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QUATRE SOLUTIONS POUR TROUVER DES LIQUIDITES

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Entre l'affacturage, une solution financière pratique mais coûteuse, et le crédit à court terme, qui commence par la simple autorisation de découvert, les outils permettant de financer un besoin en liquidités sont nombreux. Conseils pour Opérer le bon choix.

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@ MARC DIETRICH - FOTOLIA

1 LE DECOUVERT BANCAIRE, LA SOUPLESSE SUR UN MONTANT LIMITE

Un instrument souple, qui vous permet de ne consommer que ce dont vous avez besoin et ne vous coûte rien lorsque vous ne vous en servez pas. Ligne de crédit accordée par le banquier, le découvert est la seule solution de financement dans laquelle aucune créance n'est exigée en contrepartie. D'où son surnom de «crédit en blanc«et son coût... élevé! Comme les autres crédits à court terme, il est indexé sur le taux bancaire de base (6,60%, plus la marge de la banque), lui-même fixé en fonction du taux du marché monétaire. Un montant qui mérite que vous preniez la peine, avant de recourir au découvert (autorisé ou exceptionnellement accordé par votre banquier) de vérifier les conditions financières qui s'y rattachent. Outre le montant des agios, comparez les commissions, et notamment la «commission sur plus fort découvert», c'est-à-dire le taux appliqué, chaque mois, à votre plus important solde débiteur.

Dans la plupart des cas, la banque doit respecter un délai de 60 jours avant de modifier votre autorisation de découvert. Mais passé ce délai légal, force est de constater que vous pouvez être à la merci de votre banquier, qui peut supprimer de façon autoritaire votre découvert autorisé. En outre, le montant de la ligne ouverte est limité à de petites sommes et proportionnel au chiffre d'affaires de l'entreprise. N'attendez pas d'être aux abois pour demander un découvert. «Profitez de la publication des comptes pour négocier l'ensemble de vos lignes de crédit», conseille Jacques Lacombe, directeur de l'offre clientèle entreprises à la Société Générale. Lors de cet entretien, vous définirez ensemble le montant d'autorisation pour l'année à venir. «Quand vous avez des clients récurrents, faites-les connaître à cette occasion, poursuit Jacques Lacombe. Cela facilitera l'analyse de vos besoins et la préconisation de solutions ad hoc.»

JEAN-LOUIS DAVID, secrétaire général de l'Association française des crédit managers et conseils

«Face à l'escompte, les banques se montreront de plus en plus vigilantes.

2 L'ESCOMPTE, ECONOMIQUE MAIS EN PERTE DE VITESSE

Solution la plus économique, l'escompte transforme vos effets de commerce en argent disponible. Lorsque vous possédez une traite ou une lettre de change signée par le client, vous la présentez à votre banquier, qui créditera votre compte, dans un délai de 48 heures, d'une avance égale au montant de l'effet de commerce moins les intérêts sur la période précédant la date d'échéance (taux de base bancaire majoré selon les risques encourus). La ligne de crédit accordée, limitée, est quand même supérieure à celle d'un découvert, puisqu'elle s'appuie sur une créance.

Autre avantage: lorsque votre client accepte de signer la traite, il s'engage à reconnaître la véracité de la facture et ne peut donc plus la contester, contrairement à une facture simple. Mais l'escompte présente aussi des inconvénients. Les délais sont longs dans le cas des traites papier, peu à peu remplacées par les traites électroniques. De plus, certains clients hésitent à signer ce document car ils renoncent alors à contester le montant de la facture et à remettre en cause votre prestation. En outre, le banquier peut la refuser s'il estime le risque trop important.

Cette frilosité devrait s'accentuer avec la mise en place, cette année, du dernier volet des normes «Bâle II», un dispositif destiné à améliorer la prévention des risques bancaires dans treize pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) . «Les banques se montreront encore plus vigilantes», estime Jean-Louis David, secrétaire général de l'Association française des crédit managers et conseils (AFDCC) .

3 LE «DAILLY», UN RISQUE A PRENDRE EN CAS D'URGENCE

La loi Dailly, votée en 1981, vous permet de céder vos créances à votre banque en échange d'une ligne de crédit. Moins onéreux que le découvert, mais plus que l'escompte, c'est un financement par anticipation, dont le coût est indexé sur le taux bancaire de base, auquel s'ajoute une marge fixée par la banque (entre 1,10 et 5%). Vous payez également de 5 à 7 euros par bordereau. Son principal avantage par rapport à l'escompte? Vous gagnez du temps car vous n'avez pas à attendre le retour de la traite signée. Les liquidités sont disponibles sous 48 heures. D'autant que certaines banques ont mis en place des outils informatiques vous permettant d'adresser les bordereaux «Dailly» via Internet. En outre, «la plupart du temps, la banque ne notifie pas à votre client que vous avez cédé la créance», précise Jacques Lacombe, de la Société Générale. Un plus pour les PME attachées à la confidentialité de leur gestion de trésorerie.

Mais cette technique comporte un inconvénient non négligeable: si vos clients ne paient pas à la date d'échéance prévue, sauf souscription à une assurance-crédit, votre banquier débitera la somme de votre compte. Il s'agit, en effet, d'un simple préfinancement, là où les sociétés d'affacturage, ou factors, proposent plus globalement de gérer les comptes clients et de couvrir le risque. «Contrairement à l'affacturage, dont l'influence est grandissante, le Dailly est en perte de vitesse», estime Jean-Claude Nasse, délégué général de l'Association française des sociétés financières (ASF).

JEAN-CLAUDE NASSE, délégué général de l'ASF (Association française des sociétés financières)

«Contrairement à l'affacturage, dont l'influence est grandissante, le Dailly est en perte de vitesse.

@ FOTOLIA

A SAVOIR

Les délais de paiement, un problème récurrent


Près de 64 jours... C'est ce qu'attendent, en moyenne, les PME françaises de 20 à 249 salariés avant de se faire payer par leurs clients entreprises, selon le rapport 2007 de l'Observatoire des délais de paiement. Celles qui travaillent avec les administrations publiques patientent plus longtemps: 75 jours.
Face à cette situation, Hervé Novelli, secrétaire d'Etat aux Entreprises et au Commerce extérieur, a annoncé son souhait de mettre en place une charte afin de faire passer le délai en dessous de la barre symbolique des 60 jours. En espérant obtenir le même impact que dans le secteur des transports, deuxième domaine, après les produits frais, à s'être doté d'une réglementation. Depuis le 5 janvier 2006, les transporteurs imposent à leurs clients d'honorer leurs dettes dans un délai de 30 jours à compter de l'émission de la facture. Entre 2005 et 2006, dans ce secteur, le délai moyen de règlement est passé de 69 à 60,5 jours.

4 L'AFFACTURAGE, UNE ROLLS-ROYCE QUI SE PAIE CHER

Obtenir des liquidités tout en limitant le risque de factures impayées et en déléguant la gestion du poste clients: c'est ce que vous proposent les sociétés d'affacturage. Elles vous achètent tout ou partie de vos factures, en général sur la base de l'Euribor trois mois (un des taux de référence de la zone euro) - à 4,7% environ en janvier -, auquel s'ajoute une marge variant entre 0,5 et 1,5%. Dès récupération des créances, 90% du montant est financé, et ce dans un délai de 24 à 48 heures. Les 10% restants sont payés lorsque votre client a remboursé sa créance au factor. Mais la valeur ajoutée de ces sociétés d'affacturage réside surtout dans le fait qu'elles assument pour vous le risque d'impayés et s'occupent de recouvrer elles-mêmes les créances, ce qui vous dispense de la gestion des relances et contentieux. Leur commission varie selon le chiffre d'affaires que vous leur confiez, votre secteur d'activité... Mais elle oscille, en général, entre 0,30 et 1% du chiffre d'affaires TTC.

D'après les sociétés d'affacturage, en France, les impayés sont à l'origine d'environ un tiers des défaillances d'entreprises. «D'où l'intérêt de surveiller l'évolution de la santé financière de vos clients, ce que fait lefactor au quotidien», plaide Patrice Coulon, directeur général adjoint de GE Factofrance. Si votre chiffre d'affaires est supérieur ou égal à 8 millions d'euros, l'affacturage peut être confidentiel: vous continuez à assumer les relances et recouvrements des créances, mais, après règlement, vous les créditez sur un compte spécifique dédié au factor. Ainsi, la démarche est invisible pour vos débiteurs. Autre avantage de l'affacturage: moins regardant sur la situation de l'entreprise que sur celle de ses clients, le factor peut se substituer au recours bancaire traditionnel. «Nous travaillons volontiers avec déjeunes entreprises, à condition que leurs clients soient solvables», assure Patrick de Villepin, p-dg de BNP Paribas Factor. Intéressant, également, pour travailler à l'export, puisque le factor, avec les moyens dont il dispose, est en mesure de vous indiquer les entreprises à risques. Vous devez obtenir son aval sur le choix de vos clients pour être sûr qu'il couvre vos factures.

Et c'est là que le bât blesse: le risque, avec un factor, est de le voir s'immiscer dans votre politique commerciale. «Vous devrez vous habituer à demander l'autorisation de travailler avec tel ou tel client», reconnaît Jean-Louis David, de l'AFDCC. Une concession que tous les dirigeants ne sont pas prêts à faire, même si le Web a réduit considérablement la lourdeur administrative de ces demandes d'autorisation. Autre inconvénient: l'affacturage fonctionne dans le cadre d'un contrat, établi pour une durée indéterminée, avec préavis de trois mois en général. Si vous le rompez avant la fin de la première année, des clauses stipulent que vous êtes quand même tenu de verser un montant minimum de commission d'affacturage. Cette somme est proportionnelle au chiffre d'affaires annuel sur lequel vous vous êtes engagé auprès de votre factor. Un système plus lourd que le «Dailly», par lequel vous cédez les factures au coup par coup et sans aucun engagement. Enfin, même s'il n'existe pas de seuil minimum pour signer un contrat avec une société d'affacturage, celle-ci acceptera difficilement un chiffre d'affaires inférieur à 150 000 euros par an.

PATRICE COULON, directeur général adjoint de GE Factofrance

«Le factor surveille la santé financière de vos clients au quotidien.

 
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Jeanne CAVELIER

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