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L'engagement, moteur de sa réussite

Publié par La rédaction le | Mis à jour le

Comment entreprendre et faire ses preuves quand on est à la fois jeune, issu de l'immigration et que l'on vit dans une banlieue réputée difficile ? Aziz Senni, le dirigeant d'ATA Ile-de-France, a une réponse très personnelle : prendre l'escalier quand l'ascenseur social est en panne!

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A 35 ans, Aziz Senni est un homme à qui tout semble sourire. En 2000, il crée, à 23 ans, Alliance Transport et Accompagnement Ile-de-France (ATA Ile-de-France). Son concept ? Un service de transport à la demande qui se veut « plus rapide qu'un bus et moins cher qu'un taxi ». L'entreprise se développe et compte, dix ans plus tard, 60 collaborateurs. Pour autant, tout n'est pas simple : « L'année 2010 a été difficile », confie Aziz Senni. En effet, ATA Ile-deFrance est placée en redressement judiciaire en avril 2011. Mais l'homme sait rebondir. « Nous nous sommes rapprochés de voyagistes et de tour-opérateurs pour nouer des partenariats qui vont donner un second souffle à notre activité », assure l'énergique chef d'entreprise. Les difficultés n'ont, en effet, jamais arrêté le jeune homme... « Il n'y a pas de fatalité. Même lorsque l'on est fils d'immigré et que l'on réside en banlieue, tout est possible si l'on s'en donne les moyens. »

«J'ai une devise personnelle, que j'appelle "RATP" : Rêve, Ambition, Travail et Partage. C'est pour ces quatre valeurs que j'entreprends et m'engage dans des combats que je crois justes... »

SES PREMIERES FOIS

Son premier job
En 1997, après avoir obtenu un BTS en logistique, Aziz Senni entre dans la vie active. Il cumule alors deux emplois: l'un dans une filiale de La Poste et l'autre en tant que directeur technique dans une PME de transport. « En associant l'expérience d'un grand groupe à celle d'une PME, j'ai beaucoup appris. »
Son premier combat
Lorsqu'il prend la décision de créer ATA Ile-de-France, Aziz Senni hésite avant de franchir le pas. « Il a fallu que je me livre à une véritable lutte intérieure pour combattre mes peurs, avoir ce minimum de confiance en moi qui permette de convaincre des banques et des investisseurs d'accompagner le projet. »

Partager le succès

Quand en 2000, il se lance dans la création d'ATA Ile-de-France, il mesure néanmoins l'ampleur de la tâche. « Comment convaincre des banques de vous suivre quand vous êtes jeune et que vous avez un projet ? Au bout du compte, la plus grosse difficulté, ça a été d'avoir confiance en moi ! » Aziz Senni part ensuite à l'assaut des institutions susceptibles de soutenir son projet et remporte un concours d'entrepreneurs. Il parvient à rassembler les 60 k€ dont il a besoin. En 2003, il fait une rencontre qui bouleverse son existence.

« Lorsque j'ai fait la connaissance de Claude Bébéar, j'ai trouvé un véritable mentor. » Le courant passe immédiatement entre le jeune homme et le fondateur d'Axa, qui lui fait bénéficier de son fantastique réseau professionnel et de son expérience. C'est grâce à cette rencontre qu'il peut mener à bien un projet qui lui tient à coeur : la création de Business Angels des Cités (Bac), un fonds d'investissement socialement responsable. Ce dernier investit en fonds propres, entre 50 k€ et 1M€, dans des entreprises ayant un potentiel de développement démontré. Les bénéficiaires ? Des sociétés implantées en zones urbaines économiquement défavorisées ou des entrepreneurs ayant durablement vécu dans ces zones.

Aziz Senni n'a de cesse de mettre son expérience et son succès au profit du plus grand nombre. «J'ai une devise personnelle que j'appelle «RATP»: rêve, ambition, travail et partage. C'est pour ces quatre valeurs que j'entreprends et m'engage dans des combats que je crois justes...», confie-t-il. Il a d'ailleurs publié, en 2005, un livre qui a fait couler beaucoup d'encre: L'ascenseur social est en panne, j'ai pris l'escalier. L'écrivain reverse ses droits d'auteur à des collégiens du Val-Fourré (zone de plus de 20 000 habitants au sein de Mantes-la-Jolie) sous forme de bourses au mérite. Depuis, il continue de s'engager en faveur des jeunes. En 2008, il rejoint l'association La Manu, dont le but est de créer un pont entre le monde étudiant et celui de l'entreprise.

 

Engagé en politique (en haut, avec Hervé Morin, président du Nouveau Centre), Aziz Senni entend, avec son second ouvrage, soutenir les entrepreneurs issus des cités. Ci-dessus, une séance de dédicaces lors de la journée Nantes Initiatives.

BIO EXPRESS

1976 : Naissance au Maroc
1997 : Obtention d'un BTS Transport et logistique et entrée dans la vie active
2000 : Création d'Alliance Transport et Accompagnement Ile-de-France
2005 : Publication de son premier ouvrage, L'ascenseur social est en panne, j'ai pris l'escalier
2007 : Création de Bac, Business Angels des Cités
2010 : Publication de son deuxième livre, Monte ton biz: les dix commandements de l'entrepreneur des cités

SES COUPS DE MAITRE

Son plus grand défi
Lorsqu'en 2008, ATA Ile-de-France ouvre son capital à de nouveaux investisseurs, abandonnant le statut de SARL pour celui de SAS, Aziz Senni vit un tournant de son existence professionnelle: « Il a fallu que je fasse de gros efforts pour gagner en maturité et, une fois encore, le combat intérieur a été violent ! »
Sa plus belle réussite
Depuis mars 2007, Aziz Senni préside le conseil de surveillance de Bac (Business Angels des Cités) qu'il a fondé. Doté d'un capital de 15 M€, Bac est le premier fonds d'investissement dédié à la création et au développement d'entreprises en banlieue. « Nous avons créé un levier économique pour le développement des banlieues et nous avons déjà soutenu une vingtaine d'entreprises. J'en suis très fier. »

Un avenir politique

Fort de ces engagements, Aziz Senni décide d'aller encore plus loin. Il occupe désormais le poste de secrétaire national du Nouveau Centre chargé des questions liées à l'entrepreneuriat. Une dimension politique qui correspond assez bien à ses convictions. « C'est une expérience que j'ai envie de tenter, notamment afin de trouver des solutions pour faciliter la vie des entreprises. Je compte bien poursuivre dans cette voie en me présentant, en 2014, aux élections municipales à Mantes-la-Jolie... », confie-t-il, convaincu que le maire reste l'élu le plus apte à mener une politique de terrain. Souhaitant briser les a priori sur les banlieues et créer autre chose que des terrains de sport ou encore des maisons de la culture, Aziz Senni mise sur l'emploi. « Il faut casser les codes, souligne- t-il. Bien sûr que le sport et les animations sont appréciés, mais ce qu'il faut au plus grand nombre, c'est du travail et de l'argent. Et pour ça, je ne connais qu'une méthode: l'action. »

 
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