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[Portrait] Meryl Job, pionnière sans frontières

Publié par Marion Perroud le | Mis à jour le
[Portrait] Meryl Job, pionnière sans frontières

Meryl Job, fondatrice du site Videdressing.com, est née en Afrique, a grandi entre l'Inde et les États-Unis, pour finalement entreprendre en France. Parcours singulier d'une personnalité qui l'est tout autant. Rencontre avec cette pro du marketing qui se lance désormais à l'assaut du monde.

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Nous sommes mi-décembre, au coeur du XIe arrondissement de Paris. Sous la verrière industrielle de l'imposant hall de la start-up Videdressing, l'équipe s'affaire aux derniers préparatifs d'un événement de taille : dans quelques jours, le site d'achat-vente en ligne d'articles de mode et d'accessoires de luxe entre particuliers célébrera en grande pompe son cinquième anniversaire.

Que de chemin parcouru pour cette plateforme qui compte aujourd'hui 700 000 membres et génère chaque mois 3,5 millions de visites pour un chiffre d'affaires transactionnel de 35 millions d'euros en 2014. À sa tête, Meryl Job, seulement 34 ans et déjà femme d'affaires aguerrie qui nous reçoit en jean, baskets et simple gilet gris. Une tenue pour le moins décontractée qui renforce l'air juvénile de cette petite brune au teint hâlé et à la silhouette fluette.

Et pourtant, 2014 représente un tournant pour elle. La fondatrice de Videdressing.com et son associé Renaud Guillerm viennent de confier le fauteuil de président de la société à Grégory Salinger [ex-dg de MSN France, NDLR]. "Grâce à cette nouvelle organisation, nous pourrons gérer au mieux notre internationalisation et la croissance de nos effectifs, 65 salariés aujourd'hui. De mon côté, je veux me recentrer sur l'opérationnel, tout en participant à la définition de la stratégie de l'entreprise", explique Meryl Job dans un français impeccable marqué d'un fort accent anglais.

Une étape obligée pour atteindre l'objectif que la jeune femme s'est fixée depuis le début de l'aventure. À savoir: bâtir un groupe international. "Mon but n'a jamais été que Videdressing reste une petite PME française", rappelle-t-elle du bout de ses lèvres carmin.

Éducation à l'indienne, culture à l'américaine

Une ambition sans frontières dans la droite lignée de son histoire personnelle, qui a commencé bien loin de la France. Née au Nigeria, Meryl Job grandit jusqu'à ses quatre ans en Inde, d'où ses parents sont originaires. Sa mère, professeur de mathématiques et son père, enseignant en histoire, s'installent ensuite aux États-Unis, dans le Minnesota.

"Mon but n'a jamais été que Videdressing reste une petite PME française"

D'un naturel plutôt réservé, la cadette d'une fratrie de trois se souvient d'une enfance "heureuse et studieuse avec une éducation à l'indienne, peut-être un peu plus stricte que celle des Occidentaux". À ses 18 ans, elle rejoint New York pour suivre ses études à l'université dans une filière équivalente à Sciences Po. "C'est en 2001, lors d'un "study abroad opportunities", une sorte de programme Erasmus, que j'ai découvert pour la première fois Paris et la France."

Un coup de foudre pour cette passionnée de mode de la première heure. Elle s'y installe par la suite pour y décrocher, en 2005, son master en marketing et communication à l'École supérieure de commerce de Paris. La jeune femme embraye alors comme chef de produit chez l'Occitane en Provence, puis Chanel en 2007. Une expérience qui aurait pu être vécue comme l'aboutissement d'un parcours sans fausse note, et pourtant... "Mon but était de devenir chef de produit marketing dans la mode et j'ai tout fait pour y parvenir. Mais j'ai senti chez Chanel que je ne pourrais pas exploiter pleinement ma créativité. J'avais en moi cette profonde envie d'entreprendre, qui m'a poussée à partir", développe Meryl Job. L'idée de créer Videdressing germe dans la foulée de son départ, alors que les placards de cette aficionado des ventes privées parisiennes débordent littéralement.

Perfectionniste

Aujourd'hui, la dirigeante explique son succès par une heureuse combinaison "de travail et de chance". D'autres poussent l'analyse plus loin : "Elle fait partie de ces personnes qui sont constamment à la recherche de l'amélioration de leurs produits ou de leur service. C'est la clé de l'innovation", salue Frédéric Mazzella, fondateur de Blablacar et proche de Meryl Job.

"La première fois que je l'ai rencontrée, elle a clairement insisté pour qu'on la mette en avant lors d'un de nos événements, se souvient Frédérique Clavel, fondatrice de Paris Pionnières, incubateur qui a accompagné les premiers pas de Videdressing. Meryl est quelqu'un d'hyperdéterminé qui a toujours eu une très haute estime de son projet. Ce qui lui a aussi permis de le valoriser très tôt." Renaud Guillerm tempère : "elle est dotée d'un dynamisme et d'une énergie incroyables qui embarquent. Elle ne s'impose aucune limite psychologique."

Volubile sur les projets de son entreprise, n'attendez pas que la jeune femme se livre à des confidences sur sa vie personnelle, ses hobbies ou ses petits défauts. Cette pro du marketing, qui semblait presque timide en début d'interview, répond d'un ton sec et implacable dès que l'on s'approche de trop près des terrains quadrillés de sa vie privée et de son image. "Meryl est la synthèse parfaite du charme et de la poigne", résume Frédérique Clavel. L'incarnation d'une main de fer dans un gant de velours.

 
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