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Les espaces de détente nuisent-ils à la productivité ?

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Salle de sport, billard, baby-foot... Autant d'atouts pour fidéliser les salariés! Toutefois, si le bien-être de ces derniers peut réduire le turnover, la mise en place d'une salle de détente ne risque-t-elle pas aussi de réduire la productivité?

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FERNANDO ROSADO, p-dg de Solactiva

FERNANDO ROSADO, p-dg de Solactiva

Tous les jours, les 90 collaborateurs de Saguez & Partners, une société de design, ont accès à la salle de sport de l'entreprise. Des cours de stretching, des exercices de remise en forme et des massages y sont prodigués, gratuitement dans certains cas. Si cet espace de détente permet d'améliorer le bien-être des salariés, nuit-il, in fine, à leur productivité? «Au contraire, affirme Valérie Parenty, directrice d'activité de la PME. Les salariés se sentent bien dans nos locaux et ne comptent pas leurs heures de travail. En outre, nos espaces de repos contribuent à les fidéliser. Notre turnover est très faible.»

Une analyse que semble partager Thierry Normand, cogérant de Manager RH Conseil, une société de conseil en ressources humaines. «Personne ne peut rester concentré plus de deux heures d'affilée. Les pauses sont indispensables, explique-t-il. Evacuer la pression grâce à un espace de détente, ou une salle de sport, permet de se vider la tête et de fournir, ensuite, un travail plus qualitatif. La productivité est alors meilleure.» Une explication d'autant plus vraie pour les cadres. En effet, ceux-ci étant généralement soumis au forfait jours (et donc à des journées souvent interminables), les espaces de détente leur permettent de faire une véritable coupure. Ainsi, une pause de 20 minutes en milieu d'après midi leur redonne l'énergie nécessaire pour terminer efficacement leur journée.

Un outil de fidélisation. Outre son effet sur la productivité des salariés, les espaces de détente sont un levier très efficace pour développer l'attachement à l'entreprise. Ces services «plus» sont des arguments forts. «Un tiers des cadres sont prêts à changer d'employeur et le salaire n'est pas le premier critère, surtout chez les collaborateurs qualifiés», analyse Thierry Normand. Ainsi, sur des secteurs où le turnover et le débauchage sont élevés, une salle de sport ou un baby-foot peuvent faire la différence. Un environnement de travail agréable vous permettra par conséquent de garder vos meilleurs éléments, de réduire votre budget recrutement et d'augmenter la productivité, en consacrant à d'autres tâches le temps normalement dédié à la formation des nouveaux collaborateurs. Les zones de repos servent aussi à réduire l'absentéisme au sein de l'entreprise et à développer les rapports humains entre collaborateurs.

Reste que peu de PME mettent en place des espaces de détente au sein de leur structure. La raison principale serait culturelle, d'après Thierry Normand. «Les entreprises françaises prennent moins de risques dans leur gestion des ressources humaines, contrairement à leurs homologues d'Amérique du nord. De plus, il existe encore, chez certains dirigeants, le besoin de contrôler leurs collaborateurs», souligne-t-il.

Enfin, les lieux de détente coûtent cher, notamment dans les villes où le prix du mètre carré s'envole. Le financement d'une salle de détente se révèle alors rédhibitoire, surtout pour les PME qui ont bien souvent des investissements plus urgents à réaliser.

« Un espace de détente contribuerait à réduire la productivité de certains salariés

OUI


«Une salle de détente serait superflue. Cela nuirait à la productivité de certains collaborateurs», avance Fernando Rosado, le dirigeant de Solactiva. Bien que convaincu de l'intérêt d'un tel espace pour créer une bonne ambiance ainsi qu'une cohésion au sein de l'entreprise, le jeune p-dg préfère organiser des journées thématiques (karting, billard, bowling, etc.) pour obtenir le même résultat. Une méthode qui semble porter ses fruits puisque, après chacun de ces rendez-vous, «les ventes augmentent et les problèmes techniques trouvent des solutions», affirme l'entrepreneur. Quant à la fidélisation, le distributeur de solutions photovoltaïques utilise un autre levier. «Pour garder nos collaborateurs, nous leur laissons une grande autonomie de travail ainsi qu'un droit à l'erreur, détaille Fernando Rosado. Et de conclure: «De cette manière, les salariés n'hésitent pas à prendre des initiatives. Cette liberté d'action les rend heureux de travailler chez nous.»

SOLACTIVA
Repères

- ACTIVITE: Distribution et installation de solutions photovoltaïques
- VILLES: Rosny-sous-Bois et Barcelone
- FORME JURIDIQUE:SARL
- DIRIGEANT: Fernando Rosado, 34 ans
- ANNEE DE CREATION: 2007
- EFFECTIF: 21 salariés
- CA PREVISIONNEL 2008: 2 MEuros
- RESULTAT NET: NC

 

TRISTAN COLOMBET, p-dg de Prizee

TRISTAN COLOMBET, p-dg de Prizee

Un salarié qui se sent bien dans son entreprise ne compte pas ses heures

NON


Pour Tristan Colombet, les espaces de détente créés dans son entreprise sont essentiels. «C'est même culturel», ajoutet-il. Il faut dire que le dirigeant de Prizee ne ménage pas ses efforts pour améliorer le quotidien de ses salariés. Au programme: billard, baby-foot, siège de massage et jeux video. Tout un attirail destiné à «se vider la tête». Mais qu'en est-il de la productivité? «Elle est au beau fixe, assure-t-il. Nos salariés font quotidiennement de gros efforts de concentration. Ils ont donc besoin de décompresser.» Ainsi, il n'est pas rare qu'après une longue réunion, ses équipes jouent 15 minutes au baby-foot. Car, comme l'affirme l'entrepreneur, les collaborateurs ne sont pas jugés «sur le nombre d'heures passées devant leur ordinateur mais sur la qualité du travail rendu». Quant aux dérapages, la PME en a connu peu. Certes, il est arrivé que quelques salariés sortent du raisonnable et passent trop de temps devant une console de jeux vidéo, mais ils ont tout de suite été «mal vus par leurs collègues», se souvient Tristan Colombet. Le recadrage s'est donc fait naturellement.

PRIZEE
Repères

- ACTIVITE: Création de jeux vidéo en ligne
- VILLE: Clermont-Ferrand
- FORME JURIDIQUE: SAS
- DIRIGEANT: Tristan Colombet, 27 ans
- ANNEE DE CREATION: 2000
- EFFECTIF: 107 salariés
- CA 2007: 13 MEuros
- RESULTAT NET 2007: 1,2 MEuros

 
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Julien VAN DER FEER

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