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Publié par Julien van der Feer le | Mis à jour le

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Quelle est cette organisation clé ?

Tout d'abord, il faut créer son entreprise à plusieurs et pas tout seul. 80 % des sociétés qui deviennent des licornes ont au moins deux cofondateurs. La raison ? Il est très difficile d'être bon dans tous les domaines. Il faut des compétences tellement variées pour développer fortement une entreprise que très de peu de personnes possèdent cette capacité.

Personnellement, j'ai compris tout de suite qu'il me fallait des associés complémentaires. Je les ai fait venir avant tout pour leurs compétences professionnelles et non pas pour des liens de confiance. Trop de dirigeants de PME commettent l'erreur de s'appuyer sur leur famille au lieu de privilégier des profils complémentaires. C'est dommage.


L'ouverture du capital pose aussi des problèmes...

Oui, c'est un aspect où la différence entre les start-up et les PME traditionnelles est énorme. Si vous voulez changer le monde, très souvent, vous aurez besoin de plus de capitaux que vous ne pouvez en mettre. Car développer des technologies coûte cher et il faut prendre des risques. Sans compter que vous n'y arriverez pas du premier coup.

Or, beaucoup de patrons de PME ont peur d'ouvrir leur capital. Pour eux, c'est faire entrer le loup dans la bergerie. C'est justement tout l'inverse. La dernière chose que veut un capital-risqueur, c'est de prendre les commandes de l'entreprise à la place de son fondateur. S'il est obligé de le faire, c'est le scénario catastrophe. C'est que la société est en train de couler.

En résumé, il faut donc bien s'entourer ?

Tout à fait. Cela passe par les bons investisseurs, des cofondateurs complémentaires, mais aussi par le recrutement de talents. Pour passer d'une petite PME à une ETI, il faut forcément attirer des hauts calibres. Par définition, ils ont plein de choix de carrières et sont souvent dans des grands groupes.

Pour les faire venir, il n'y a pas deux solutions : il faut leur offrir un accès au capital, ce qui leur permettra de réaliser un effet de levier exceptionnel. En France, nous avons les BSPCE, des instruments très efficaces. Bien meilleurs d'ailleurs que leur équivalent américain du point de vue de la fiscalité. Hélas, de nombreux dirigeants sont hostiles à cette idée, y compris parmi les créateurs de start-up.

C'est ce qui explique le retard français ?

Je le pense. Les points que je viens d'indiquer sont uniquement culturels. C'est ce qu'il se passe dans la tête des créateurs d'entreprise. Si des pays comme la Suède ou Israël ont des taux de start-up bien meilleurs qu'en France, c'est parce qu'ils ont absorbé les éléments culturels de la Silicon Valley bien plus rapidement que nous. Il faut donc parvenir à lever les réticences qu'il y a dans la tête des gens.

Pouvez-vous nous en dire plus sur The Galion Project ?

Il s'agit d'un think tank. Nous sommes 220 membres présents en France, mais aussi à New York et San Francisco. Tous sont des entrepreneurs qui ont levé au moins 1 million d'euros. The Galion Project se focalise sur les start-up technologiques avec une ambition mondiale. Le but est de partager les outils et les bonnes pratiques pour que les membres ne refassent pas les erreurs que j'ai commises. Je veux les aider à aller vite. Il y a aussi un côté émulation de groupe, où on se dit "c'est possible, on a le droit d'être ambitieux". J'adore rencontrer des personnes qui se projettent en grand grâce à la succes story de Criteo.

Quel regard portez-vous sur votre aventure entrepreneuriale ?

Quand j'ai démarré Criteo, je ne m'attendais pas à ce succès. Nous avons débuté en 2005 et, jusqu'en 2008, nous avions une bonne technologie que nous n'arrivions pas à vendre. C'est d'ailleurs un mal français. En 2008, nous trouvons, enfin, notre modèle économique basé sur la publicité et nous nous développons fortement en Europe. Un an plus tard, se pose la question d'aller aux États-Unis. À cette époque, quasiment aucune start-up française n'avait réussi outre-Atlantique.

Mais si vous voulez être un leader mondial, vous n'avez pas le choix. Il faut y être pour ne pas être racheté, tôt ou tard, par un concurrent américain. Aujourd'hui, beaucoup de Français ont franchi le pas et ont une belle réussite entrepreneuriale là-bas. C'est très positif pour l'écosystème. Cela donne un signal fort : il est possible de créer un leader en partant de France.

Que pensez-vous de la French Tech ?

Dans notre secteur, il y a une entraide extraordinaire entre les entrepreneurs. Ils ont pris conscience que le succès des uns bénéficie à tous. La réussite de la French Tech, c'est la réussite de tous.

1969 Naissance de Jean-Baptiste Rudelle.

1999 Fondateur et CEO de K-mobile, puis de Kiwee.

2005 Fondateur et CEO de Criteo.

2015 Jean-Baptiste Rudelle publie On m'avait dit que c'était impossible, un livre autobiographique dans lequel il raconte son parcours d'entrepreneur.

2017 Fondateur et CEO de Less.

Avril 2018 Retour aux commandes de Criteo comme CEO.

 
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Julien van der Feer

Julien van der Feer

Rédacteur en chef

Directeur des rédactions de six médias BtoB (Action Co, Be a Boss, DAF Magazine, Décision Achats, Ekopo et Maison&Travaux Pro), j'écris [...]...

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