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Publié par Céline Tridon le | Mis à jour le

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Les jeunes sont-ils aussi ceux qui peuvent faire vivre ce patrimoine ?

Le véritable enjeu aujourd'hui c'est la transmission des savoirs. Le chantier de Notre-Dame, paradoxalement, sera un moyen de renforcer cette transmission des savoirs, en faisant venir des jeunes apprentis qui vont s'initier aux différents métiers du chantier : tailleurs de pierre, charpentiers, couvreurs... Il y a aussi les chantiers Rempart, les associations comme Acta Vista (qui font de la réinsertion, de la deuxième chance) pour donner le goût de ces métiers aux jeunes. En cela, l'apprentissage est quelque chose d'important.

Il y a aussi de plus en plus de femmes artisans : est-ce une autre manière de valoriser l'entrepreneuriat féminin ?

J'ai rencontré beaucoup de ces femmes qui ont choisi d'avoir des métiers artistiques. Ils leur permettent d'avoir un savoir-faire entre les mains, de pouvoir élever leurs enfants et même d'employer des collaborateurs ! Bref, de vivre autrement et de s'épanouir ! Qu'elles soient restauratrices de sculptures, créatrices de vitraux comme Claire Babet (qui emploie trois artisans verriers en CDI et un apprenti dans son entreprise Claire Babet Vitraux) ou autres, ce sont des emplois féminins, très valorisés et valorisants. Beaucoup de femmes quittent leur CDI, montent leur structure et se trouvent ainsi une vocation.

Le patrimoine est-il écoresponsable ?

Je suis navré par la bétonisation systématique que suppose l'installation d'éoliennes. Alors que des choses formidables se font en matière d'énergies renouvelables, sans dénaturer les terrains. Par exemple, il existe des tuiles photovoltaïques invisibles, bien plus discrètes que les panneaux solaires. Il est nécessaire de réfléchir sur comment favoriser les énergies renouvelables qui sont transportables ou emmaganisables.

De même, on pourrait utiliser l'hydraulique : souvent les propriétés classées sont placées à côté d'un plan d'eau ou d'une rivière. L'hydraulique serait une manière d'assurer la continuité des eaux et de protéger la biodiversité. Beaucoup de solutions sont possibles : il faut mettre en avant les entreprises qui sont à la pointe de ces sujets, plutôt que de céder à tous les lobbies éoliens.

En matière d'entrepreneuriat, l'accent est beaucoup mis sur les start-up. Ce monde et celui des métiers d'art, du patrimoine plus traditionnel ne s'opposent-ils pas ?

Dans le monde du patrimoine, les start-up ont apporté un renouveau, un regain d'intérêt par leur attitude de marketing agressif. Elles secouent des associations parfois ronronnantes. Patrivia, par exemple, avec son Pass Patrimoine, permet la réservation de billets auprès de 400 sites culturels. KissKissBankBank aussi s'intéresse au patrimoine, avec des campagnes de financement dédiées. Quant à l'américain AirBnb, il veille au patrimoine rural car les gens ne veulent plus louer des appartements en ville : ils préfèrent des maisons à la campagne.

Les start-up gravitent autour du secteur du patrimoine. La limite, quand on s'intéresse au patrimoine, est qu'il ne faut pas attendre un retour sur investissement immédiat, il ne faut pas y aller pour faire de l'argent. Cela doit être une vocation, une motivation par amour de l'art et de la beauté en se disant qu'on suit une mission presque sacrée.

N'est-ce pas ce que vous faites en tant que chef d'entreprise ?

Je suis plutôt un maître d'ouvrage ! Je n'ai pas l'âme d'un patron. J'ai créé une boîte de production (ndrl : Kisayang) mais, par chance, je me suis associé. Sinon je n'y arriverais pas. Dans un projet de restauration, je suis plus un moteur, un chef d'orchestre qui donne le coup d'envoi avant que les solistes ne jouent leur partition.

Votre principale source d'inspiration ?

L'Histoire, mais aussi la vie de mes contemporains.

Si vous deviez explorer un autre métier ?

J'aurais aimé être avocat pour défendre les causes qui me sont chères, ou comédien, c'est pourquoi je le deviens de plus en plus...

Votre meilleur souvenir professionnel ?

Les tournages de Secrets d'Histoire dans des lieux fermés au public comme la flèche de Notre-Dame de Paris avant l'incendie.

Ce que vous recherchez le plus chez vos collaborateurs ?

Outre l'efficacité, la loyauté et la franchise.

Le manager que vous êtes ?

Exigeant mais sympathique, souriant, et positif.

Une entreprise que vous auriez voulu inventer ?

BlaBlaCar, le Slip Français ou Armorlux.

Une citation que vous aimez vous répéter ?

Faire son travail sérieusement sans jamais se prendre au sérieux.

Un(e) entrepreneur(e) que vous admirez ?

Florence Cathiard, pionnière de l'oenotourisme ; Michel-Edouard Leclerc, j'aime son enthousiasme et sa volonté de rendre la culture accessible à tous ; et Jean-Michel Signoles, propriétaire de Goyard, qui a fait revivre cette maison.


 
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