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Les entreprises ont mangé leur pain blanc en 2019

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Les entreprises ont mangé leur pain blanc en 2019
© Erwin Wodicka - wodicka@aon.at

L'analyse de l'évolution financière des PME et ETI de 2015 à 2019 de l'Association Technique d'Harmonisation (ATH) montre que 2019 a été " historique ", avec de fortes progressions d'activité. Elle pointe cependant les difficultés qu'elles auront à absorber la " déflagration " actuelle.

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L'étude que publie ATH dans le cadre de son Observatoire de l'information financière est riche d'enseignements. Tout d'abord : l'année 2019 peut être considérée comme " historique " pour les 12 000 PME et 3 000 ETI étudiées, avec des taux de progression d'activité de 4 à 5 % pour une inflation de 1,1%. Elle parachève 5 années de hausse constante de l'activité : entre 2015 et 2019, + 19 % pour les PME et + 16 % pour les ETI - avec une inflation de 4 %. Tous les secteurs ont bénéficié de cette croissance, avec des situations différentes : les ETI de l'industrie, par exemple, ont vu leur résultat d'exploitation se contracter entre 2017 et 2019, malgré une hausse globale sur 5 ans. Les PME du BTP ont quant à elles vu leur résultat d'exploitation bondir de 26 % entre 2018 et 2019.

Une structure financière qui s'améliore

Pour les PME comme pour les ETI de tous les secteurs, le ratio REX sur CA s'est légèrement amélioré en 2019 : il passe de 3,8 à 4 % pour les PME et de 3,3 à 3,5 % pour les ETI. Ces deux taux plutôt bons n'ont cependant jamais retrouvé le niveau d'avant la crise financière de 2008. La capacité d'autofinancement des PME est passée de 4,5 % du CA en 2015 à 4,8 % en 2019, celle des ETI de 4,8 % à 4,9 % du CA. Dans le même temps, la trésorerie nette des PME passait de 1 088 K€ à 1 256 K€, celle des ETI de 7 700 K€ à 8 620 K€. Le besoin en fonds de roulement des PME est passé de 64 jours de CA à 69 jours, celui des ETI de 63 jours de CA à 68 jours. Enfin, l'endettement est passé de 52,5 % en 2015 à 53,8 % en 2019, pour les PME, et de 50 % à 47,7 %, pour les ETI. On le voit : si la trésorerie et la capacité d'autofinancement des entreprises se sont améliorées, les autres indicateurs de la structure financière, BRF et niveau d'endettement, restent assez dégradés. Trop, pensent les auteurs de l'étude, pour absorber le choc de 2020.

Malgré les amortisseurs d'Etat, le poison est là

Ils ont en effet étudié les comptes des trois premiers trimestres de " l'année horribilis 2020 " des entreprises du SBF 120, d'après les communiqués de presse qu'elles ont publiés. Il en ressort, sans surprise, une activité coupée en deux, avec d'un côté des secteurs comme l'événementiel, la culture, le transport et les grands magasins pour qui l'année 2020 est catastrophique. Si pour l'heure il n'y a pas trop de défaillances d'entreprises dans ces secteurs, c'est grâce aux aides exceptionnelles que l'Etat a mises en place, qui font office d'amortisseurs. L'URSSAF, tireur d'alerte d'habitude très prompt à détecter les problèmes financiers des entreprises, n'a pas émis d'alertes cette année, laissant planer le risque de situations aggravées en 2021... " Pour le moment, les entreprises ont absorbé le choc et limité la casse, explique Philippe Mendes, du cabinet ACA Nexia. Mais le poison est là. "

Dans les autres secteurs, les aides de l'Etat et les économies forcées (déplacements, salons, sponsoring annulés) ont conduit à une certaine résilience des entreprises, avec même des effets d'aubaine dans des secteurs comme la pharmacie. Pour autant, les carnets de commande ne se remplissent pas comme à l'accoutumée et la confiance va être difficile à restaurer. En synthèse, pour ATH, 2020 ne révèle pas l'ampleur de la crise. Il conviendra de voir ce qui se passe en 2021 : " ce que nous allons désormais observer avec une grande attention, ce sont les effets du COVID-long ".

L'hôtellerie durement touchée

L'étude s'est penchée sur le secteur de l'hôtellerie, en passant au crible les comptes de 3200 hôtels. Entre 2015 et 2019, l'activité de ces entités a été en constante augmentation, passant de 2,5 M€ à 3,3 M€. Leur rentabilité (mesurée au niveau du résultat d'exploitation) s'est également améliorée, passant de 1,56 % du CA à 2,16 % après une pointe à 2,55 % en 2018. Malgré cette belle évolution, et une année 2019 porteuse, l'avenir de ce secteur est plus qu'incertain pour 2020. On attend une baisse d'activité de 30 à 35 % selon le Bilan de la saison touristique paru au Conseil des Ministres du 16 septembre, sans doute davantage pour Paris. Philippe Mendes de conclure : " les fondamentaux sont bons, mais la lame de fond est telle que toutes les entreprises ne pourront sans doute pas passer la crise de 2020. "


 
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