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L'épargne salariale, un dispositif à encourager dans les PME

Publié par Amélie Moynot le | Mis à jour le
L'épargne salariale, un dispositif à encourager dans les PME

Qu'est-ce que les entreprises ont à gagner à mettre en place des dispositifs d'épargne salariale, intéressement, participation ou actionnariat salarié ? C'était l'une des questions posées lors des Rencontres pour l'épargne salariale, le 20 septembre 2016 à Paris. Voici ce que nous en avons retenu.

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3,5 millions. C'est le nombre d'actionnaires salariés aujourd'hui en France, selon Loïc Desmouceaux, délégué général de la Fédération française des associations d'actionnaires salariés et anciens salariés (FAS). Un dispositif qui, avec la participation et l'intéressement, est au coeur des Rencontres pour l'épargne salariale, organisées par Fondact, associée engagée pour le développement de la participation des salariés à la vie de l'entreprise sous toutes ses formes, mardi 20 septembre 2016 à Paris. L'occasion pour des parlementaires, dirigeants, managers et professionnels de l'entreprise, de s'interroger sur la façon dont ces dispositifs peuvent contribuer au redressement de l'économie française.

Si cela est passé relativement inaperçu, la loi Macron a récemment changé les règles en la matière. Un bilan que Myriam El Khomri est venue défendre. "Nous avons simplifié les règles de l'épargne salariale pour les entreprises et les salariés", a déclaré la ministre du Travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

Par exemple, cette loi a baissé de 20 à 8 %, pendant six ans, le forfait social pour les entreprises de moins de 50 salariés qui mettent en place pour la première fois un dispositif d'intéressement ou de participation. Et la ministre de revenir aussi sur l'effort de pédagogie réalisé pour que les salariés soient bien informés de leurs droits en la matière.

Focus sur l'actionnariat salarié

"L'actionnariat salarié est un outil gagnant-gagnant pour les entreprises, les salariés et l'État", estime Loïc Desmouceaux (FAS) lors d'une table ronde consacrée au sujet. Selon lui, les sociétés peuvent en tirer profit d'au moins trois façons : c'est un moyen pour elles de "conserver l'indépendance du capital, d'attirer de nouveaux talents et de motiver les salariés, d'[avoir] un socle pour la culture d'entreprise".

"Les entreprises qui ont mis en place des partenariats, de l'actionnariat salarié se portent mieux", constate Stéphane Huillet, membre de la Commission sociale de la CGPME et membre du Copiesas, instance de concertation et de réflexion sur l'épargne salariale.

La condition : accepter d'y consacrer le temps et les ressources nécessaires, et aussi être prêt à supporter les coûts inhérents à la mise en place des dispositifs.

De leur côté, les salariés - au-delà du bénéfice financier - peuvent, à travers l'actionnariat, peser sur les décisions stratégiques de l'entreprise. Une façon pour eux de partager le pouvoir avec les autres actionnaires, et un moyen pour tous de renforcer le dialogue social dans l'organisation dans l'optique d'améliorer le climat général.

Enfin, L'État aussi a à y gagner : l'actionnariat salarié "contribue à relancer la croissance à travers des investissements basés sur l'économie productive, permet de garder les dividendes en France et représente un outil naturel d'aide à la redistribution de la valeur créée", énumère Loïc Desmouceaux (FAS).

Deux cas concrets : Orange et Essilor

Une vision positive du dispositif partagée par Orange. Si le groupe compte aujourd'hui 148 000 actionnaires salariés en France et dans le monde, son plan stratégique pour 2020 prévoit de faire monter la part d'actionnaires salariés à 10 % des effectifs (ces derniers représentent aujourd'hui environ 8 % des votes). "L'objectif est de créer du lien avec les salariés et de les fidéliser, témoigne Jérôme Barré, directeur exécutif en charge des ressources humaines du groupe. Cela leur permet aussi de se sentir acteurs de l'entreprise tout en prenant mieux conscience de la notion de gouvernance. Cela permet enfin un actionnariat stable".

Essilor, de son côté, compte 17 000 actionnaires salariés et retraités en France et dans le monde, soit 20 % de son effectif, dont une partie regroupée en association (Valoptec). "Une façon de partager "la" mais aussi "les" valeurs, explique Paul du Saillant, directeur général adjoint du groupe. Le salarié est associé aux grandes décisions humaines et stratégiques de l'entreprise. Cela crée un alignement [avec les autres actionnaires, ndlr] sur beaucoup de sujets. La bonne performance d'Essilor est en partie le résultat de ses racines d'actionnariat salarié depuis longtemps".

A l'image de ce qui se fait chez le lunetier, "nous appelons les entreprises à encourager les associations d'actionnaires salariés à se réunir, échanger en préparation des assemblées générales", rebondit Loïc Desmouceaux (FAS), qui appelle également, pour une meilleure représentativité, au fait que "les représentants des conseils de surveillance des fonds communs de placement pour les entreprises soient élus par les salariés porteurs de parts".

Autre dispositif évoqué lors de ces Rencontres, le Perco. Ce ne sont pas moins de 200 000 entreprises qui en ont un aujourd'hui, selon Pierre Schereck, président du comité technique épargne salariale et épargne retraite de l'Association française de la gestion financière (AFG). Une question qui préoccupe les salariés "toutes générations confondues", remarque aussi le président. Un constat partagé par Carrefour, autre témoin invité, qui dénombre 80 000 porteurs de parts sur le Perco, mis en place en 2004.

Attentes des entreprises

Autant de dispositifs avantageux vers lesquels les entreprises se disent prêtent à sauter le pas, à condition, toutefois, que les conditions soient réunies : "le chef d'entreprise veut de la stabilité dans les dispositifs d'épargne salariale", avance Stéphane Huillet (Copiesas). Analyse partagée, au fil de la matinée, par une majorité d'intervenants.

Autre impératif : la simplicité et la lisibilité des dispositifs. "Les PME veulent de la simplicité, qu'on n'a pas vraiment aujourd'hui", revendique Jean-Marie Jestin, président du directoire de Supratec, une PME de 240 personnes. Des outils nombreux, parfois obligatoires, parfois non, qui évoluent souvent... Voilà qui n'est pas pour simplifier la vie des entreprises et leurs prévisions sur le long terme. Et qui peut aussi compliquer l'information des salariés sur ces questions et l'accompagnement des managers vis-à-vis de leurs équipes.

"L'actionnariat salarié, cela fonctionne mais c'est vulnérable. Il faut absolument avoir les mécanismes incitatifs. Car cela représente un coût important pour les entreprises. Il faut que les pouvoirs publics comprennent cela pour que les entreprises ne coupent pas le moteur", plaide de son côté Paul du Saillant (Essilor).

Aujourd'hui, "cela coûte moins cher à une entreprise d'avoir des salaires proches du Smic que de mettre en place un dispositif d'intéressement", estime Véronique Louwagie, députée de l'Orne. Compte tenu, notamment, du montant du forfait social. Si le dispositif a fait ses preuves, restent donc des pistes d'amélioration à explorer pour que davantage de salariés puissent en bénéficier.

Photo 1 : Myriam El Khomri

Photo 2 : (de gauche à droite) Loïc Desmouceaux (FAS), Sylvie Bommel (animatrice des débats), Jérôme Barré (Orange) et Paul du Saillant (Essilor)

 
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