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L'étonnante épopée du tonnelier Catherineau

Publié par Marion Perroud le

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Des meubles en peau de requin

Si Catherineau a réussi à se faire un nom dans l'ombre des plus grands, c'est bien sûr pour son savoir-faire d'excellence mais pas seulement. "Souvent, le client nous demande des pièces atypiques qui n'existent pas comme des meubles en peau de requin ou la pose de diamants sur une table, et ce, dans des temps records. Ces exigences nous obligent à faire évoluer notre métier vers d'autres expertises de pointe comme l'électronique ou l'électricité, explique Anne-Sophie Catherineau. Nous devons par ailleurs respecter des cahiers des charges stricts notamment du point de vue des normes de sécurité."

Pour assurer ce service sur-mesure, la société consacre chaque année 10% de son chiffre d'affaires à la recherche et développement, à travers son bureau d'études composé de douze personnes.

C'est d'ailleurs en misant sur l'innovation qu'en 1984, Alain Catherineau, père d'Anne-Sophie a lui même mis au point un matériau composite breveté en nid d'abeilles rendant les meubles Catherineau en moyenne 30% plus légers que ceux de la concurrence.

Un avantage compétitif de taille dans un milieu où le moindre gramme supplémentaire compte.Et qui a connu, depuis 2007, un état de grâce dont l'entreprise familiale a su tirer profit. Tandis qu'elle est passée d'une soixantaine de salariés à une centaine aujourd'hui, son chiffre d'affaires a lui bondi de 34% entre 2007 et 2009 pour se stabiliser à 9 M€ en 2013.

"Notre activité ne cessait de croître. Nous ne pouvions pas agrandir nos locaux qui n'étaient par ailleurs plus adaptés à notre coeur de métier. Rapidement s'est posée la question d'un déménagement", explique Anne-Sophie Catherineau.

L'entreprise inaugure donc, en janvier 2012, une usine de 4 600 m2 au centre de l'Aéroparc de Saint-Médard-en-Jalles. Située à quelques kilomètres de l'aéroport de Bordeaux Mérignac, l'entreprise ne s'est pas contentée de doubler la surface des locaux, elle a intégralement modernisé le parc machines et construit un bâtiment respectueux de l'environnement.

Coût total de l'opération : 3,5 M€ avec une aide de la région et de la communauté urbaine d'environ 1 M€. "C'est également l'occasion de nous rapprocher de nos clients historiques", ajoute la dirigeante.

ZOOM

Un nouveau site plus respectueux de l'environnement...

La nouvelle usine du site de l'Aéroparc Saint-Médard-en-Jalles a été construite selon les normes Haute qualité environnementale (HQE). Optimisation de l'énergie, tri des déchets, système de récupération d'eau de pluie, espaces verts, achat d'un nouveau parc machines fonctionnant en circuit fermé... Les process de fabrication ont ainsi été repensés pour optimiser au maximum les ressources utilisées.

... ultra-connecté à son écosystème

En rejoignant l'Aéroparc, la société Catherineau s'est rapprochée, outre de ses donneurs d'ordres, d'autres entreprises du secteur aux compétences complémentaires. Elle s'adosse notamment au technopôle d'innovation dans l'aéronautique et le spatial Bordeaux Technowest, rattaché à l'Aerospace Valley (pôle de compétitivité des Régions Midi-Pyrénées et Aquitaine). Ce qui lui permet notamment de participer à des opérations de prospection et de communication mutualisées, en particulier lors de divers salons du secteur.

Son grand-père a bouleversé le business model de l'entreprise. Son père l'a rendu ultra-compétitive. Quelle sera l'empreinte laissée par Anne-Sophie, huitième du nom et première femme à reprendre les rênes de l'affaire familiale?

Entrée dans l'entreprise en 2006, puis nommée directrice générale en 2011, aux côtés de son père, Alain, toujours p-dg, cette diplômée de l'École nationale supérieure des Arts et Métiers et de l'Institut d'administration des entreprises de Paris, a bien l'intention de faire perdurer la saga familiale. Et elle qui, depuis ses quinze ans, se destine à prendre le relais, réfléchit déjà à la suite.

Nouveau site et nouveaux projets

Après avoir piloté le transfert de la centaine de salariés vers le nouveau siège, la dirigeante songe désormais à la diversification de l'activité, notamment vers le nautique.

En 2012, elle a ainsi participé, avec la ville de Bordeaux, le Grand Port et 40 autres entreprises, à la création du cluster Bordeaux Super Yachts Refit, portant le projet de transformer le quartier bordelais des Bassins à flots en épicentre de maintenance de yachts de luxe, face à la saturation des autres sites français et européens. À la clé, des millions d'euros de chiffre d'affaires et la création d'emplois dans la région.

Cette fois, la ­dirigeante ne saisit pas l'opportunité en plein vol, elle la crée. L'objectif : atteindre d'ici cinq ans, 115 salariés et 11 M€ de chiffre d'affaires. Elle pourra, pour ce faire, s'appuyer sur sa soeur Marie, 30 ans, qui vient tout juste de rejoindre la société familiale. Quels que soient ses prochains chantiers, une chose est sûre : la PMI Catherineau ne semble pas avoir besoin de toucher du bois pour encore longtemps...

REPERES





Activité : fabrication de mobiliers pour l'aviation d'affaires

Ville : Saint-Médard-en-Jalles (Gironde)

Forme juridique : SAS

Dirigeants : Alain Catherineau, 69 ans et Anne-Sophie Catherineau, 33 ans

Année de création : 1750

Année de reprise : 1979

Effectif : 100 salariés

CA 2013 : 9 M€

 
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Marion Perroud

Marion Perroud

Journaliste

Entre 2012 et 2016, Marion Perroud a suivi, au sein de la rédaction de Chef d’Entreprise, l’actualité des TPE (artisans du bâtiment et [...]...

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