles sont-ils régis? Sur le plan juridique, les Fip sont des fonds communs de placement à risques (FCPR), dont au moins 60% des investissements doivent être réalisés dans des PME indépendantes et non cotées. Parallèlement, les entreprises aidées doivent être situées dans la même zone géographique que le Fip. Cette règle implique donc une bonne connaissance du tissu économique local, ainsi qu'une compréhension des enjeux auxquels sont confrontées les sociétés. Autre point important, les Fip n'ont pas vocation à prendre le contrôle de l'entreprise: ils n'acquièrent jamais plus de 30% des sociétés dans lesquelles ils placent leurs capitaux et la moyenne se situe plutôt autour de 15 à 20%. Le dirigeant, actionnaire de référence, reste ainsi maître à bord, même s'il doit rendre des comptes à son conseil d'administration.

FLORENT DE KERSAUSON, président de Nestadio Capital

Quand nous investissons dans une PME, nous lui apportons notre savoir-faire.

@ FOTOLIA/ONIDJI

FOCUS
Quelles entreprises peuvent faire appel à un Fip?

Les fonds d'investissement de proximité (Fip) doivent par obligation légale, investir au moins 60% de leurs capitaux dans des PME indépendantes de moins de 250 salariés et 250 MEuros de chiffre d'affaires et dont le total du bilan n'excède pas 43 MEuros. Par ailleurs, ces entreprises doivent être soumises à l'impôt sur les sociétés, avoir leur siège social dans un état membre de l'UE, exercer leur activité dans le territoire défini par le Fip (ou y avoir son siège) et ne pas avoir pour seul objet la détention de participations financières.

Un accompagnement sur le moyen terme.

Ces fonds doivent favoriser la croissance des PME et PMI de leur bassin d'emploi. Ils restent, généralement, de trois à sept ans au capital des entreprises, puis en sortent, non sans réaliser une plus-value, en vendant leurs parts à des groupes, à d'autres financiers ou lors d'une introduction en Bourse. Ils ne cherchent pas de rentabilité immédiate, un véritable atout pour le développement à moyen terme de la société.

Hormis l'apport en capital, le Fip joue aussi un rôle important en termes d'accompagnement. Florent de Kersauson est le président fondateur de Nestadio Capital, un Fip qui s'intéresse aux PME du Grand- Ouest: «Quand nous investissons dans une entreprise, nous lui apportons notre réseau et nos conseils en développement et en management, explique-t-il. Ainsi, le dirigeant se sent moins seul.» L'entrée d'un Fip dans votre capital peut également vous aider à conquérir la confiance des banques. «Notre présence à un tour de table a tendance à tranquilliser les banquiers», confirme Florent de Kersauson.

ERIC GAILLAT, directeur associé chez Alto Invest

Nous ne retenons que 3% des dossiers reçus.

Comment séduire un FIP

Comment séduire un FIP? Tous ces éléments rendent les fonds d'investissement très attrayants pour les PME. A tel point qu'ils deviennent victimes de leur succès. Chez Alto Invest, une société de gestion de portefeuille qui propose divers Fip, Eric Gaillat, directeur associé, est submergé de demandes émanant de chefs d'entreprise en mal de financement: «Nous recevons près de 500 dossiers par an et n'en sélectionnons que quinze au maximum.» Il s'agit donc de mettre toutes les chances de votre côté.

Dans un premier temps, il est important de garder à l'esprit que, comme tous les fonds, les Fip ont pour objectif de faire du profit. Ils ne soutiennent que des entreprises saines, à haut potentiel. Leur cible privilégiée? Les PME en plein essor, qu'il s'agisse de croissance externe ou organique.

Pour bien travailler avec eux, faites preuve de transparence. «Parlez de vos points forts, mais aussi de vos points faibles, conseille Eric Gaillat. La franchise crée une relation de confiance.» D'autant que, comme le souligne l'expert, toute dissimulation est inutile: «Lorsqu'un fonds se penche sur une entreprise, il se livre à une analyse des comptes très poussée, a fortiori en période de crise.» Enfin, vous devrez décrire précisément votre «business plan». Véritable feuille de route de votre stratégie de développement sur trois à cinq ans, ce document vous engage: si le fonds signe, vous devrez donc vous y tenir! A contrario, évitez de vous perdre dans les détails. Une synthèse de quelques pages, présentant le contexte, l'activité et le projet de développement de votre entreprise, suffira amplement.

ALAIN STEHLY, p-dg de Vitabri

ALAIN STEHLY, p-dg de Vitabri

TEMOIGNAGE
Grâce à l'investissement de proximité, j'ai pu attaquer les marchés étrangers

Vitabri était un colosse aux pieds d'argile. En 2005, l'entreprise vivait une véritable crise de croissance. «La société grandissait tellement vite que son besoin en fonds de roulement était devenu trop important. Nous ne faisions plus face», explique le p-dg. Pour éviter le dépôt de bilan, le dirigeant se tourne alors vers le capital-risque. C'est ainsi que le fonds d'investissement de proximité (Fip) de Franche-Comté et le groupe de capital investissement Siparex entrent dans le capital de Vitabri, à hauteur de 4,5% chacun. L'opération rapporte 700 000 euros à la petite entreprise. «De quoi se structurer industriellement, attaquer les marchés étrangers et investir en recherche et développement.» Une stratégie gagnante qui permet, aujourd'hui, à Vitabri de faire face à la concurrence asiatique. Depuis, Alain Stehly n'a jamais regretté sa décision: «Mes partenaires me laissent faire mon métier et me donnent des conseils financiers. Ce sont de vrais alliés pour faire croître ma société.»


VITABRI - Repères
ACTIVITE: Fabrication de stands et de tentes pliants
SIEGE : Besançon (Franche-Comté)
FORME JURIDIQUE : SA
DIRIGEANT: Alain Stehly, 42 ans
ANNEE DE CREATION : 1997
EFFECTIF : 62 salariés, dont 22 en Tunisie et 7 en Pologne
CHIFFRE D'AFFAIRES 2008 : 6 MEuros
RESULTAT NET 2008 : 200 k euros

EN BREF

LES ATOUTS QUI SEDUISENT LES FIP
Un produit innovant ou un secteur en forte croissance.


- Un chiffre d'affaires minimum de 800 000 euros et une croissance de 20% par an.


- Un résultat positif ou en passe de l'être.


- Une équipe de direction compétente et fidèle.


- Un bon équilibre entre équipes techniques et équipes commerciales.


- Une clientèle diversifiée.

 
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JULIEN VAN DER FEER

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