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Les 7 vraies ou fausses vérités sur l'entrepreneuriat féminin

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Les 7 vraies ou fausses vérités sur l'entrepreneuriat féminin

Idées reçues... ou pas ? L'entrepreneuriat féminin a plusieurs étiquettes qui lui collent à la peau, pourtant toutes ne sont pas vérifiées dans les faits.

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[Article mis à jour le 21 avril 2017]

L'objectif était ambitieux ! En 2013, Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre du Droit des femmes, Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et Fleur Pellerin, ministre en charge des PME, de l'innovation et de l'économie numérique s'étaient fixées comme objectif de faire passer de 30 à 40 % le nombre de femmes chefs d'entreprise d'ici à 2017.

À l'heure du bilan, pas de chiffres officiels mais le ministère de la Famille, de l'enfance et des droits des femmes indique qu'en 2015, la part de femmes créatrices d'entreprise s'établit à 38 %. Le nombre de femmes entrepreneurs a également plus que doublé entre 2012 et 2015, selon les services de la ministre Laurence Rossignol. En 2014, l'APCE relevait que 32 % des créations d'entreprises étaient réalisées par des femmes. Une tendance qui traduit le développement de l'entrepreneuriat féminin en France.

Cependant, selon l'association Femmes Chefs d'Entreprises, le bilan est bien plus nuancé. D'après les données communiquées, la part de femmes chefs d'entreprises s'établit à 25 % en 2017.

Néanmoins si le gouvernement affiche sa volonté de promouvoir l'entrepreneuriat féminin, certaines fausses vérités persistent sur le sujet des femmes dirigeantes.

1. Les femmes ne sont pas attirées par l'entrepreneuriat

FAUX. Les femmes valorisent autant l'entrepreneuriat que les hommes et elles le montrent. D'après les derniers chiffres du gouvernement, 18 % des Françaises expliquent vouloir créer leurs entreprises, soit près de cinq millions de dirigeantes potentielles. Un chiffre conforté par la la part de femme (18%) tentées de créer ou reprendre une entreprise dans les deux ans, selon l'APCE.

"Statistiquement, considérer que les femmes sont moins attirées par l'entrepreneuriat n'a aucun sens", assure Séverine Le Loarne, professeure-chercheur à Grenoble École de management, spécialiste de l'entrepreneuriat féminin.

Selon le rapport sur l'entrepreneuriat féminin réalisé par le Centre d'analyse stratégique (CAS) en avril 2013, 70 % des femmes considèrent l'entrepreneuriat comme un bon choix de carrière, contre 70,1 % chez les hommes. Un constat qui se matérialise également par la valeur qu'elles accordent au statut d'entrepreneur. À 69 %, elles considèrent que la création d'entreprise est plus épanouissante que le salariat d'après un baromètre OpinionWay pour l'APCE de 2012.

2. Les femmes dirigent plutôt des petites entreprises

VRAI. Les entreprises dirigées par des femmes sont plus petites que celles détenues par des hommes, et ce, à la fois en termes de chiffre d'affaires que du nombre de salariés. De fait, ces structures comptent en moyenne 1,9 salarié et génèrent un chiffre d'affaires moyen de 182 K€ (contre 2,6 salariés et 294 K€ pour les hommes) en 2013, d'après la 3e édition du baromètre des femmes entrepreneures BVA/Caisse d'Épargne.

L'Insee note également que 40 % des entreprises individuelles ont été créées par des femmes en 2016, un chiffre stable par rapport à 2015.

D'autre part, des chercheurs de la Skema Business School et Novancia mettent en avant également que les entreprises dirigées par des femmes ont en moyenne une profitabilité supérieure de 9 % par rapport à des sociétés dirigées par des hommes.

3. Le premier frein à l'entrepreneuriat féminin est la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle

FAUX. La conciliation vie professionnelle et familiale n'est pas une difficulté majeure pour les femmes dirigeantes dans la création, la reprise ou le développement de leur entreprise. Elles sont, au contraire, près d'une sur deux (46 %) à penser qu'être chef d'entreprise permet d'avoir plus facilement un équilibre entre vie privée et vie professionnelle, d'après les chiffres de l'APCE de 2014.

D'autre part, un sondage CSA pour KPMG d'avril 2015 avance que concilier vie professionnelle et vie personnelle constitue le premier obstacle pour 19 % des 400 dirigeantes interrogées. Un chiffre à nuancer puisque les hommes l'évoquent également pour 16 % d'entre-eux.

En France, l'entrepreneur moyen, homme comme femme, a des enfants et une vie de famille. Les dirigeantes parviennent donc majoritairement à concilier leur vie privée et leur vie professionnelle.

Toutefois, les représentations jouent un rôle important et l'âge de la dirigeante entre en considération. "Les femmes de moins de 40 ans ont une représentation plus égalitaire du couple où la question de l'enfant ne repose pas essentiellement sur elle, souligne Séverine Le Loarne. C'est donc souvent une problématique assez bien gérée. Pour celles de plus de 40 ans, certains stéréotypes dans la représentation de la femme peuvent rendre la question de la maternité plus compliquée".

Parallèlement, la vie familiale peut être vue comme un facteur positif. Les entreprises dirigées par des femmes en couple ont, par exemple, un taux de pérennité supérieur à celles dirigées par des femmes seules avec 71,2 % contre 68,7 %.

4. Les femmes ont plus de difficultés à trouver des financements

VRAI. En termes de financement, si hommes ou femmes rencontrent les mêmes difficultés, certaines discriminations sont à déplorer : le taux de rejet de crédit bancaire, de 2,3 % pour les hommes, atteint 4,3 % pour les femmes. Selon une étude OpinionWay pour la fondation Entreprendre et Axa (janvier 2017), 35 % des femmes entrepreneures estiment avoir besoin d'un soutien sur le plan financier dans leur quête de fonds.

Pourtant, elles ne sont pas plus nombreuses que leurs homologues masculins à relever cette difficulté. La raison ? Des demandes de financement moins fortes. "Les établissements bancaires remarquent que les femmes demandent globalement moins de prêts ou des prêts moins importants", rappelle Eva Escandon, présidente du réseau Femmes chefs d'entreprise.

Les projets portés par les femmes requièrent, en général, un capital initial plus faible. Ainsi, elles sollicitent moins le levier bancaire car les dispositifs d'aides publiques existants et leurs fonds propres suffisent. Cette réalité est principalement due aux secteurs d'activité choisis par les femmes qui nécessitent moins de capitaux, notamment dans la phase d'amorçage.

En parallèle, le fonds de garantie pour la création, la reprise, le développement d'entreprises à l'initiative des femmes (FGIF), créé en 1989, a permis d'aider plus de 2 000 femmes lors de la création de leur entreprise en 2015.

5. Les femmes créent plutôt des entreprises dans les domaines de la santé et des services

VRAI. "Il existe une véritable spécificité féminine en matière de secteurs d'activité qui reflète l'image de la segmentation des métiers selon le genre sur le marché du travail", précise l'APCE, d'après des données de la Dares.

Les entreprises dirigées par les femmes se trouvent principalement dans le secteur de la santé et des services à la personne. "Globalement, les femmes se tournent vers des secteurs traditionnellement plus féminins, dans le tertiaire ou les services. Par contre, dans les secteurs plus masculins comme l'industrie ou le bâtiment, les femmes chefs d'entreprise sont beaucoup moins nombreuses", remarque Eva Escandon.

Grand vainqueur : la santé. Selon l'APCE, 63 % des entreprises intervenant dans le secteur de la santé ont été créées par des femmes en 2014. Suivent les secteurs des services aux personnes (55 %), de l'enseignement (42 %), des activités de soutien aux entreprises (39 %) et du commerce de détail (37 %).

6. Les femmes ont un management plus participatif que les hommes

VRAI et FAUX. Il y a en France un débat sur les qualités managériales qu'il faut considérer comme féminine ou masculine. Les études parues récemment sur le sujet ne parviennent pas à s'accorder. D'un côté, certaines peignent le portrait d'un management plus collectif et plus transparent. Les femmes seraient ainsi plus enclines à mettre en avant leur équipe et à faire évoluer leurs collaborateurs.

"Les femmes vont avoir tendance à demander l'avis de leurs collaborateurs pour prendre des décisions mais, paradoxalement, elles délèguent moins que les hommes", révèle Séverine Le Loarne. De l'autre, des travaux récents basés sur la perception qu'ont les collaborateurs de leur manager soulignent le peu de différences entre les deux sexes.

Les chercheurs décrivent ainsi un modèle de management asexué où hommes et femmes partagent les mêmes qualités : charisme, courage et empathie.

Par ailleurs, le baromètre des femmes entrepreneurs réalisé par l'institut CAS pour BPCE en 2012 soulignait que les entrepreneuses se considéraient autant compétentes voire davantage que les hommes en matière de relation client, de RH, de gestion financière ou de développement commercial.

7. La France est en retard sur l'entrepreneuriat féminin par rapport aux autres pays occidentaux

VRAI et FAUX. "En France, certains aménagements favorisent l'entrepreneuriat. Le système de prise en charge des enfants, en bas âge ou en périscolaire, est plutôt meilleur que chez nos voisins et on communique beaucoup sur les femmes entrepreneurs dans les médias ou dans le système éducatif", rappelle Séverine Le Loarne.

Toutefois, dans les chiffres, la France reste assez en retard sur ses voisins occidentaux.

En 2015, la France se classait sixième des pays les plus favorables à l'entrepreneuriat féminin. Avec un score de 68,8, l'Hexagone est devancé par les Pays-Bas, le Danemark, le Royaume-Uni, l'Australie et les États-Unis, leader du top 10 FEI réalisé par l'Institut global de l'entrepreneuriat et du développement (GEDI).

Aux États-Unis par exemple, les femmes représentent près de 50 % des créations d'entreprises. Pour cause, c'est en France que les représentations ont le plus fort impact (négatif) sur l'entrepreneuriat féminin. Ainsi, les femmes expriment en majorité le manque de compétences ainsi que les responsabilités comme les deux freins principaux à l'entrepreneuriat.

Un constat illustré par le GEDI dans son classement. L'indice de capital humain est relativement faible pour la France (0,55) tandis que l'Australie, deuxième du classement, affiche un indice largement supérieur à 0,93.



 
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