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4 secteurs d'avenir à l'export pour les PME

Publié par Marion Perroud le

Non, l'économie française dans le monde ne se résume pas à l'aéronautique, au luxe ou au cinéma. Focus sur quatre filières à fort potentiel (liste non exhaustive) sur lesquelles la French touch peut faire la différence à l'international.

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Le tourisme se fait la belle

Avec près de 84 millions de visiteurs l'an dernier, la France conserve sa place de première destination touristique du monde. "Nous sommes les champions du monde de l'hôtellerie, s'enorgueillit Jean-Bernard Falco, fédérateur de la famille Tourisme (également président de Paris Inn Group), chargée d'identifier, et d'accompagner les entreprises de la filière à l'international sous l'égide du ministère des Affaires étrangères. Pour ce qui est de l'exportation de nos savoir-faire, c'est beaucoup plus compliqué, notamment pour des raisons de financements." L'Hexagone grappillerait en effet seulement 7 % des parts de marché à l'international.

L'expertise des entreprises françaises est pourtant lorgnée de près par les concurrents étrangers. "Qu'il s'agisse de l'aménagement des sites du tourisme de montagne, de la conception des parcs de loisirs, des savoir-faire dans le bien-être, nous détenons des atouts incontestés", insiste Jean-Bernard Falco qui entrevoit des opportunités notamment en Europe de l'Est et en Asie. Mais pas seulement. Avec l'émergence d'une classe moyenne mondiale de 5 milliards de personnes d'ici à 2030, les Français auraient tort de tourner le dos à cette juteuse manne de globe-trotteurs en puissance.

L'eldorado du marché des seniors

En 2030, les plus de 65 ans représenteront le quart de la population européenne, soit près de 130 millions de personnes. "Actuellement, on estime qu'ils sont 25 millions en Allemagne, 20 millions au Royaume-Uni et plus de 200 millions en Chine", précise Benjamin Zimmer, directeur général de la Silver Valley, premier pôle industriel mondial spécialisé sur l'économie des seniors, basé en région parisienne. La plupart des secteurs devront s'adapter à cette nouvelle donne démographique. Des entreprises telles qu'Assystel (téléassistance), Denovo (habitat), ELA Innovation (télécommunications) ou Bluelinea (santé connectée) l'ont bien compris.

Si la France est leader à l'échelle européenne, plusieurs économies vieillissantes, comme la Corée du Sud, Singapour et le Japon, ont déjà pris de l'avance au niveau mondial. "Une chose est sûre : à l'international, les sociétés françaises n'auront d'autres choix que de se regrouper pour délivrer des offres clé en main", estime Benjamin Zimmer. Il en veut pour preuve les premiers pas en Chine de groupes spécialisés sur l'habitat pour personnes âgées tels que Colisée Patri­moine qui embarquent avec eux un écosystème de start-up leur permettant d'intégrer à leurs offres des solutions embarquées spécifiques. Dans cette même dynamique, une mission de prospection regroupant diverses entreprises sous l'égide de Business France partira à l'assaut du Japon et de la Corée du Sud, du 8 au 12 juin prochains.


À la recherche de l'or bleu

Détentrice de la deuxième zone économique exclusive au monde derrière les États-Unis, la France dispose à la fois d'une pluralité d'expertises maritimes (300 000 emplois directs) et d'un champ infini de ressources et de recherche. "Les Français sont particulièrement bien positionnés sur l'exploration des fonds marins. La filière est, par exemple, en train de se structurer pour, d'une part, rassembler tous les acteurs de la chaîne de valeur et, d'autre part, mettre en place un démonstrateur industriel pour l'exploitation de sulfures polymétalliques [notamment pour l'extraction de métaux]", souligne Alexandre Luczkiewicz, chargé de communication du Cluster maritime français, qui rassemble 380 entreprises de la filière.

"La France détient également de nombreux atouts pour devenir leader sur le marché de la construction de plateformes offshore multi-usages (POMU) abritant plusieurs activités industrielles (par exemple, des parcs aquacoles, des ports offshore, du dessalement, etc.), renchérit Emmanuel-Marie Peton, chargé de mission au Cluster maritime français. Les industriels français pourraient avoir une carte à jouer sur d'autres fronts comme ceux des biotechnologies, des énergies maritimes renouvelables ou de l'aquaculture (pisciculture et algoculture). Autant de secteurs sur lesquels nous sommes aujourd'hui mal positionnés. Nous bénéficions dans le monde d'une réputation d'excellence, notamment dans la production de caviar (troisième mondial) et l'exportation d'alevins. Pourtant, la filière est totalement bloquée. La création de la dernière ferme aquacole française remonte à 1995. C'est paradoxal !" regrette-t-il. Reste à convaincre la société et le pouvoir politique du bien-fondé de ces projets très coûteux, encore bien souvent considérés comme une menace à l'équilibre des fonds marins...

Cap sur la ville durable nouvelle génération

"Mieux vivre en ville". Depuis 2013, la ville durable a été identifiée par le gouvernement français comme l'une des six familles prioritaires de secteurs à soutenir à l'export. La marque Vivapolis, portée par Business France, a ainsi pour vocation de fédérer tous les acteurs français de la ville (collectivités, PME, grands comptes, chercheurs, pôles de compétitivité, etc.). En ligne de mire, deux objectifs : créer des synergies entre les opérateurs, d'une part, et faire émerger des projets collaboratifs emblématiques à l'international, d'autre part.

L'enjeu est de taille : en 2030, les citadins devraient, en effet, représenter plus de 60 % des terriens (contre la moitié en 2007), selon l'Institut national démographique. Qualité de l'air, préservation du patrimoine, assainissement de l'eau, gestion des déchets, aménagement des territoires, administration de la mobilité... Autant de problématiques stratégiques pour les cités de demain sur lesquels les entreprises françaises ont intérêt à se positionner dès aujourd'hui. Parmi les secteurs prometteurs, on retrouve les réseaux électriques intelligents (smart grids), le bâtiment durable, les transports ou encore l'assainissement de l'air. "Nous avons ciblé une douzaine de pays (ex. : Singapour, Côte d'Ivoire, Chine, Chili) qui pourraient être intéressés par notre expertise, étaye Hélène Ortiou, l'une des responsables de Vivapolis. Après avoir présenté un simulateur 3D pour le compte de la municipalité d'Astana (Kazakhstan) fin avril, un autre consortium d'opérateurs publics et privés va en livrer un nouveau à la ville de Santiago (Chili), le 21 mai prochain. Nous avons également plusieurs projets d'installation de démonstrateurs grandeur nature dans des quartiers tests en Chine ou encore au Maroc."

Marion Perroud

Marion Perroud

Journaliste

Entre 2012 et 2016, Marion Perroud a suivi, au sein de la rédaction de Chef d’Entreprise, l’actualité des TPE (artisans du bâtiment et [...]...

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