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[Portrait] Guillaume Gibault, fondateur du Slip français, met le paquet

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[Portrait] Guillaume Gibault, fondateur du Slip français, met le paquet

À bientôt 30 ans, Guillaume Gibault, fondateur du Slip français, s'érige en chantre du "made in France". Dernier fait d'arme: la levée de 2 millions d'euros auprès de 360 Capital Partners. Avec, en ligne de mire, l'international.

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Quand il m'accueille dans ses locaux du IXe arrondissement en sweat-shirt, jean et baskets, Guillaume Gibault a encore le teint bronzé par son récent voyage aux États-Unis. Avec l'ambition d'y imposer sa marque de sous-vêtements made in France, il vient d'écumer les routes du nouveau continent pour un "very love trip" avec, sous le bras, Léo, un mannequin en plastique. Pour ce faire, le jeune chef d'entreprise a récolté 30 k€ sur la plateforme de crowdfunding Kickstarter en lançant une collection capsule aux couleurs du ­drapeau à étoiles. Les ­internautes ont ainsi aidé Léo à ­retrouver Sherry, sa dulcinée américaine, rencontrée lors de la Fashion week parisienne. Une fable décalée et efficace, à l'image de la marque, tout droit sortie de l'imagination de son créateur.

Car Guillaume Gibault aime raconter des histoires et il le fait bien. "C'est un grand communicant", appuie son associé, Louis Epaulard. En 2012 déjà, il se fait remarquer en détournant les slogans de campagne des principaux candidats aux élections présidentielles. Ses affiches "Le changement de slip, c'est maintenant", "La France forte en slip" ou "Prenez le pouvoir du slip" font le buzz sur les réseaux sociaux. L'accueil est le même pour ses opérations "Le slip qui sent bon" ou "Bouge ton pompon pour le téléthon". Un succès auprès du public qui se concrétise au niveau des ventes. "Au départ, on le faisait car c'était marrant. Puis, on a compris que ça amenait des clients sur notre site", confie-t-il. Ce sont désormais près de 60000 produits qui se vendent annuellement sur Internet et dans les boutiques. Et l'entreprise, qui a réalisé 1,5 M€ de chiffre d'affaires en 2014, espère atteindre les 3 millions cette année.

Un défi entre copains

Pourtant, le pari était osé. "Je pensais créer une marque de vêtement mais, en fait, tout est parti d'un défi lancé par des amis en buvant des bières", raconte Guillaume Gibault. Sa "mission impossible" : vendre des slips. Le lendemain, il trouve sur Internet une usine de fabrication de sous-vêtements en Dordogne et lui commande 600 slips. Neuf mois plus tard, en septembre 2011, il les ramène à Paris dans le coffre d'une voiture de location pour les vendre sur un site internet qu'il a "bricolé [lui]-même", leslipfrancais.fr. "Avec le recul, je me dis qu'une idée comme celle-là ne peut pas naître autrement. On ne peut pas se dire rationnellement: "Je vais monter une marque qui s'appellera Le Slip français". C'est un joyeux hasard", concède-t-il.

Mais pas que. Au-delà de son flair pour les opérations virales, Guillaume Gibault peut compter sur un solide bagage "business". Sorti d'HEC, il fait ses premières armes en tant que chef de ventes pour la chaîne de supermarchés Bio c'bon pendant un an et demi. Il y côtoie le créateur de l'enseigne, Thierry Chouraqui, par ailleurs multi-entrepreneur. La rencontre est déterminante dans son parcours. "C'est lui qui m'a donné envie de créer ma boîte", reconnaît-il. C'est d'ailleurs à cette époque qu'au cours d'une réunion de famille, il découvre une photo de la boutique de son arrière-grand-père qui fabriquait des sacs de voyages pour l'aéropostale. Lui-même "fan" de la compagnie et admirateur des aventuriers Joseph Kessel et Jean Mermoz, il quitte son poste et relance Léon Flam, marque de maroquinerie made in France, éteinte depuis 1931.

Une aventure "un peu folle" dont il doit pourtant s'éloigner face au succès de son deuxième "bébé", lancé à peine quelques mois plus tard. "Même si le Slip était au départ un pari, ça a démarré vite et fort, et le projet me plaît tellement que je n'ai pas eu envie de le lâcher." Il ne consacre presque plus de temps à Léon Flam qui est gérée par son associé, Louis. Et aujourd'hui, Guillaume Gibault s'attaque à un nouveau défi: pérenniser son entreprise. Car s'il est confiant dans ses qualités en phase de démarrage, il se pense moins bon sur la partie rationalisation. "Quand c'est établi, ça m'amuse moins", avoue-t-il.


 
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