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Entrepreneuriat : 3 conseils pour réussir

Publié par Amélie Moynot le - mis à jour à

Des créateurs d'entreprise ont livré leurs retours d'expérience, en présence d'Yvon Gattaz, ancien président du Medef, lors d'une conférence sur l'entrepreneuriat organisée à l'Essec mercredi 15 novembre 2017. Une leçon inspirante pour les dirigeants en herbe.

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L'entrepreneuriat ? Beaucoup d'appelés, mais peu d'élus, surtout après les premières années d'exercice. Si la création d'entreprise attire de plus en plus les jeunes - un motif de réjouissance, aux yeux de beaucoup -, le parcours qui attend ceux qui osent se lancer n'est pas de tout repos.

Réunis à l'Essec, mercredi 15 novembre 2017, dans le cadre d'une conférence organisée par Jeunesse et Entreprises (AJE), association visant à favoriser les liens entre les deux univers, des créateurs ayant sauté le pas sont revenus sur leur parcours.

Voici leurs meilleurs conseils de réussite distillés tout au long de cette matinée, marquée par la présence d'Yvon Gattaz, président fondateur de l'AJE, ancien patron du Medef et fondateur du groupe Radiall, fournisseur de composants électroniques. "Start c'est bien, up c'est mieux !", a lancé cet ex-patron emblématique avant l'ouverture du débat. "Ce qui compte, c'est de toujours garder l'enthousiasme".

1. Soigner son business model

Pour trouver le bon business model, indispensable pour transformer une bonne idée en produit ou service viable, rentable, rien de tel que de se confronter à la réalité du marché. "Au début, notre modèle était B to C, ce qui était coûteux, témoigne Oriane Kerléguer, cofondatrice de ProximiKeys, une offre de gestion de clés via les commerces de proximité. Nous avons donc pivoté le modèle et nous sommes tournés vers le B to B". Une façon de réduire les coûts liés à la conquête client, tout en bénéficiant d'un effet prescripteur aidant afin d'élargir sa clientèle. "Nous avons bénéficié de leur image", poursuit l'entrepreneuse.

Même adaptabilité du modèle chez Ealico, fournisseur de services numériques pour la maîtrise des risques industriels. "Vendre nos conseils et compétences nous a permis de générer du chiffre d'affaires, développer l'innovation et obtenir des subventions pour développer la plateforme MyEalico [dédiée au pilotage de la conformité des équipements industriels en temps réel, ndlr]", indique Anthony Martinez, cofondateur de la start-up.

De son côté, Thomas Djezzane, cofondateur d'HyFriends, agence événementielle, souligne l'importance de créer un "business model à terme rentable". Ce qui, pour son entreprise, était, notamment, conditionné au "fait d'atteindre une taille critique en termes de communauté".

2. Lever des fonds ? Oui, mais...

Quel que soit le modèle de financement choisi (demande de subvention auprès de Bpifrance, crowdfunding, appel à des business angels, etc.), l'important reste de soigner son projet. La clé est ainsi d' "utiliser les dispositifs existants mais ne pas oublier de créer un modèle rentable, souligne Viviane de Beaufort, professeur à l'Essec, animatrice du débat. La phase d'amorçage ne doit pas durer trop longtemps".

Un avis partagé -et mis en pratique- par Anthony Martinez d'Ealico, qui a eu recours à différents moyens de financement, comme une aide du réseau Entreprendre et une levée de fonds via Essec Ventures. "Il faut prendre les subventions en testant le marché, être toujours focalisé sur la rentabilité à terme de son entreprise", relate le dirigeant.

Dans une optique de financement, attention aussi à créer le meilleur cadre de réussite possible et pour cela à "procéder à une analyse très fouillée de son pacte d'actionnaires", ajoute Viviane de Beaufort. C'est-à-dire le document juridique qui définit la relation entre actionnaires, par exemple en attribuant les pouvoirs de décision ou encore en encadrant les éventuelles sorties.

3. Mesurer sa prise de risque

40 % d'inconscience, c'est ce que recommande Yvon Gattaz pour entreprendre. Quitte à se tromper. Ce qui constitue le meilleur moyen d'avancer en apprenant de ses erreurs. Pour son entreprise actuelle, Diambars Arena, une plateforme digitale de jeux éducatifs et sportifs, Pierre Mbas aura ainsi appris à ne pas brûler les étapes.

Avant le lancement de sa plateforme, et après avoir occupé d'autres postes, il a lancé un magazine, Sport et Décision, qui a pris fin au bout d'une poignée de numéros. "J'avais voulu recruter, emprunter...", se souvient-il. Si l'expérience a pris fin, il a pu toutefois, à travers elle, renforcer son réseau et faire des rencontres, avant de relancer un autre projet, toujours dans l'univers sportif.

Attention, toutefois, de façon générale, à ne pas aller trop vite. "L'ambition, c'est bien, sauf si elle fait tourner la tête", avance Viviane de Beaufort. "L'ambition est une qualité si elle est proportionnelle à vos possibilités, un défaut si elle les dépasse", abonde Yvon Gattaz, pour qui, par ailleurs, "il faut avoir un ego qui ne dépasse pas son cashflow". L'un des secrets pour réussir.

Et pour les entrepreneuses, redoubler d'efforts ?

Dans la pratique, les femmes peuvent se heurter à des difficultés supplémentaires pour entreprendre. "Dans les fonds d'investissement, il y a beaucoup d'hommes. J'ai l'impression qu'il faut fournir une énergie monstrueuse, [dans mon cas elle a été] plus importante que si je portais une paire de moustaches", illustre Audrey Sovignet, cofondatrice de I Wheel Share, plateforme de mutualisation d'informations dédiée aux personnes handicapées.

>> A lire aussi : Les 7 vraies ou fausses vérités sur l'entrepreneuriat féminin

Un "ressenti" qu'elle dit largement partagé par d'autres entrepreneuses. À cette remise en cause de leur légitimité, s'ajoute une forme d'autocensure. Audrey Sovignet l'appelle le complexe d'imposture. "On se met des barrières invisibles..."

Face à cela, un travail pour faire évoluer les mentalités apparaît nécessaire. Et si toute la responsabilité, dans cette image qui leur est attachée, n'incombe pas, loin de là, uniquement aux entrepreneuses, l'idée est aussi, pour elles, de prendre confiance en elles.

"Quand on projette des images d'entrepreneur ou de dirigeant de grosse boîte, c'est souvent avec des caractéristiques de leader masculin, explique, en substance, Viviane de Beaufort, professeur à l'Essec, animatrice du débat. Je dis aux femmes : ne rentrez pas dans ces caractéristiques. C'est la diversité qui fait la richesse".

 
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