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4 licornes de demain repérées par Frédéric Mazzella

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Quelles start-up d'aujourd'hui seront les licornes de demain ? C'est la question que Chef d'entreprise a posé à Frédéric Mazzella, le fondateur de la success-story Blablacar.

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L'édito de Frédéric Mazzella, fondateur de BlaBlaCar

La grande révolution socio-économique à laquelle nous assistons, c'est l'accroissement inédit du réseau de chaque individu grâce à des "plateformes" de mise en relation. L'innovation des plateformes est à la fois sociale et technologique. Les plateformes créent les outils pour générer de la confiance entre inconnus (profiles, notation entre pairs, modération) ainsi que des solutions numériques intuitives (sites et "applis").

Cela génère de nouveaux échanges entre particuliers à une échelle jusqu'ici inimaginable. Affranchies des obstacles transactionnels historiques (coûts, distance géographique, information incomplète et imparfaite) les plateformes libèrent un immense potentiel inexploité touchant le partage d'actifs sous-utilisés (AirBnB, BlaBlaCar, Drivy), de connaissance (Wikipedia, MOOCs), de temps et compétences (TaskRabbit, Hopwork), d'argent (Kiva, LendingClub, KissKissBankBank) ou de contenu (Dropbox, Spotify, Neflix), avec de formidables externalités positives.

Et ce n'est que le début... Cette révolution, portée par sa logique imparable et ses bienfaits économiques, sociaux et environnementaux, se répand partout avec le même succès. Nous sommes au début d'un grand changement de paradigme universel...

Dualo donne le tempo

Piano, guitare... ou Dualo ! En 2009, un nouveau venu décide de bousculer le secteur des instruments de musique. Jules Hotrique dépose, en effet, le brevet d'un clavier mobile et connecté permettant de visualiser la musique, de la composer, et d'en jouer de manière simple et intuitive. Dualo est né.

Ce n'est que quatre ans plus tard, après avoir monté la société avec son associé Bruno Verbrugghe et investi en R & D, qu'il dévoile ses 40 premiers prototypes, fabriqués en France, proposés en prévente sur la plateforme Kisskissbankbank. "Grâce à cette opération, on s'est fait connaître, on a acquis notre première clientèle et on a récolté 23k€", relate le fondateur.

Désormais, la première version industrielle est distribuée, pour 990 €, dans des magasins de musique, sur internet et sur les salons et les foires - qui représentent 50 % des ventes. Depuis 2012, 300 Dualos ont été vendus, le chiffre d'affaires de la structure double chaque année pour atteindre, en 2015, 200k€.

Et les dirigeants ne comptent pas s'arrêter là. C'est désormais vers les États-Unis qu'ils se tournent. Ils concoctent un tout nouvel instrument qu'ils lanceront sur ce marché par une campagne Kickstarter début 2016. "On espère, à terme, y réaliser 60 % de notre activité, et vendre, avec l'ouverture de l'Allemagne et du Royaume-Uni, 2 000 Dualos par an dès 2017", annonce Jules Hotrique.

Il peut pour cela compter sur sa solide communauté d'amateurs. Actifs dans le développement et l'amélioration de l'instrument, vingt d'entre eux sont même devenus, cette année, actionnaires de l'entreprise.

Repères : Dualo / Conception et fabrication d'instrument de musique / La Courneuve (Seine-Saint-Denis) / Jules Hotrique, 35 ans et Bruno Verbrugghe, 34 ans / SAS / Création en janvier 2011 / 8 sal. / CA 2014 : 100k€/@dualoinstru

Drivy, une affaire qui roule

Encore une année qui s'achève sur les chapeaux de roues pour Drivy. En l'espace de quelques mois, la plateforme de location de véhicules entre particuliers a racheté trois de ses concurrents (les Français BuzzCar, Livop et l'Allemand Autonetzer) et met le turbo à l'international avec l'ouverture de ses bureaux à Barcelone, Madrid et en Allemagne.

Fondée en 2010, la PME parisienne a pour ce faire bouclé en avril dernier un énième tour de table de 8 M€ (sur un total de 16 M€ en quatre ans), avec un objectif : marquer son avance pour conserver sa place de leader européen du marché. Aujourd'hui, Drivy c'est plus de 800 000 membres et un parc automobile de 35 000 véhicules, pour un chiffre d'affaires non communiqué.

Avec une durée moyenne de location de 3,5 jours, le panier est de 90 euros environ. Sur chaque transaction, le site prélève une commission de 30% répartie pour moitié entre Drivy et son assureur. L'ambition de Paulin Dementhon, son fondateur ? "Offrir un service meilleur que la propriété et faire de la location de véhicules la norme, sur un marché adressable de 20 milliards d'euros pour la location et de 500 milliards pour l'automobile rien qu'en Europe."

Cette révolution d'usage passera d'abord selon lui par l'amélioration de sa plateforme. Pour 2016, l'entrepreneur ne compte pas ralentir le rythme au contraire. Préférant miser pour le moment sur la croissance plutôt que la rentabilité, il espère doubler son effectif d'ici un an (56 salariés aujourd'hui) et atteindre 2 à 3 millions de membres d'ici deux ans. Il fait pour l'heure route sur deux à quatre nouveaux pays européens afin de poursuivre sa percée éclair à l'étranger.

Repères : Drivy / Plateforme de mise en relation / Paris (IIe arr.) / Paulin Dementhon, 37 ans / SAS / Création en 2010 / 56 salariés / CA 2014 NC / @drivy

Gemmyo, la perle rare des bijoutiers en ligne

Rendre la joaillerie plus chaleureuse et accessible. C'est la promesse que veut donner Charif Debs, sa femme Pauline Laigneau et son frère Malek Debs, les trois fondateurs du bijoutier en ligne Gemmyo. Comment ? "Si nous restons très traditionnels sur le savoir-faire, nous innovons sur le reste", revendique Pauline Laigneau. La start-up créée en 2013 fait le pari de la vente en ligne sur mesure et à la demande et ça marche.

Avec un panier moyen de 800 euros, Gemmyo enregistre en moyenne 1000 commandes par mois, pour un chiffre d'affaires de 3 M€ en 2014. Sa recette : le zéro stock, zéro boutique, zéro intermédiaire. Ce qui garantit à la jeune pousse qui emploie 18 salariés une très faible structure de coûts "et des prix parfois quatre fois moins chers", ajoute l'entrepreneuse. Les acheteurs peuvent ainsi personnaliser leurs bijoux parmi un choix de 300 modèles, 15 pierres et 6 métaux différents.

Chaque prototype de bijou est modélisé grâce à une imprimante 3D, puis confié à un atelier artisanal français pour une fabrication sur mesure en deux semaines. "De la commande à la livraison, nous informons les clients à chaque étape de la conception, précise Pauline Laigneau qui revendique un taux de réachat de 15%. Pour nous démarquer, nous essayons également de détourner les codes du secteur sur le plan marketing, à l'instar de nos campagnes dans le métro parisien en 2014 mettant en scène un chaton rose, notre mascotte, ou d'autres opérations ciblées (street tags lors de l'inauguration du showroom parisien en septembre, opération "#Gemmiaou" pour la Saint-Valentin...)."

De lourds investissements financés par plusieurs levées de fonds d'un montant total de plus de 4 M€. Les fondateurs visent désormais l'étranger et viennent pour ce faire de traduire leur site en anglais.

Gemmyo / Joaillerie / Paris (Xe arr.) / Charif Debs, 32 ans, Pauline Laigneau, 32 ans et Malek Debs, 29 ans / SAS / Création en 2013 / 20 personnes / CA 2014 3 M€ / @GemmyoParis

Algolia, futur Google de la data xx

En mai, Algolia a reçu le prix "Cool vendors", du cabinet Gartner, qui récompense les solutions permettant de réaliser des choses impossibles avant. C'est le cas de son moteur de recherche B2B et en mode Saas. "Nous avons conçu notre technologie pour le mobile, ce qui demande une recherche rapide et des résultats pertinents car l'espace est réduit. Cette contrainte qui nous a forcé à être particulièrement innovant", reconnaît son fondateur, Julien Lemoine.

Lancée en septembre 2013, l'offre a séduit 1100 clients dans 100 pays du monde, parmi lesquels Viadeo, BirchBox ou A little market. Avec ses deux bureaux, à Paris et San Francisco elle gère 6 milliards de requêtes par mois réalisant, via ses abonnements mensuels, un revenu récurrent annuel (revenu du mois de décembre multiplié par 12) de plus d'1M€ en 2014, et a multiplié son CA par 20 cette année-là. Et elle continue sa croissance. De 9 salariés en janvier dernier, elle en compte aujourd'hui 33 et prévoit d'atteindre 100 collaborateurs d'ici fin 2016.

Repères : Algolia / Moteur de recherche / San Francisco (USA) / Julien Lemoine, 34 ans et Nicolas Dessaigne, 37 ans / SAS / Création en septembre 2012 / 33 sal. /CA 2014 NC / @algolia

La rédaction

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