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L'affacturage, arnaque ou bon plan pour les entreprises ?

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L'enquête de la Banque de France et de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) publiée en septembre 2014 est tout aussi sévère. " L'affacturage peut être source d'effets pervers pour les entreprises les plus fragiles : frais plus élevés que pour un crédit, suppression du découvert en contrepartie et surtout difficulté à sortir du système, car quitter l'affacturage peut créer un trou de trésorerie difficile à combler pour l'entreprise ", note l'enquête. Une dépendance qui serait due à la difficulté, voire à l'impossibilité, pour une entreprise de quitter un contrat.

La raison est double. D'une part, les dirigeants s'engagent, lors de la signature du contrat, sur une ligne de crédit globale. D'autre part, " la plupart des contrats courent sur trois ans et ne permettent pas une renégociation des taux en cours de route, ou une sortie avant l'échéance ", relève Bernard Cohen-Hadad. " Un état de fait dommageable pour les petites structures, dont l'activité fluctue en fonction du volume de la clientèle et de la stabilité des fournisseurs ", poursuit-il.

Ne pas céder aux sirènes des taux

La multiplication des acteurs (voir ci-dessous) peut-elle faire bouger les lignes, et faire baisser les taux ? Bernard Cohen-Hadad est dubitatif. " La raison est simple : les nouveaux acteurs ne financent que les bons risques. Ceux qui décident de se positionner sur les mauvais risques le font à des tarifs exorbitants. Il faut donc être particulièrement attentif à la solidité financière des acteurs choisis et regarder scrupuleusement les contrats. "

Il est ainsi impératif de regarder les packages proposés. " Un dirigeant peut décider de choisir un service sur les trois, celui du financement seul, à côté de la gestion du poste client ou de la garantie des impayés. Il ne doit par ailleurs pas hésiter à mettre en concurrence les factors " , détaille Françoise Palle-Guillabert. Pour rétablir une lisibilité de ces produits de financement, la CGPME, notamment, a demandé aux acteurs de devenir plus transparents sur les contreparties demandées aux entreprises. " Les banques n'établissent pas de comparatif entre les différents types de financement à court terme, contrairement aux experts-comptables, qui peuvent orienter les entreprises vers la meilleure solution (découvert, escompte, crédit de trésorerie, Dailly ou affacturage, NDLR) " , commente, pour sa part, Rolland Nino.

Vers plus de souplesse

Une requête qui ne laisserait pas les sociétés d'affacturage indifférentes. " Suite aux rencontres parlementaires sur les services innovants dans les entreprises en mars dernier, les acteurs semblent désormais prêts à engager un dialogue, ce qui n'était pas le cas il y a trois ou quatre ans ", note Bernard Cohen-Hadad. Pour preuve, les factors présents sur le segment des TPE-PME développent des solutions d'affacturage "à la carte", répondant à des besoins de financements ponctuels. La Caisse d'Épargne propose une formule au forfait dédiée aux très petites entreprises, qui fixe un tarif en fonction du chiffre d'affaires que le client va céder. Finexkap, le nouveau-né du secteur, qui compte depuis sa création en janvier 2015 une centaine de clients TPE-PME, commercialise également des offres de financement sans contrainte d'engagement de durée ou de volume.

Si les comportements des acteurs évoluent, Françoise Palle-Guillabert tient tout de même à souligner " que ces questions autour de l'affacturage ne doivent pas faire oublier le débat autour des délais de paiement, qui sont à l'origine chaque année de la défaillance de 15 000 entreprises en France. " Malgré son coût, l'affacturage peut donc offrir un ballon d'oxygène pour les dirigeants.

Qui sont les factors ?

Une vingtaine d'acteurs occupe aujourd'hui le marché français. La plupart sont des filiales de grands groupes bancaires comme Eurofactor (Crédit agricole), BNP Paribas Factor, Natixis factor (BPCE) ou la Compagnie générale d'affacturage (Société Générale). Il existe également un acteur indépendant sur le marché : GE Capital Factofrance.

Depuis peu, des banques digitales font aussi leur apparition sur le secteur, à l'image de Finexkap. Si ces structures proposent des prestations similaires, veillez à bien décoder leurs conditions afin de déterminer précisément le coût réel du contrat d'affacturage proposé.

 
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Mallory Lalanne

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