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Ils se font ACCOMPAGNER par un COACH

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Chaque semaine, ils confient leurs erreurs, questions ou doutes à un coach qui les guide dans leur métier de patron. Qu'en pensent-ils? Ont-ils vraiment progressé? Témoignages.

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«Le regard droit devant soi», «les mains sorties des poches»... Jacques Salognon, fondateur de Deveryware, se remémore les conseils de son coach en communication avant chaque entrée sur scène, c'est-à-dire aussi bien en réunion avec des collaborateurs que chez des clients. En juillet 2007, le p-dg de l'opérateur de plateforme de géolocalisation a suivi trois jours de coaching auprès de Bernard Ortega. «C'était la première fois que je faisais appel à un coach. J'éprouvais des difficultés à convaincre mon auditoire», explique-t-il. Pendant deux jours, en immersion à la campagne, le coach l'a fait travailler sur son comportement, afin de mieux capter l'attention du public. Ceci après une discussion de deux heures pour déceler ses points faibles. «J'ai ressenti un bon feeling dès le début. C'est important car on accepte, de se mettre quasiment à nu devant le coach», confie le p-dg. Qui estime avoir progressé mais compte renouveler l'expérience cette année.

BREF

- UNE DEFINITION DU COACHING
L'International Coaching Fédération définit le coaching comme «une relation suivie, dans une période définie, qui permet au client d'obtenir des résultats concrets et mesurables dans sa vie professionnelle et personnelle».

JACQUES SALOGNON, fondateur de Deveryware

J'éprouvais des difficultés à convaincre mon auditoire.

Conflit entre associés. D'autres chefs d'entreprise font appel à un coach de façon plus régulière. Seuls face à leurs responsabilités et aux décisions qu'ils doivent prendre, pouvant difficilement parler de leurs doutes à leur équipe, ils ont besoin d'un regard extérieur. C'est le cas d'un client de Sylvie Audibert, un dirigeant d'entreprise qui l'a sollicitée pour résoudre des problèmes avec son associé. «Elle m'aide à découvrir les vrais problèmes et à les hiérarchiser. J'apprends à éteindre les incendies les uns après les autres et j'avance vite», assure le coaché, qui tient à garder l'anonymat. Insistant sur le caractère quasi tabou du sujet, Sylvie Audibert comprend cette volonté de discrétion, chez des dirigeants dont «on exige la perfection». Pourtant, se faire coacher n'est en rien un signe de faiblesse, au contraire. «J'ai le nez dans le guidon. Les séances me permettent de relever la tête pour mettre les choses en perspective et me projeter dans le temps», témoigne le client de Sylvie Audibert. Mais la méthode fait aussi des déçus. Ayant eu recours à une coach réputée lors d'un conflit entre associés, Eric Monnier, p-dg d'Euréval, un cabinet lyonnais de conseil aux administrations, considère, lui, que ce n'était pas adapté à sa problématique. «Elle m'a proposé des outils que je connaissais déjà, avec une approche exclusivement psychologique. Je pense qu'elle ne connaissait pas suffisamment mon secteur pour m'aider à trouver des solutions», affirme le p-dg, qui a jeté l'éponge au terme de deux séances chèrement payées. D'autres chefs d'entreprise se font coacher pour confier leurs incertitudes, ou encore prendre de la hauteur par rapport à leur réalité quotidienne. «Le coach permet au chef d'entreprise de reconquérir l'espace nécessaire au rêve, qui lui donne envie d'avancer, affirme Yves Richez, coach et formateur de coachs, membre de l'International Coach Fédération (ICF), l'une des deux associations professionnelles. Il le motive et lui permet de retrouver un projet pour son entreprise.» Enfin, certains dirigeants se font accompagner parce qu'ils pensent avoir en eux des potentiels qu'ils ne réussissent pas à exploiter ni à actualiser. «Notre rôle est alors de les aider à ouvrir le champ des possibles», explique Yves Richez. Lors du premier entretien, ce dernier laisse le dirigeant parler et le met face à ses contradictions, lesquelles, en seulement deux heures, sautent aux yeux. Il le rencontre chaque semaine au début de la relation, puis tous les quinze jours, et enfin toutes les 3 à 4 semaines, toujours en dehors de son entreprise, «afin de l'éloigner de la réalité du quotidien». Chaque accompagnement peut durer d'un mois à un an, selon la volonté du chef d'entreprise. «Le coaching implique un changement de mentalité chez l'individu, ce qui se fait très progressivement», lance le coach. Ce dernier noue une complicité avec ses clients, mais sur un registre exclusivement professionnel. «Nous construisons une relation de confiance, mais pas d'amitié. Je ne fais pas de cadeau à mes clients, c'est essentiel pour les aider à avancer.» Le but étant de trouver dans leur environnement un facteur positif sur lequel ils peuvent s'appuyer, de leur apprendre à transformer la situation en potentiel de situation. Un exemple: le coach a fait visiter à un commerçant de Vannes des magasins de la région et l'a poussé à modéliser ce qu'il voyait, puiser des idées, bref, à se remettre en question et à faire le plein de projets.

Le coaching peut ainsi faire naître des vocations: DRH dans un grand groupe pendant une vingtaine d'années, Jérôme Decaux a créé son entreprise de rénovation de maisons anciennes, Rénovatio, après sa rencontre avec Marie-France Fourrier, coach de L'Espace Dirigeants et membre de l'ICF. «Elle m'a fait réaliser qu'il était temps, pour moi, d'opérer un virage en faisant émerger un projet latent», explique le chef d'entreprise, qui met toutefois en garde ses confrères: «L'effet miroir que produit la discussion ne suffit pas. Un coach doit faire preuve d'une réelle méthodologie.»

En chiffres

Une prestation coûteuse
La prestation d'un coach est facturée entre 200 Euros et 500 Euros HT de l'heure. Il n'est pas rare de fonctionner au forfait. A la journée, les prix varient en général de 1000 à 2 000 Euros HT. Vous pouvez bénéficier du crédit d'impôt formation «dirigeant», égal au nombre d'heures effectives de formation (plafonné à 40 heures par an) multiplié par le Smic horaire brut (8,63 Euros), soit une déduction de 345,20 Euros sur votre résultat imposable. Si les séances de coaching sont conformes aux dispositions relatives à la formation professionnelle continue, une déclaration spéciale doit être déposée auprès de l'administration fiscale. Renseignez-vous aussi sur les autres aides publiques, le coaching pouvant être assimilé à de la formation. En Ile-de-France, les entreprises créées ou reprises depuis moins de quatre ans, avec un potentiel de création d'emplois, peuvent recevoir une subvention de la Région de 650 Euros par jour pour un maximum de trois jours.

A SAVOIR

DEUX ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES DELIVRENT DES ACCREDITATIONS
Aucune législation n'encadre la profession de coach. Mieux vaut donc choisir un professionnel accrédité par la Société française de coaching (SFC) ou l'International Coaching Fédération (ICF). Leurs membres sont passés au crible par un jury, qui vérifie leur expérience professionnelle et leur formation à l'écoute ou aux techniques de coaching. «Ils suivent une formation continue et parlent de leurs clients avec un autre coach ou un psychologue, pour être sûrs d'adopter la bonne posture», indique Pascale Reinhardt, vice-présidente de la SFC.
www.sfcoach.org
www.coachfederation.fr

TEMOIGNAGE

J'ai complètement changé ma façon de travailler
PASCAL GRESSARD, gérant de la société éponyme, coaché par Don O'Leary selon la méthode ActionCoach


Son résultat net a bondi de 40% en un an. Cette réussite, Pascal Gressard la doit notamment à son coach, Don O'Leary, qui le suit depuis 2006. Démotivé par la stagnation de son entreprise, le dirigeant accepte d'investir quelque 1600 Euros par mois dans ce qu'il estime être un «placement». «Le coach perturbe l'entreprise. Il bouleverse notre façon de travailler», analyse le dirigeant qui, depuis, a resigné pour un an. Son principal axe de progrès? L'organisation. «Avec lui, j'ai commencé à établir un tableau de suivi des chantiers, à produire des statistiques, à déléguer. J'ai même embauché un conducteur de travaux», constate Pascal Gressard. Moins présent sur les chantiers, il consacre désormais plus de temps au développement de sa société ainsi qu'à sa vie personnelle. Gagnant en efficacité, le chef d'entreprise a réduit son temps de travail d'une bonne dizaine d'heures par semaine, pour descendre à 40 heures environ. Les séances avec son coach ont lieu par téléphone chaque vendredi à 11 heures et de visu une fois par mois. Celui-ci l'interroge d'abord sur le déroulement de la semaine puis s'entretient, pendant une heure, sur un problème phare, qu'ils essayent de résoudre. «Comme à l'école, j'ai des «devoirs» à rendre, témoigne Pascal Gressard. En ce moment, à la suite d'un absentéisme assez fort depuis le début de l'année, je prépare la mise en place d'une prime sur objectif pour motiver les salariés, à l'aide d'un tableau calculant le résultat généré par chaque chantier.» Le plus difficile selon lui? «Savoir admettre ses échecs.»

SARL PASCAL GRESSARD - Repères

ACTIVITE: Charpente, couverture et zinguerie
VILLE: Cluny (Saône-et-Loire)
FORME JURIDIQUE: Sarl
DIRIGEANT: Pascal Gressard, 43 ans
ANNEE DE CREATION: 1997
EFFECTIF: 13 salariés
CA 2007: 1 MEuros
RESULTAT NET 2007: 115 000 Euros

 
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Jeanne CAVELIER

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