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Publié par Véronique Meot le | Mis à jour le
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A savoir

L'ARE (l'Association pour le Retournement des entreprises) regroupe les professionnels impliqués (avocats, experts-comptables, conseils, mandataires ad hoc, fonds d'investissement, etc.) et publie un annuaire de ses membres sur son site www.are.fr

3. Rassurer les salariés

Lorsqu'une entreprise est en perte de vitesse, ses salariés s'en rendent compte. Ils voient le carnet de commandes s'alléger, les contrats commerciaux non renouvelés, l'ambiance se détériorer, etc. L'inquiétude des dirigeants est palpable. "Nous devons expliquer les actions mises en oeuvre aux équipes", souffle Jean-Louis Grevet. Le plan de sauvetage est exposé au comité d'entreprise, les dirigeants doivent faire preuve de pédagogie pour commenter la situation et communiquer leur stratégie pour en sortir.

Il s'agit surtout de remotiver les ressources qui font la sève de la PME, voire de recruter d'autres talents pour apporter un nouveau souffle et préparer l'avenir. L 'enjeu est également de stabiliser le management de l'entreprise, en constituant le cas échéant une nouvelle équipe rassemblant les cadres dirigeants qui restent en place et les nouvelles recrues, sans mettre en péril le savoir-faire. Seul un top management efficace et solidaire peut accompagner le retournement de l'entreprise et rétablir la confiance. Les départs sont quant à eux gérés et négociés au cas par cas, certains collaborateurs souhaitant partir.

4. Assurer le suivi du plan de restructuration

Une fois le plan d'actions sur les rails et les équipes à la manoeuvre, le chef d'entreprise doit contrôler que les objectifs fixés sont bel et bien atteints. Pas question de laisser à nouveau filer les déficits ! "Le manager doit se rendre disponible, il doit par exemple surveiller le reporting commercial. Si le chiffre d'affaires prévu n'est pas réalisé, il est essentiel d'identifier quel commercial est en difficulté pour l'accompagner", ajoute Jean-Philippe Angelier.

Progressivement, l'étau se desserre, il est temps de réviser les financements bancaires, renégocier certains contrats et, notamment, les délais de paiements avec les partenaires (fournisseurs, créanciers publics, etc.) La stratégie de l'entreprise a peut-être besoin d'être réorientée pour attaquer un nouveau marché.

"Nous avons rejoint Shark, le fabricant marseillais de casques de motard. Concrètement, nous l'avons recapitalisé, remis en ordre de marche - notamment en réduisant sa dette, en améliorant la supply chain et le marketing. Ensuite, nous avons repris une belle marque de vêtements du même secteur afin de réunir les deux PME au sein d'un groupe, leader dans son secteur", raconte Jean-Louis Grevet. Perceva a passé la main lorsque le dirigeant a souhaité accélérer et attaquer le marché des États-Unis. La durée de l'accompagnement dépend de la capacité qu'a l'entreprise à rebondir et de la volonté de ses dirigeants.

Témoignage

"Nous avons appris à piloter la trésorerie"

Julie Gnuva, gérante de Tonic Group

Sous-traitant industriel dans le secteur de l'énergie, l'entreprise familiale dirigée par Julie Gnuva perd soudainement 50 % de son chiffre d'affaires pendant la crise de 2008-2009. Dix ans plus tard, elle a renoué avec la croissance. Après avoir racheté deux entreprises dans le même secteur d'activité, en 2011 et en 2017, conservées et étoffé ses équipes, le groupe Tonic se compose aujourd'hui de trois entités : Dgin (décolletage de la pièce simple à très complexe), Dbg (pièces pour le passage de fluide) et Fizz (pièces inox et matériaux spécifiques).

Les clients sont revenus, de nouveaux les ont rejoint, portant le CA 2018 de Dgin à 7,3 M€, celui du groupe à environ 11 M€. "En 2008, la crise a peu à peu affecté tous les secteurs industriels. Nos sociétés sont très capitalistiques, nous investissons en moyenne 10 % du CA annuel pour rester à la pointe. En perdant la moitié de notre CA, nous avons aussi perdu notre capacité à rembourser les emprunts", se souvient la présidente du groupe. Accompagnée par le cabinet Oxigen, la direction met en place un plan d'action. "Nous avons appris à piloter la trésorerie. Nous étions déjà équipés d'outils pour piloter l'exploitation mais, grâce à Oxigen, nous avons commencé à surveiller plus finement la trésorerie, qui est le nerf de la guerre", confie Julie Gnuva.

Un gros travail de négociation de la dette a également été mené auprès des banques et de l'État. "Côté RH, nous avons utilisé le dispositif "Former plutôt que licencier" afin de proposer aux salariés - une quarantaine à l'époque - de suivre des formations plutôt que d'être en chômage technique", ajoute la dirigeante. Résultat, la cohésion d'équipe a été conservée et la crise mieux vécue par les collaborateurs.

Groupe Tonic

Activité : spécialiste du décolletage

Siège social : Scionzier (Haute-Savoie)

Gérante : Julie Gnuva, 40 ans

SARL > création en 1969 > 70 salariés

CA 2018 : 11M€

 
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Véronique Meot

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