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Publié par Olga Stancevic le - mis à jour à

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Dirigeant moteur

Les entreprises engagées ont pour point de départ la volonté forte de leurs dirigeants de travailler autrement. La direction emmène ensuite les parties prenantes dans le cercle vertueux.

Dans son livre L'entreprise responsable et vivante, Louise Browaeys, membre de l'association Terre Vivante, préconise de dresser une cartographie et une hiérarchie des parties prenantes pour définir "la sphère d'influence" de l'entreprise. Il s'agit de collaborateurs, clients, syndicats, ONG, pouvoirs publics, fournisseurs, riverains, actionnaires et générations futures (les écoles). Mathieu Descout, directeur général de Novaxia Développement, investisseur et développeur dans l'immobilier, relate : "Nos projets immobiliers visent à transformer le bâti existant. Nous avons établi 12 critères qui définissent pour chaque chantier ce qu'il crée de vertueux pour le territoire, l'humain et l'environnement."

Réemploi, recyclage des matériaux utilisés, dépollution accélérée du site et réinsertion du personnel des chantiers font partie des pratiques en cours, comme la mise à disposition temporaire des locaux du chantier dans l'attente des autorisations. "Rue Lacépède à Paris, nous avons ainsi pu abriter 50 associations et créer 12 places d'hébergement avec l'association Aurore pour les personnes en situation précaire, et accueillir un projet de théâtre immersif pendant plus de deux ans." Le site était ainsi utilisé à bon escient, au lieu d'être laissé aux mains d'une société de gardiennage. Cela illustre bien l'économie circulaire, où tout se recycle et se met au profit de l'écosystème.

Vers l'entreprise à mission

Pour une entreprise novice, entamer une démarche vertueuse consiste avant tout à faire des choix et à se focaliser sur les paramètres où agir en priorité et rapidement : production et fournisseurs par exemple.

Goubault Imprimeur, membre nantais des DRO (Dirigeants Responsables de l'Ouest), s'est engagé dans une politique RSE en impliquant ses salariés par le biais de groupes de travail qui ont co-construit le plan d'actions en dégageant des axes stratégiques : les clients, produits et process, les collaborateurs et enfin le territoire. Parmi les bonnes pratiques, il y a notamment la production responsable (à base d'encres végétales, de papiers éco-sourcés, de machines moins énergivores). Dans un autre registre, l'entreprise à impact peut être une entreprise libérée.

Coachée par Isaac Getz, l'agence Elan Edelman a adopté ce modèle il y a cinq ans : il permet de rendre les collaborateurs autonomes, en lissant les couches hiérarchiques notamment. Pas de Comex pour cette PME de 140 salariés, mais un groupe de travail, un accord de flexibilité (télétravail) et une prise de décision qui inclut les salariés, dans certaines limites cependant. Entre labels, groupes de réflexion, associations et coachings, les PME ont des ressources pour amorcer leur changement. Par ailleurs, la loi Pacte a instauré les entreprises "à mission". Dans ce cadre, un objectif d'intérêt social ou environnemental est gravé directement dans les statuts de l'entreprise, et il faut se doter de mécanismes de suivi et évaluer les actions. Une façon d'aller encore au-delà de l'entreprise à impact, et qui fait déjà des émules en France.

Témoignage

"Nos pratiques fidélisent les salariés"
Chrystèle Gimaret, fondatrice d'Artupox

Faire travailler les hommes et femmes de ménage de jour dans les bureaux, pour incarner leur contribution aux yeux des clients, améliorer la sécurité et respecter l'équilibre vie privée et vie professionnelle des équipes. C'est par cette idée révolutionnaire il y a 14 ans qu'Artupox, société de nettoyage, a démarré son activité. "Nous sommes allés plus loin dans la logique de respect des salariés, des clients et de l'environnement, en ayant recours à des produits de nettoyage écologiques, puis bio-sourcés. Et cela, sans sacrifier la qualité des prestations", explique Chrystèle Gimaret, fondatrice d'Artupox.

Implantée à Paris, la PME fonctionne en local : ses salariés ont des temps de trajet en transport limités, pour rejoindre leurs sites d'intervention. "Ainsi, ils arrivent en forme sur les lieux." Autres initiatives : les collaborateurs bénéficient de chariots et de matériel ergonomique pour prévenir les troubles musculo-squelettiques et Artupox s'est équipée d'auto-laveuses intelligentes et d'un robot assainisseur à fonctionnement autonome. "Nous luttons ainsi contre la pénibilité au travail et nous faisons monter les salariés en compétence, car ils sont alors formés pour devenir techniciens de maintenance sur les appareils", ajoute la dirigeante. Ces bonnes pratiques rejaillissent directement sur l'activité d'Artupox : des collaborateurs fidèles, avec un turn-over inférieur à 1 % (contre 50 à 60 % sur le marché) et un EBE qui atteint 19 %, là où les entreprises réalisent entre 5 et 7 %. Tout cela sans publicité et grâce au bouche-à-oreille favorable des clients.

Artupox a décroché la certification écologique scandinave SwanLabel et envisage d'entamer une démarche d'entreprise à mission.

Artupox

Nettoyage écologique
Paris (11e)
Chrystèle Gimaret, fondatrice et gérante, 47 ans
SARL > Création en 2005
> 140 salariés
CA 2018 NC

 
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