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Ils ont quitté les paillettes pour créer leur business

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Médaillé olympique, ex-rugbyman ou top model, ils ont décidé de se lancer dans les affaires. Un monde aussi riche et créatif, selon eux, que leur univers d'origine.

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@ FOTOLIA/ ONIDJI/ PAVEL LOSEVSKY

Passer du monde des podiums, des tapis rouges et de la célébrité à celui des affaires, c'est ce qu'a fait le top model Adriana Karem- beu en créant, en 2005, la société de cosmétiques AKD, Adriana Karem- beu Diffusion. L'entreprise emploie aujourd'hui 15 collaborateurs et prévoit de réaliser un chiffre d'affaires de 1,9 million d'euros en 2009. Ce projet, né de la rencontre entre un entrepreneur issu de l'hygiène- santé et un pharmacien, a convaincu la très médiatique Adriana de se lancer dans le business. «Mon métier de top model méfait vivre sur un nuage, très loin des soucis du quotidien, confie-t-elle. J'avais besoin de m'investir dans un but concret, dans un secteur que je connaissais.» Actionnaire à 50-50 avec l'entrepreneur Alain Legout, président d'AKD, Adriana Karembeu s'investit dans la conception des produits et dans les relations publiques. C'est elle, par exemple, qui assure la promotion de la marque dans les instituts de beauté de province et sur les salons du monde entier. Bref, qui donne de son temps, de son image et de sa notoriété. Alain Legout se charge, de son côté, des questions stratégiques, des aspects commerciaux et, bien sûr, de la gestion de la société. Les deux associés ont donc des rôles très complémentaires. Mais pour autant, Adriana Karembeu se considère-t-elle comme une chef d'entreprise? «En quelque sorte...», répond le mannequin slovaque dans un large sourire.

TEMOIGNAGE
La notoriété entrouvre des portes mais ne garantit pas le succès
GWENDAL PEIZERAT, gérant de Soléus

On se souvient de sa silhouette et de sa chevelure blonde évoluant sur la glace, avec sa partenaire Marina Anissina... Aujourd'hui, Gwendal Peizerat, ex-champion du monde et champion olympique de danse sur glace, a raccroché ses patins pour se consacrer à Soléus, société spécialisée dans le contrôle des installations sportives et dans leur mise en conformité. il a créé sa PME avec quatre amis sportifs de haut niveau qui connaissaient l'univers de l'entreprise. Une équipe complémentaire qui rappelle au jeune homme l'univers du patinage. Diplômé de l'Ecole de management de Lyon, il reconnaît que sa notoriété lui a été utile.
«Elle nous a aidés à attirer l'attention des banquiers ou des structures d'aide aux créateurs. Mais le côté glamour du patinage ar tistique est plutôt éloigné de l'univers réglementaire dans lequel nous évoluons aujourd'hui!» Chez Soléus, Gwendal Peizerat se concentre sur le développement le suivi des grands comptes et la gestion des ressources humaines. «Comme un patineur, un chef d'entre prise doit savoir anticiper, créer et écouter.» Le jeune dirigeant envisage de diversifier ses activités et vient de commencer une formation d'un an au management d'entreprise et à la prise de décisions stratégiques à l'EM Lyon.


SOLEUS - Repères
- ACTIVITE: Audit et conseil auprès de structures sportives et de loisirs
- VILLE: Vaulx-en-Velin (Rhône)
- FORME JURIDIQUE: SARL
- EFFECTIF: 37 salariés
- DIRIGEANTS: Gwendal Peizerat, 37 ans, Fabrice Ponsin, 39 ans, Pierre Bourret, 43 ans, Christophe Hautier, 42 ans, Olivier Parouty, 36 ans
- ANNEE DE CREATION: 2003
- CA 2008: 1,8 MEuros

Gwendal Peizerat a été sacré, en 2002, champion olympique de danse sur glace, avec sa partenaire Marina Anissina, aux Jeux de Salt Lake City.

Gwendal Peizerat a été sacré, en 2002, champion olympique de danse sur glace, avec sa partenaire Marina Anissina, aux Jeux de Salt Lake City.

Créativité et sensibilité

Autre patron, autre profil et surtout, autre degré d'implication. Ancien demi d'ouverture du Racing club de France, Franck Mesnel a pris très tôt conscience qu'il devrait un jour se reconvertir. Et il y est brillamment arrivé. Sa griffe de sportswear, Eden Park, lancée en 1988, en association avec Eric Blanc, son «pote» des terrains de rugby, est aujourd'hui une référence dans l'univers du prêt-à- porter. L'entreprise réalise 42 millions d'euros de chiffre d'affaires et fait vivre 200 salariés. «Et l'aventure continue», commente l'intéressé entre deux voyages dans le Sud-Est asiatique, où il ouvre régulièrement de nouvelles boutiques.

Chacune à leur manière, ces deux stars sont devenues chefs d'entreprise. Alors, entre les podiums et le monde du sport, y aurait-il les mêmes prédispositions à l'entrepre- neuriat? «Les anciens sportifs de haut niveau disposent de qualités indénia bles pour devenir patrons: la passion, le sens de l'effort, l'esprit d'équipe et la discipline, analyse David Lebleu, gérant de Compass'Avenir, société de conseil en reconversion pour les sportifs. S'ils possèdent, en plus, un solide bagage universitaire, de l'ouverture d'esprit et du charisme, tout est possible!» Un avis que Vladimir Fuzellier, responsable de l'activité formations pour dirigeants du groupe Demos, transpose à l'univers de l'art: «La créativité, l'aptitude des artistes à capter l'air du temps sont utiles dans le monde de l'entreprise. Qui plus est, la dureté du milieu artistique peut forger le caractère...» Mais cela ne suffit pas. Une telle reconversion nécessite de suivre une formation à la gestion et à la vente... Bref, aux rudiments du pilotage d'une entreprise. «Les fédérations sportives incitent fortement leurs champions à compléter leurs connaissances, indique David Lebleu (Compass'Avenir). Elles vont jusqu'à les orienter vers les formations des Chambres de commerce ou des écoles de commerce.» Les organismes paritaires peuvent aussi leur apporter un concours financier. Parallèlement, certains sportifs tentent de faire valider les acquis de leur expérience professionnelle pour obtenir une équivalence de diplôme, par exemple en langues, s'ils ont eu une carrière internationale.

DAVID LEBLEU, gérant de Compass'Avenir

Les sportifs de haut niveau possèdent des qualités propres aux dirigeants: la passion, le sens de l'effort et la discipline.

Besoin d'implication

Ces anciens sportifs, vedettes de la mode ou artistes sont-ils considérés comme des entrepreneurs à part entière? Une chose est sûre, leur notoriété leur donne d'emblée un «petit plus», qu'ils doivent exploiter efficacement. «Si les sportifs bénéficient d'un capital de sympathie, reprend David Lebleu (Compass'Avenir), leur renommée présente aussi des inconvénients... Bien souvent, on les attend au tournant!» Franck Mesnel se souvient: «Les journalistes, et le milieu du sport en général, nous ont soutenus au départ. Nous avons eu des articles très encourageants.» Mais pour l'ancien champion de rugby, le véritable test est venu du milieu du business: «Quand on débarque dans cet univers, on commence par susciter de la curiosité. Elle se transforme en inquiétude dès que l'on prend des parts de marché. Après seulement, on est pris au sérieux.» Comme tous les entrepreneurs, les «stars» doivent donc bien s'entourer pour réussir et s'appuyer sur un partenaire expérimenté en affaires ou sur des profils complémentaires. A cette condition, les satisfactions ne manquent pas. Adriana Karembeu s'épanouit ainsi dans son deuxième métier de dirigeante: «J'adore le contact avec les clientes, savoir comment les femmes utilisent nos produits et de quelle manière on peut les améliorer», confie-t-elle. «Je m'occupe beaucoup du marketing et de la création, témoigne, pour sa part, Franck Mesnel. J'aime la recherche de nouvelles idées, de nouveaux produits et leur concrétisation.» Loin des clameurs des stades, l'adrénaline est tout de même là... Quant à leur univers d'origine, les célébrités de tout poil ne s'en défont jamais tout à fait. «Un artiste continue souvent de peindre ou de chanter. Je connais une ancienne peintre qui expose ses toiles dans son commerce et une ex «claudette», propriétaire d'un restaurant, qui organise des soirées à thème sur Claude François», sourit Vladimir Fuzellier (Demos). Franck Mesnel continue, à l'occasion, de «taquiner» le ballon. Quant à Gwendal Peizerat, champion du monde de danse sur glace devenu consultant pour les collectivités (voir notre encadré p. 79), il rechausse régulièrement ses patins pour se produire dans des shows. Mais tous restent lucides sur leur avenir et reconnaissent que le monde des affaires ne tolère aucune approximation. Il faut avoir le bon produit, la bonne équipe... Et travailler dur!

 
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Olga STANCEVIC

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