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DossierFinancez votre croissance

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1 - Détectez les bons investisseurs

L'étape cruciale et indispensable pour décrocher un financement réside dans le choix de l'investisseur, dans le choix de la personne la plus à même de vous accompagner. Fonds de capital-risque, banques... Selon vos besoins, soyez attentifs à vous adresser au bon interlocuteur. Petit guide pratique.

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Après la soif de l'or, c'est la soif de crédit qui fait tourner les têtes. Elle ne cesse d'augmenter. Selon une étude KPMG publiée en février 2014, 67 % des patrons de PME affichent un besoin de financement, soit une hausse de huit points en douze mois. Si l'accès classique au prêt bancaire reste l'une des premières pistes envisagées, Sylvie Vercleyen, experte-comptable au sein du cabinet Expertise & Conseil, rappelle " que les banques se montrent sélectives ". L'accès au crédit bancaire (notamment les crédits d'investissement, obtenus par neuf PME sur dix) s'est légèrement amélioré au premier trimestre 2014, d'après une étude de la Banque de France. Néanmoins, " ces crédits émanent de PME déjà installées et sont des projets "concrets", loin de ceux des start-up déployant plutôt des projets immatériels. Les banques refusent aussi souvent d'accorder les crédits de trésorerie en totalité ", poursuit l'experte.

Des demandes de crédit en baisse

Mais pourquoi une telle frilosité ? Sylvie Vercleyen l'impute à " l'adoption prochaine des accords Bâle III ". Cette réglementation vise à mieux appréhender les risques bancaires en renforçant les exigences en fonds propres des prêteurs. Résultat ? " Les emprunteurs doivent de plus en plus trouver du capital avant d'obtenir des financements ! " explique Éric Felix-Faure, cofondateur d'Aelios Finance, un cabinet de conseil en financement. Un cercle vicieux qui conduit de nombreuses PME à tourner le dos aux banques. La preuve : 38 % d'entre elles ont restreint leur demande de crédit début 2014 (étude KPMG). Un constat qu'illustre Jean-François Noël, directeur de région sur le marché PME chez HSBC : " On ressent un frémissement de la demande de la part de nos clients, mais les projets d'investissement sont peu nombreux actuellement. "

Où les PME trouvent-elles alors du capital ? " Si la difficulté d'accéder aux fonds propres reste un éternel problème pour ces ­dernières, confirme le directeur, un panel d'alternatives existe. " Parmi elles, le crowdfunding, permettant à des particuliers ayant un coup de coeur pour un projet de mettre la main au porte-monnaie. Même si les sommes investies restent modestes, dépassant rarement quelques centaines de milliers d'euros. " Internet est le vecteur de ce type de financement, qui s'étend à toutes les entreprises souhaitant diversifier leurs sources de financement ", développe Nicolas Lesur, président de l'association Financement participatif France. Au-delà des plateformes de dons telles que KissKissBankBank ou Ulule, d'autres, dédiées au crowdlending, permettent de souscrire un prêt auprès de particuliers moyennant le paiement de taux d'intérêt (voir le témoignage d'Olivier Boubat, page 44). Autre acteur incontournable du financement, Bpifrance (la banque publique d'investissement) travaille avec tous types d'investisseurs privés. " Notre objectif est de combler les failles du marché en finançant les projets pour lesquels les banques n'interviennent pas nécessairement ", souligne Anne Guérin, directrice régionale IDF Ouest de Bpifrance.

Bpifrance, dernier recours

L'une des spécialités de Bpifrance réside dans le financement de l'innovation, avec plusieurs nouveautés : le prêt innovation pour financer la mise sur le marché de solutions innovantes, la French Tech, dédiée aux entreprises développant de l'innovation non technologique ou encore le fonds Large Venture pour doper les start-up ayant de gros besoins capitalistiques.

Bpifrance entend aussi occuper un rôle de facilitateur pour les PME soucieuses d'intégrer des fonds d'investissement dans leur capital. " Le prêt amorçage vise déjà à aider les start-up à déclencher leur première levée de fonds ", précise Anne Guérin, en rappelant que la banque publique peut également cofinancer une levée de fonds, souvent en appui avec un fonds privé. Un rôle également rempli par les conseils régionaux. " R & D, export, RSE..., les fonds publics portent souvent sur un scope large de projets, même si les démarches d'innovation captent environ la moitié de tels financements ", indique Thibault Flamand, directeur associé de Viséo Finance, spécialisé dans le conseil en financement public.

Preuve que nombre de PME ne sont plus réticentes à ouvrir leur capital à des financiers, d'après l'Association française des investisseurs en capital (Afic), pas moins de 1 548 entreprises ont été soutenues par le capital-investissement en 2012, dont 82 % de petites sociétés.

Évaluez vos besoins

La clé pour lever des fonds privés est de bien appréhender, en amont, le marché complexe du private equity (fort d'environ 200 acteurs du capital-investissement). Ce dernier s'adresse à toutes les entreprises, quelle que soit leur maturité. Pour cibler votre recherche, chiffrez déjà les ressources dont vous avez besoin au regard de votre stade de développement. Car les sociétés d'investissement misant sur de petits montants sont loin d'être légions.

Aussi, pour les projets naissants mais déjà rentables, mieux vaut privilégier les business angels, des particuliers qui investissent leurs fonds propres. Certaines plateformes de crowdfunding telles que Wiseed.fr sécurisent la démarche en mettant en relation entreprises et investisseurs. " Les tickets d'entrée sont assez faibles, variant de 10 k€ à plusieurs centaines de milliers d'euros ", précise Éric Felix-Faure.

Viennent ensuite les fonds d'amorçage et de capital-risque (dédiés au financement de valeurs montantes branchées innovations technologiques), pour des montants s'élevant jusqu'à un million d'euros, et enfin les sociétés de capital-investissement pour des sommes grimpant jusqu'à 4 M€. " Pour ne pas se tromper, il faut bien benchmarker les portefeuilles de chacun, ainsi que leur taux de réussite et d'échec dans chaque secteur. D'autant que la plupart d'entre eux sont généralistes, même si certains ont une stratégie sectorielle, comme les corporate ventures, créées par de grands groupes industriels pour financer leur propre filière ", indique Christian Fleuret, président de Finaréa, spécialiste de l'investissement dans les TPE-PME, qui a également lancé un fonds dédié aux petites sociétés, Finaréa PME.

Charles Cohen

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