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Quatre gestes pour lutter contre l'insécurité routière

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Enjeu politique national, la sécurité routière des salariés est aussi une obligation légale pour les sociétés. Au-delà de l'aspect éthique et des coûts induits par l'accident, c'est l'image de l'entreprise qui est en jeu.

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1 ORGANISEZ UNE CAMPAGNE DE SENSIBILISATION

Si vous voulez lutter efficacement contre les accidents de la route, vous devez d'abord les débanaliser aux yeux de vos collaborateurs. «Les accidents ne sont pas une fatalité», martèle Sandro Mantovani, de l'association pour la Promotion de la sécurité routière en entreprise (PSRE). Selon lui, «neuf accidents sur dix sont évitables». Pour sensibiliser vos équipes au risque routier, plusieurs méthodes existent. Bernard Gasparutto, président d'Adir Assistance, une PME de 80 salariés spécialisée dans l'assistance médicalisée à domicile, reçoit dans son bureau tous les collaborateurs pris en infraction ou accidentés de la route. L'objectif est moins de sanctionner les fautifs que d'expliquer les règles élémentaires de sécurité. «Discuter avec eux permet de leur rappeler que rien ne justifie de se mettre en danger sur la route.» Vous pouvez aussi profiter d'une réunion pour dresser le bilan de la sinistralité connue par vos salariés au cours des derniers mois. Ou, encore, lancer une campagne d'affichage interne. Pierre Clyti, responsable du développement à l'Automobile Club Prévention, société de conseil et de formation, préconise de compléter cette communication par des informations en rapport avec votre entreprise. «Pour que les salariés se sentent vraiment concernés par la campagne, il faut qu'elle tienne compte du métier de leur société.»

2 EVALUEZ LES RISQUES ET DRESSEZ UN PLAN D'ACTION

Depuis 2001, le Code du travail oblige les sociétés à élaborer un document unique, qui constitue à la fois un répertoire des risques présents dans l'entreprise et un plan d'action pour contenir ces mêmes risques. Le document unique recense donc, par typologie et par fréquence, l'ensemble des accidents de la route de vos collaborateurs, y compris les accidents domicile-travail. Après avoir dressé un bilan de la sinistralité, vous pourrez être amené à modifier votre règlement intérieur en prévoyant, par exemple, une mise à pied en cas de conduite en état d'ivresse ou d'accidents répétés. Pierre Clyti, de l'Automobile Club Prévention, suggère de formaliser la demarche au travers d'un challenge entre équipes de conducteurs, assorti d'une récompense pour le meilleur groupe de pilotes. Vous pouvez aussi vous pencher sur l'emploi du temps de vos collaborateurs nomades et analyser leurs déplacements. Sans tomber dans le syndrome du «flicage», vous vous rendrez peut-être compte que certains plans de tournée sont un peu ambitieux.

3 ENTRETIEN DES VEHICULES: SOYEZ VIGILANT

BA-ba de la sécurité, la vérification de l'état des voitures est également une façon de soigner votre image de marque. C'est le souci de Bernard Gasparutto, président d'Adir Assistance. Chaque mois, il confie à l'un de ses salariés techniciens le soin de vérifier les 40 véhicules de ses infirmières, qui parcourent 35 000 km par an. «De leur côté, elles effectuent des contrôles réguliers. Elles vérifient, par exemple, les niveaux des réservoirs ou changent les ampoules des phares», confie le chef d'entreprise. Côté équipement, l'utilisation de systèmes de sécurité, finançables par les Caisses régionales d'assurance-maladie (voir l'encadré A savoir ci-contre), peut également permettre de sauver des vies. C'est le cas de l'ESP (electronic stability program), système électronique permettant de corriger la trajectoire d'un véhicule qui dérape. Il en va de même pour l'ABS (anti blocage System), qui aide le conducteur à garder le contrôle de son véhicule au freinage, en cas de pluie notamment. D'autres systèmes existent, comme le répartiteur de freinage (EDB), qui dose le ralentissement sur les roues. Enfin, si vous voulez éviter à vos commerciaux de stresser pour trouver le lieu de leur rendez-vous, le GPS (global positioning System) permet, pour un prix compris entre 200 et 500 euros, d'enregistrer les adresses avant de démarrer.

@ (c) FOTOLIA

4 ENFIN, FORMEZ VOS COLLABORATEURS NOMADES

Mais la meilleure façon de lutter contre le risque routier reste la formation de vos salariés. Et ce, dès leur embauche. «Il serait dangereux d'envoyer une nouvelle recrue sur la route sans l'avoir renseignée sur la nature du véhicule, son gabarit, ses accessoires... Ni réalisé de tests de manoeuvres», souligne Stéphane Develter, gérant du cabinet Develter Formation, spécialisé dans la prévention du risque routier. Son conseil? Accompagner sur la route, pendant quelques jours, le collaborateur débutant. Vous pouvez également bâtir un plan de formation en vous fixant des objectifs. «Pour être vraiment efficace, une formation doit s'étaler dans le temps, poursuit l'expert. Plutôt que de tout faire la première année, l'entreprise a intérêt à commencer par une formation théorique. Puis, elle proposera un stage pratique pour que ses salariés restent vigilants sur la route.» Vous pouvez faire appel à des cabinets spécialisés. La formation peut être prise en charge dans le cadre du droit individuel à la formation (Dif). Il faut compter environ 950 euros HT la journée pour former un groupe de douze salariés. Vous pouvez aussi utiliser l'e-learning: des kits de formation de 15 minutes sont disponibles sur Internet, à raison de 6 euros le kit, pour des actions ciblées (ceinture, somnolence...). Mais le plus efficace reste la mise en situation sur la route. «Le salarié est accompagné par un formateur qui analyse les risques sur un trajet donné. L'objectif est de donner à la personne des automatismes», explique Stéphane Develter. Il faut compter de 250 à 350 euros HT par jour et par personne. Pour Bernard Gasparutto, d'Adir Assistance, le résultat s'est avéré payant. Depuis qu'il forme ses salariés nomades à la conduite préventive, le dirigeant a fait baisser le nombre d'accidents avec responsabilité civile de 5 sur 23 véhicules en 2004, à 2 pour 40 véhicules en 2006. Sa méthode? Envoyer ses collaborateurs en formation, une fois tous les deux ans pendant six jours, ce qui lui revient à 6 000 euros HT par session. Le prix de la sécurité.

A SAVOIR

- LE CONTRAT DE PREVENTION
Les PME dont l'organisation professionnelle a signé un accord d'objectifs avec la Caisse régionale d'assurance-maladie (Cram) peuvent bénéficier d'aides financières pour réaliser un programme visant à réduire le risque d'accidents du travail. Ces aides, versées après signature d'un contrat de prévention entre l'entreprise et sa Cram, sont débloquées au fur et à mesure des investissements. Elles peuvent se transformer en subventions si les résultats prévus dans le contrat sont atteints.

BEATRICE BARRAY, gérante de Barray B. Entreprise

BEATRICE BARRAY, gérante de Barray B. Entreprise

TEMOIGNAGE
L'entreprise a un rôle citoyen

Barray B. n'a connu, en deux ans, que deux froissements de tôle. Un résultat qui doit beaucoup à l'action de Béatrice Barray, particulièrement vigilante sur l'état de ses quatre véhicules utilitaires. Après avoir repris l'entreprise familiale la dirigeante décide d'investir 40000 euros dans de nouvelles camionnettes, qu'elle confie à quatre collaborateurs habitués à avaler les kilomètres. «Chaque salarié a aménagé son véhicule en fonction de son activité.» Chaque camionnette, dotée d'une fiche de tenue, est contrôlée tous les quinze jours. Une politique qui lui a valu d'obtenir, en 2005, le label Mase (Manuel d'amélioration de sécurité des entreprises), qui récompense les entreprises exemplaires en matière de prévention des accidents de la route. En outre, en cas d'accident, Béatrice Barray convoque son salarié. Chaque mois, elle organise des «causeries» sur la sécurité routière. «Dès que l'on parle de sécurité, tout le monde est à égalité.» En 2007, la dirigeante a prévu une journée déformation avec une simulation de conduite en état d'ivresse.


BARRAY B. ENTREPRISE
Repères



- ACTIVITE: Menuiserie métallique et serrurerie
- VILLE: Montivilliers (Seine-Maritime)
- DIRIGEANTE: Béatrice Barray, 46 ans
- FORME JURIDIQUE: SARL
- ANNEE DE CREATION: 1974
- EFFECTIF: 5 salariés
- CA: 350000 euros

 
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Hélène Duvigneau

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