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[Tribune] France - Allemagne: retrouvons la confiance !

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[Tribune] France - Allemagne: retrouvons la confiance !

Au palmarès des sujets qui agitent régulièrement la presse hexagonale : les difficiles relations franco-allemandes... ou comment la France va mal alors que l'Allemagne réussit ! Stop à la fatalité.

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Pas un jour sans que, à l'unisson médias et classe politique ne s'inquiètent du déclin de la première ou ne s'interrogent sur le manque de solidarité de la seconde. À Paris, on tremble à l'idée que Berlin décide d'imposer un modèle d'austérité au profit de ses seuls intérêts et au détriment des autres pays européens. Outre-Rhin, on ne comprend pas qu'en France on refuse d'avancer, qu'on ne parvienne pas à procéder aux réformes structurelles nécessaires. Pire, on continue de rendre l'Allemagne responsable de tous ses maux...

La France va-t-elle si mal ? D'où proviennent tant de différences : des lourdeurs administratives ? Quels leviers actionner : l'imposition ? Comment expliquer que l'une se porte bien et l'autre pas : la richesse du tissu industriel et des PME côté allemand ? Et si Berlin annonçait un ralentissement de l'économie nationale la donne changerait-t-elle : pas vraiment ? Au fond, au-delà de la conjoncture, de sérieux atouts restent ancrés de parts et d'autres du Rhin.

Entrepreneur implanté dans les deux pays, je suis frappé par l'étonnante confiance allemande alors que le pessimisme règne en France.

Une question de confiance

L'Allemagne a confiance en son système, alors que la France vit très mal ses difficultés économiques. Malgré une correction à la baisse de ses prévisions 2014, l'Allemagne affiche toujours une croissance à 1,3% à faire pâlir la France d'envie... Son excédent commercial record en 2013, son tissu développé de PME (le fameux "Mittelstand") et son équilibre budgétaire, en font le bon élève de l'Europe.

En France, le chômage persistant est vécu comme un véritable traumatisme économique. Alors que les Allemands continuent de formuler leurs choix selon leurs aspirations personnelles, en France on panique à l'idée simple de ne pas trouver un emploi puis à la possibilité de le perdre. Si le taux de chômage allemand reste effectivement bas (6,8%), le marché du travail n'est pas anxiogène - même dans les zones les moins favorisées.

Ainsi, au sein de ma société, trois Allemands ont présenté leur démission pour mener à bien d'autres projets sans pour autant avoir signé au préalable un contrat d'embauche ailleurs. Difficilement imaginable en France ! La preuve : la seule "démission de nationalité française" m'a été remise alors que le collaborateur avait déjà signé un autre contrat d'embauche.

Plus de flexibilité

Pourquoi ? En partie, sans doute, parce que le marché du travail allemand présente davantage de flexibilité : indemnisation du chômage d'un an (en règle générale), licenciement sans motif autorisé pour les entreprises de moins de 10 personnes, formations de reconversion professionnelle généralisées... Les entreprises allemandes ont moins peur d'embaucher, alors qu'en France la logique législative et politique semblerait préférer la préservation des emplois aux créations nouvelles. Mais le monde change et évolue... de plus en plus vite !

Du point de vue politique, les Allemands ont foi en leurs dirigeants. En France, les affaires de corruption, de fraudes fiscales ou encore de peopolisation ont contribué au discrédit de la classe politique et ont favorisé la montée des Extrêmes, prompts à surfer sur la vague du "Tous pourris". En Allemagne, la classe politique bénéficie d'une meilleure image. D'ailleurs, le seuil de tolérance aux scandales reste bien moins élevé qu'en France. En 2011, une accusation de plagiat relatif à sa thèse de droit a coûté son poste de Ministre et sa carrière politique à Karl-Theodor zu Guttenberg, dont la côte de popularité était pourtant au plus haut.

Une stabilité politique

Du côté de l'action politique, la France cloue au pilori ses dirigeants à peine élus. Il est fréquent d'entendre des appels à la dissolution de l'Assemblée Nationale, à la démission du gouvernement ou à la tenue d'élections anticipées... On leur reproche de trop réformer ou de ne pas assez réformer. Le fond du problème ne serait-il pas plutôt de vouloir des réformes... qui ne concerneraient surtout que le voisin et ne s'attaqueraient pas aux privilèges du foyer ?

En Allemagne, au contraire, on crée de la stabilité politique en laissant aux dirigeants politiques une chance de pouvoir faire leurs preuves. Chacun des trois derniers gouvernements a été successivement élu pour deux mandats. Il arrive même que la Droite et la Gauche parviennent à gouverner ensemble de manière constructive ! C'est actuellement le cas avec la Grande Coalition. Parfaitement impensable en France ? Cet équilibre participe pourtant probablement au succès de l'Allemagne. En somme, l'intérêt général doit faire loi.

Avoir confiance en soi

Enfin, les Allemands ont tendance à regarder devant eux et à avancer : sûrs de leurs forces, convaincus de leurs capacités. De l'autre côté du Rhin, la France se montre frileuse quant aux mutations et se réfugie dans un passé glorieux et parfois imaginaire, où tout était mieux avant... Plutôt que de dépenser toutes les énergies à essayer de préserver à tout prix un modèle qui ne correspond plus à la réalité, la France pourrait se donner les chances de réussir dans un environnement nouveau.

Ce manque de confiance en soi et en l'avenir n'est pourtant pas une fatalité ! La France a beaucoup d'atouts. Parmi elle, la beauté et la diversité de ses paysages, qui en font toujours et de loin, le premier pays visité au monde. Mais aussi sa créativité, qui s'exprime notamment dans les secteur de l'Internet, du Luxe ou de l'Art. Son esprit critique et son universalisme, qui lui valent de rester, malgré sa taille, une puissance politique importante. Mais surtout, la capacité d'adaptation hors norme des Français.

Après tout, le Français s'exporte bien et réussit plutôt bien à l'étranger. Dans mon entreprise, si les Allemands savent faire preuve de rigueur, les Français montrent souvent davantage de créativité et de débrouillardise ! À bon entendeur... POSITIVONS !

Arnaud Schott a fondé ADEN Immo, spécialiste de l'immobilier berlinois, avec son associé David Nguyen fin 2008. Avec quatre agences - une à Paris et trois à Berlin - et 20 collaborateurs, ADEN Immo a pour credo de faire tomber les barrières linguistiques et juridiques entre les deux capitales, afin que Français et Allemands puissent profiter des avantages du marché immobilier berlinois. Entrepreneur engagé, correspondant berlinois du CJD, Arnaud Schott est un homme de conviction proche de son équipe.

 
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