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Vos ex-salariés se lâchent sur Internet : que faire ?

Publié par le | Mis à jour le

Pour en découdre avec leur ex-boite, certains employés n'hésitent pas à se lâcher sur la Toile. Dernier exemple en date : une salariée ayant filmé sa démission avant de la poster sur YouTube ! Tour d'horizon des recours à votre portée pour vous protéger de tels agissements.

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Comment réagiriez-vous si l'un de vos salariés vous envoyait sa démission via une vidéo postée sur YouTube ? Voilà une idée bien loufoque, pourtant devenue réalité pour le dirigeant de la société Next Media Animation, basée à Taïwan. Non seulement la collaboratrice concernée a tiré sa révérence en faisant son show en musique face caméra, à 4 h du matin, dans les locaux de l'entreprise, mais elle a inséré dans le film des sous-titres explicites à destination de son boss... La vidéo crée le buzz. Publiée le 28 septembre 2013, elle comptabilise, 10 jours plus tard, près de 15 millions de vues et plus de 86 000 "J'aime" !

La vidéo de la salariée démissionnaire

Gare aux "démissions abusives"

En France, quels seraient les recours juridiques à votre portée, si vous étiez confronté à une telle situation ? "Tout d'abord, rappelons que le code du travail n'interdit pas de démissionner via une vidéo postée sur YouTube ou tout autre moyen peu conventionnel, répond Éric Rocheblave, avocat spécialiste en droit social. En effet, la démission n'est soumise à aucun formalisme, la jurisprudence est restée constante en la matière."

Mais encore faut-il que la façon de démissionner ne porte pas atteinte à autrui. Ainsi , l'article L 1237-2 du Code du travail dispose que "la rupture d'un contrat de travail à durée indéterminée à l'initiative du salarié ouvre droit, si elle est abusive, à des dommages et intérêts pour l'employeur".

Obligation de loyauté

Mais c'est à vous, dirigeant d'entreprise, de démontrer que cette rupture a eu lieu dans le dessein de vous nuire et/ou de porter atteinte à votre entreprise. "En l'espèce, la publication d'une telle vidéo sur le Web suffirait largement a être qualifiée par un juge comme une faute délibérée du salarié...", affirme l'avocat.

Une configuration qui s'applique d'autant plus que le salarié démissionnaire ou licencié est soumis durant toute la durée de son préavis à une obligation de loyauté envers son employeur. "Cela l'oblige à la plus grande prudence en la matière, le dirigeant conservant alors son pouvoir disciplinaire jusqu'à la fin du contrat, pouvant ainsi poursuivre son salarié pour tout comportement qui lui paraîtrait préjudiciables", poursuit l'avocat. Le chef d'entreprise aurait donc largement le champ libre pour poursuivre le salarié fautif aux prud'hommes, voire au pénal, et obtenir, in fine, réparation tout en exigeant par exemple la suppression d'une vidéo litigieuse.

Des ex-salariés qui se lâchent sur la Toile

Mais quel recours possible à l'encontre du salarié ayant quitté l'entreprise mais colportant toujours des infos calomnieuses à votre égard ? "Même si le lien employeur/employé est caduque, le dirigeant ne doit pas hésiter à attaquer celui-ci au pénal pour dénigrement, diffamation ou encore injure publique, répond l'avocat, en rappelant que la qualification du délit s'avère complexe, variant selon la nature du propos et son incidence sur l'entreprise, en termes d'image, d'e-réputation, voire même de business. Dans tous les cas, au vu des délais de procédure particulièrement longs, n'attendez pas pour intenter une action ! D'autant que les litiges impliquant d'ex-salariés qui se lâchent sur la Toile contre leur ancienne boite auraient désormais le vent en poupe, d'après l'avocat.

Autre voie, moins juridique celle-là. Celle empruntée par le dirigeant taïwanais mentionné en début d'article. Pour contre-attaquer, il a pris les mêmes armes que son ex-salariée : les salariés ont publié illico une vidéo de réponse en mode parodique. Visionnée par près de 4 millions d'internautes, elle frappe moins fort que celle de l'ex-salariée et comptabilise plus de "Je n'aime pas" que de "J'aime". Une bonne idée à condition de ne pas amplifier le bad buzz...

La réponse en vidéo du dirigeant

 
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