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S'engager dans un syndicat patronal, à quoi ça sert ?

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Les organisations patronales défendent les intérêts des chefs d'entreprise face aux pouvoirs publics, mais apportent aussi du conseil individualisé. Y adhérer s'apparente à un acte militant, loin de convaincre tous les dirigeants.

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Avec 1,3 million d'adhérents, le Medef (Mouvement des entreprises de France) et la CGPME (Confédération générale du patronat des petites et moyennes entreprises) sont les deux organisations patronales représentatives des entreprises de France. L'une et l'autre réunissent des patrons de PME, même si le Medef accueille également les grosses sociétés. « Au plan national, 70 % de nos adhérents ont moins de 50 salariés », précise Stéphan Brousse, conseiller spécial TPE-PME de la présidente du Medef, Laurence Parisot, et président du Medef Paca. La CGPME revendique quant à elle son soutien aux petites entreprises depuis plus de 60 ans.

Présentes dans chaque département, ces deux organisations recueillent les adhésions des entreprises et de leurs syndicats sectoriels. Si le Medef et la CGPME sont perçus comme les représentants des patrons face aux pouvoirs publics, le premier motif de participation des entrepreneurs reste la défense des intérêts de leur propre entreprise. « Dans 80 % des cas, les adhérents souhaitent, de façon pragmatique, améliorer leur gestion grâce au Medef », souligne Stéphan Brousse. Pour attirer de nouvelles recrues et augmenter leur représentativité, les syndicats multiplient les services: « Nous avons lancé, dans les Bouches-du-Rhône, un portail web de mise en relation des entreprises avec les demandeurs de stages, ou encore, un réseau social www.busibook.fr, pour créer des contacts », souligne Stéphan Brousse.

Accompagnement et lobbying

« Nous organisons des soirées «cartes de visite», au cours desquelles les participants se rencontrent en un temps limité pour échanger leurs coordonnées et se revoir si besoin », indique Jean-Louis Jamet, vice-président délégué de la CGPME. Les syndicats mettent à disposition de leurs membres des conseillers juridiques, de l'information régulière sur les thématiques les concernant, et proposent même, pour les entreprises en difficulté, un accompagnement personnalisé. Autre volet de leur action: le lobbying et la représentation. « Nous nous sommes insurgés contre le tracé d'Arc Express, la future rocade du Grand Paris, quand celui-ci a négligé certaines zones d'affaires de l'Est francilien » , explique Jérôme Dubus, délégué général du Medef Ile-de-France. Résultat, le tracé préconisé par les entrepreneurs est à nouveau au menu des discussions. Lorsque le gouvernement veut modifier les règles du dialogue social au sein des PME, les associations patronales agissent derechef, chacune mettant en ligne sa pétition, avec force textes explicatifs. « Nous défendons les valeurs de l'entrepreneuriat, c'est un travail de vigilance et de veille constante », résume Jean-Louis Jamet (CGPME). Les adhérents les plus convaincus peuvent aller jusqu'à représenter leur organisation au sein des organismes paritaires (chambres de commerce et d'industrie, tribunaux de commerce, Urssaf, Caisse nationale d'Assurance maladie, etc.).

La crise comme révélateur

« Ces mandats nécessitent des entrepreneurs expérimentés, ayant des affinités avec le sujet, précise Jean-Louis Jamet. Mais il s'agit toujours d'expériences enrichissantes, qui donnent le sentiment d'agir au coeur de l'économie du pays. » Pour bon nombre de chefs d'entreprise, s'affilier à un syndicat patronal reste pourtant secondaire. « En période de crise, certains hésitent à payer une cotisation », reconnaît-il. Le coût d'une adhésion varie selon les régions: il est, par exemple, d'environ 350 e annuels à la CGPME Ile-de-France, et à partir de 500 euros au Medef Bouches-du-Rhône qui calcule le montant en fonction de la taille de l'entreprise. Autre raison du manque d'intérêt des patrons pour les syndicats: le délitement de la fibre associative, qui touche d'ailleurs toutes les formes d'engagement. « C'est surtout vrai pour les jeunes générations », constate Jérôme Dubus (Medef), qui rappelle, pour convaincre, les acquis des associations patronales, comme la suppression de la taxe professionnelle. Actuellement, les syndicats connaîtraient une période de stabilité du nombre de leurs adhésions. Dans un double mouvement, la crise a fait partir des entreprises obligées de revoir leurs dépenses à la baisse, mais a parallèlement attiré de nouveaux arrivants, avides de conseils et d'accompagnement.

S'engager est un enrichissement
PIERRE ALLARY, p-dg de Multi Restauration Méditerranée

Pierre Allary a adhéré à la CGPME en 2005, alors qu'il quittait sa vie de cadre supérieur pour reprendre une société de restauration collective.
«Je souhaitais partager mes préoccupations de nouveau chef d'entreprise, sans arrière-pensée de business», explique pierre Allary. Familier de la vie associative, ce patron avait déjà adhéré auparavant au Centre des jeunes dirigeants (CJD) et à l'Association pour le progrès du management. «Je suis un militant», se définit Pierre Allary, pour qui il est tout naturel de défendre les valeurs des chefs d'entreprise et de s'engager. Au point qu'il devient, en 2008, président délégué de la CGPME des Bouches-du-Rhône. «Je m'occupe des relations avec les partenaires sociaux, un volet passionnant et enrichissant», explique pierre Allary qui, au gré de l'actualité, peut consacrer jusqu'à un jour par semaine à ses occupations associatives.

MULTI RESTAURATION MÉDITERRANÉE / Repères

- ACTIVITÉ: Restauration collective
- VILLE: Marseille (Bouches-du-Rhône)
- FORME JURIDIQUE: SA
- DIRIGEANT: Pierre Allary, 56 ans
- ANNÉE DE CRÉATION: 1989
- EFFECTIF: 120 salariés
- CA 2009: 6,5 MEuros

Je me sens loin du discours des organisations patronales
OLIVIER SAGUEZ, président de Saguez & Partners

«Je connais peu la CGPME. En revanche, j'ai déjà eu l'occasion d'assister à une conférence du Medef», explique Olivier Saguez, président de l'agence de design Saguez et Partners, qui avoue s'y être ennuyé.
Pour ce patron de PME, la valeur humaine n'est pas assez présente dans les thématiques qui sont abordées par les syndicats patronaux. Ce qui ne l'incite pas à s'engager. «Je n'ai absolument pas envie d'entendre parler de capital, d'investissements et de sujets de ce genre. En revanche, il m'est arrivé de me rendre à des réunions d'employeurs concernant la sécurité des lieux de travail ou l'emploi», confie ce patron, qui se concentre avant tout sur son entreprise et son capital humain.

SAGUEZ & PARTNERS / Repères

ACTIVITÉ: Agence de design
VILLE: Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis)
FORME JURIDIQUE: SAS
DIRIGEANT: Olivier Saguez, 55 ans
ANNÉE DE CRÉATION: 1997
EFFECTIF: 90 salariés
CA 2009: 14,7 MEuros

 
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Olga Stancevic

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