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Atelier de la Venise normande ou la renaissance digitale du jean 100% français

Publié par Dalila Bouaziz le | Mis à jour le
Atelier de la Venise normande ou la renaissance digitale du jean 100% français

Encore étudiants et déjà entrepreneurs, Olivier Le Bas, Arthur Cochin et Quentin Petit se sont lancés dans la fabrication de jeans 100% français, commercialisés sur internet. En moins de deux mois, ils ont récolté 25 000 euros via KissKissBankBank, soit 300% de leur objectif initial.

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Réinventer un incontournable, le jean, en favorisant les valeurs et la qualité du made in France, telle est l'ambition de l'Atelier de la Venise Normande. Derrière ce nom se cachent Olivier Le Bas, 22 ans, Arthur Cochin, 20 ans, et Quentin Petit, 23 ans, trois jeunes étudiants à l'école de management de Normandie.

"L'idée m'est venue en 2013 après l'achat d'un jean d'une marque française connue. Je me suis aperçu qu'il avait été fabriqué... au Vietnam, ça m'a frustré. J'ai alors voulu créer mon propre jean, fabriqué en France, en ouvrant une boutique en ligne", confie Olivier. Il décide alors de contacter quelques usines qui ont été séduites par le concept. L'objectif étant de produire des classiques du vestiaire masculin confectionnés en France avec des matières de qualité. Ils optent pour un jean fabriqué à la main, en toile selvedge, une ceinture ainsi qu'un porte-cartes en cuir.

Un investissement quasi nul

Encore étudiants, ils n'ont pas souhaité investir une somme importante, ni faire appel aux banques. "J'ai personnellement investi environ 500 euros pour créer la société et déposer le nom", précise Olivier Le Bas. Ils lancent alors une campagne de collecte de fonds sur la plateforme de financement participatif KissKissBankBank.
"C'était le meilleur moyen de nous faire connaître." Leur objectif initial était de récolter 8 000 € pour lancer la production mais la campagne remporte un franc succès : ils recueillent plus de 25 000 euros, soit 300 % de leur objectif en un mois et demi : 18 000 euros proviennent de la vente des jeans, au prix unitaire de 150 euros, 5 000 euros des ceintures, au prix de 50 euros, et 2 000 euros des porte-cartes, vendus à l'unité à 25 euros.

"On a voulu être le plus transparent possible et miser sur de très beaux visuels, avec un produit très bien détaillé", explique Olivier. Le made in France ayant certainement été un argument supplémentaire en faveur de ces produits.

Le sourcing des produits, une tâche ardue

Si les trois entrepreneurs ont souhaité une production française, ils ont très vite été confrontés à une difficulté de taille : le sourcing des matières premières. "Nous avons eu beaucoup de mal à contacter les sociétés, les quantités demandées étant minimes." Aussi, trouver des fournisseurs de leur toile en France fut une recherche vaine. "Après plusieurs mois de sourcing, nous l'avons trouvé en Italie". Pour le patch du jean en revanche, ils sont parvenus à sélectionner une peau de cuir végétal de qualité dont la provenance est une usine de Haute-Normandie. Toutes les matières premières sont ensuite assemblées dans une autre usine de confection, en Basse-Normandie. Et afin d'avoir des coûts assez faibles, les livraisons sont réalisées par la Poste.

En revanche, les jeunes entrepreneurs tenaient à investir peu en communication. "C'est la seule chose que nous ne voulions pas payer. C'est notre formation, on se doit d'être un minimum compétent dans ce domaine : on travaille avec notre base de données d'adresses mails ainsi qu'avec les contributeurs de KissKissBankBank et les réseaux sociaux (Twitter, Facebook et Instagram), et bientôt une newsletter." Ils ont ainsi réalisé une vidéo de présentation dans le cadre de leur campagne de financement participatif, et alimenté parallèlement les réseaux sociaux avec des visuels très qualitatifs.

Un site marchand dès février 2015

Les trois jeunes entrepreneurs ont officiellement démarré l'aventure en décembre dernier, avec le lancement d'une série numérotée de 100 jeans sur KissKissBankBank, expédiés avant Noël. Le succès étant au rendez-vous, il décide de lancer une nouvelle vente avec une vingtaine de jeans. "Nous aurions souhaité les livrer à la même période mais le rythme du fabricant n'a pas été suffisamment rapide pour y parvenir dans les temps." Par ailleurs, dès les premières commandes des clients, ils ont enregistré une dizaine d'envois à l'international : Canada, Pays-Bas, Hongrie, États-Unis, ou encore Angleterre.

En 2015, la jeune start-up fera du développement de son site e-commerce sa priorité afin d'asseoir la marque, sa notoriété, et recruter de nouveaux clients. L'ouverture de la boutique en ligne est prévue pour début février, avec un paiement traditionnel par carte bancaire ou via Paypal. Et les jeunes entrepreneurs ont de la suite dans les idées : "Nous allons également essayer de nous déployer dans des magasins multi-marques afin d'avoir davantage de visibilité, et pour permettre aux gens de toucher nos produits. Durant la campagne de financement, nous avons eu trois magasins qui nous ont contactés à Rouen, Caen et Strasbourg. Nous voudrions également être représenté à Lyon, Lille et Paris", explique Olivier. L'Atelier de la Venise normande ambitionne d'atteindre 200 000 euros de chiffre d'affaires cette année.

En France, deux plateformes Web proposent des jeans 100% Français : 1083.fr et Jeanstuffs.com. Mais la société a également une concurrence indirecte, plus internationale celle-ci : APC, Nudie jeans et Uniqlo (fabrication en Chine), en sont des exemples. Une réalité qui n'entame pas pour autant la confiance d'Olivier Le Bas dans la réussite de sa société : "Nous n'avons pas les mêmes valeurs, ni les mêmes objectifs."

D'ores et déjà, la start-up souhaite développer cette année un autre jean, avec une coupe plus ajustée, proche du slim, ainsi que des produits en cuir, dans la même gamme de coloris actuels : deux autres formes de ceinture et porte-cartes ainsi qu'un porte-monnaie. Des produits simples et classiques. Une année qui s'annonce donc riche et chargée pour l'Atelier de la Venise Normande.

Made in Normandie

Originaires tous trois de Pont-Audemer en Normandie, le nom "l'Atelier de la Venise Normande" est un clin d'oeil de cette ville surnommée la "Venise normande". Destiné aux hommes, le jean, produit qui a motivé le lancement du projet, est fabriqué à la main avec une toile selvedge : un tissage plus serré et plus dense que les denims classiques, le selvedge permet une finition de plus grande qualité et plus authentique. Cette toile est résistante et permet d'obtenir des couleurs plus intenses, moins sensibles aux frottements d'usure.








 
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