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Brexit : de vraies conséquences pour les PME françaises

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Brexit : de vraies conséquences pour les PME françaises

Dans à peine un an, le Royaume-Uni quittera officiellement l'Union Européenne. Si le cadre des relations futures entre le pays et les 27 états membres reste flou, les PME françaises doivent, dès à présent, se préparer au changement.

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Le compte à rebours est lancé. Le 29 mars 2019, le Royaume-Uni se retirera de l'Union Européenne. Conséquence du référendum du 23 juin 2016, le Brexit risque de modifier en profondeur le paysage européen avec, notamment, des impacts sur le business des PME françaises. A quel degré ? A ce jour, l'incertitude reste de mise. Michel Barnier, ses collègues et leurs homologues des 27 états membres multiplient les réunions avec les représentants du Royaume-Uni pour tenter de fournir un cadre plus précis aux relations futures entre les différentes parties. .

"Les 27 ne connaissent toujours pas la position exacte des Britanniques : que recherchent-ils ? Quelle sera leur attitude lors de leur sortie officielle de l'Europe ?, s'interroge Alban Maggiar, porte-parole de la CPME. Il y a un manque de visibilité sur les souhaits et les exigences du gouvernement britannique. Le travail actuel de Michel Barnier consiste donc à transformer les négociations non plus en éléments de conversation mais en éléments juridiques."

Autrement dit, il s'agit de faire en sorte que les négociations aboutissent à un accord. L'objectif est de mieux régir les échanges entre les 27 et le Royaume-Uni, voire d'envisager un Brexit en douceur. A contrario, si aucun accord n'est trouvé, le Brexit pourra être brutal : les experts emploient l'expression de "hard Brexit".

Des répercussions propres à chaque entreprise

Concrètement, cela signifie que les PME doivent dès à présent imaginer le pire des scenarios. "Les discours demeurent très politiques et, pendant ce temps, les entreprises ne savent pas quoi faire. Elles sont dans l'ignorance la plus totale", souligne Marianne Esteve, présidente du Comité douane du Medef, lors d'une conférence tenue par l'organisation patronale en mars 2018. Selon l'experte, la situation est préoccupante. "On ne connait ni les règles ni les délais. C'est pourquoi, pour se préparer, une entreprise doit étudier ses flux et ses transactions pour estimer l'impact du Brexit sur son activité. Certaines entreprises n'ont pas conscience que cette analyse doit devenir un véritable impératif", regrette Marianne Esteve.


En effet, quoiqu'il arrive, le Royaume-Uni ne pourra plus bénéficier des mêmes avantages commerciaux, par exemple, que s'il demeure dans le marché unique. Actuellement, les entreprises françaises évoluent selon les règles d'un marché intra-communautaire dans leurs relations avec ce pays. Demain, travailler avec le Royaume-Uni reviendra à faire de l'import/export avec un "état tiers" et non plus un "état membre". Les PME tricolores doivent donc faire preuve de vigilance sur certains points.

Des divergences règlementaires

Le premier est la possibilité d'un retour des formalités douanières, le nombre de contrôles demeurant limité à ce jour. Le spectre de vérifications accrues à la frontière est synonyme de surcharge de travail administratif pour les entreprises, de coûts supplémentaires et de délais rallongés dans le flux des marchandises. "Aujourd'hui, 500 camions étrangers font l'objet de formalités douanières à l'entrée du Royaume-Uni. Demain, ce chiffre pourra atteindre les 8 000 véhicules supplémentaires", rappelle Alban Maggiar (CPME).

De même, dans le cas d'un échec des négociations, les entreprises britanniques n'auraient plus à respecter les normes européennes, qu'elles soient sociales, environnementales, phytosanitaires, techniques... Fabrication, production, information au consommateur ou étiquetage : les PME vont devoir modifier leurs process pour continuer à exporter en Grande-Bretagne et, inversement, les produits issus du Royaume-Uni répondront à des normes différentes de celles en vigueur en Europe.

L'environnement réglementaire sera également différent d'un pays à l'autre, avec des niveaux d'exigence hétérogènes et, peut-être, la création de réglementations locales propres au Royaume-Uni. Les entreprises européennes qui voudraient viser le marché britannique s'heurteraient alors à des risques de non-conformité.

Autre problématique, celle du droit de la propriété. Actuellement, les marques, dessins ou brevets enregistrés au niveau communautaire englobent le territoire du Royaume-Uni. Mais est-ce que ce sera toujours le cas dans un an ?

Une nouvelle manière de vivre ensemble

"Quel que soit le scenario envisagé, les PME ne doivent pas perdre de temps. Elles doivent évaluer tout ce que modifiera le Brexit sur leur fonctionnement. Il peut même s'agir de ressources humaines ou d'informatique", commente Thomas Courbe, directeur général adjoint du Trésor, intervenant également lors de la conférence du Medef.

En effet, d'un côté, il faudra recruter du personnel pour gérer les nouvelles problématiques douanières, de l'autre, les impératifs liés à la protection des données seront différents dans le cas d'une utilisation au Royaume-Uni. Le choc devrait toutefois être amorti grâce à la période de transition votée le 19 mars 2018. De fait, le Royaume-Uni restera membre du marché unique pendant encore 21 mois, jusqu'à la fin de l'année 2020.

Ces quelques mois doivent donc être utilisés à bon escient pour s'accorder sur les modalités du divorce. "Il y a une certitude : nous n'entretiendrons plus les mêmes relations avec le Royaume-Uni. La négociation peut permettre de ne pas sombrer dans les mêmes échanges qu'avec un pays-tiers 'classique'", estime Sandrine Gaudin, secrétaire générale des Affaires européenne SGAE. Il y a une proximité géographique, historique, culturelle et commerciale avec le Royaume-Uni, qui ne peut pas devenir un pays-tiers comme un autre. "C'est pourquoi, il faut imaginer une nouvelle manière de vivre ensemble", poursuit-elle.

En claire, imaginer une nouvelle relation avec le Royaume-Uni, c'est faire preuve de créativité. Il faut être en mesure de tisser de nouveaux liens avec ce pays, jusqu'alors privilégié dans ses rapports avec la France.

 
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