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Qu'est-ce qui fait courir les SERIAL ENTREPRENEURS

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Ils ont monté non pas une, mais deux, trois ou dix sociétés ! Toujours un projet dans un coin de la tête, ils enchaînent les expériences. Soif d'entreprendre, goût du challenge, envie de réussir... Quel virus a donc frappé ces dirigeants pas comme les autres ?

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C'est plus fort qu'eux. Alors qu'ils pourraient souffler un peu et profiter du fruit de leur travail, ils vendent leur jeune pousse prometteuse à d'autres mains qui la feront croître et se lancent dans de nouvelles aventures. Ces dirigeants qui créent plusieurs affaires dans leur vie sont appelés des «serial entrepreneurs». Très peu d'études leur sont consacrées. Les chiffres manquent, notamment, pour quantifier le phénomène. Pourtant, aux yeux de Jean-Louis Muller, directeur associé du groupe de formation Cegos, qui a accompagné plusieurs serial entrepreneurs ces dernières années, ils constituent une catégorie de dirigeants fort intéressante. De son expérience aux côtés de ces «fonceurs», il tire l'enseignement suivant : «Ce sont des entrepreneurs mués par une volonté farouche de créer. » Voilà une définition que ne renierait pas Denis Payre. Enfant, il voulait devenir architecte. Aujourd'hui, il ne construit pas des maisons mais des PME. Quand en 1997, sept ans seulement après avoir monté BusinessObjects, une société spécialisée dans l'édition de logiciels de gestion rayonnant sur le monde entier (200 salariés, 100 MEuros de chiffre d'affaires), ce petit-fils d'entrepreneur cède les manettes de l'opérationnel, il se dit «vidé». Il conserve néanmoins un rôle d'administrateur. Mais quelques mois lui suffisent pour se rendre compte que cette nouvelle fonction ne lui convient pas. «J'avais besoin de me lancer dans une nouvelle aventure», confie le dirigeant, aujourd'hui à la tête de Kiala (100 salariés, 32 MEuros de CA), un réseau de points de livraison constitué de commerces de proximité qui réceptionnent les colis des particuliers.

EYEKA - Repères

- ACTIVITÉ : Plateforme internet de vidéos
- VILLE : Paris (IXe arr.)
- FORME JURIDIQUE : SA
- DIRIGEANT : Gilles Babinet, 42 ans
- ANNEE DE CRÉATION : 2006
- EFFECTIF : 27 salariés
- CA 2009 : NC

TEMOIGNAGE
Je recherche la nouveauté et le fun

GILLES BABINET, président d'eyeka
Rien qu'en 2006, Gilles Babinet a créé trois entreprises. MXP4 (musique interactive), DigiCompanion (marketing en ligne) et Eyeka (plateforme de distribution de vidéos d'internautes) emploient respectivement 15, 10 et 27 salariés pour un chiffre d'affaires avoisinant le million d'euros chacune. L'entrepreneur est en train d'investir un nouveau secteur. S'il refuse d'en dire plus, on murmure dans le petit monde des affaires qu'il pourrait s'agir de l'environnement Gilles Babinet jouit d'une certaine notoriété parmi ses pairs. Il faut dire que la vente, voici quatre ans, de Musiwave, société qu'il avait montée en 2004 et qui faisait de la musique sur mobile, pour la somme de 100 millions d'euros, à l'éditeur américain de logiciels Openwave a fait couler beaucoup d'encre. «Pour moi, l'argent n'est pas une motivation, explique le dirigeant. C'est l'envie de créer dans des domaines qui m'intéressent qui me booste.» Ainsi, à 22 ans, il lance, avec deux amis, une entreprise spécialisée dans les travaux d'électricité en hauteur. En moins d'un an, Escalade Industrie recrute une quarantaine de salariés. Deux ans plus tard.
Gilles Babinet range le mousqueton pour monter Absolut Design, une société de design dans les transports. A l'aube des années 2000, il dirige une entreprise de 30 salariés qui dégage un chiffre d'affaire de 2,5 millions d'euros. «Mais j'avais envie de découvrir un nouveau secteur. » Il lance alors Musiwave. Depuis quatre ans, le dirigeant a décidé de s'éloigner de la gestion quotidienne. Il souhaite se concentrer sur la stratégie et non plus sur l'opérationnel. «C'est là où je suis le meilleur et où je m'épanouis le plus. »

PATRICK BOSCHER, dirigeant de smart tag software

«Ce qui me motive, c'est la phase de développement de l'entreprise.»

Créer plutôt que développer. Construction, c'est bien le mot-clé selon Jacques Arlotto, responsable de l'incubateur d'entreprises au sein d'Audencia, l'école de management de Nantes. «Les créateurs en série aiment bâtir le gros oeuvre, puis préfèrent passer la main pour les finitions», commente-il. Autrement dit, ils s'épanouissent quand ils ont tout à faire (déterminer l'implantation, le mode de commercialisation, conquérir un marché, bâtir une équipe, etc.) mais perdent leur motivation dès que le rythme se ralentit et que l'affaire tourne. «Certains disposent des compétences nécessaires à cette phase de croissance mais fuient la stabilité, la routine», ajoute Jean-Louis Muller (Cegos). Patrick Boscher, dirigeant de Smart Tag Software, l'admet volontiers : il se lasse vite. Aussi, quand en 2003, un groupe suédois lui propose de racheter YacCom (37 salariés, 3,3 MEuros de CA), la PME spécialisée dans le contenu mobile multimédia qu'il a créée quatre ans plus tôt, il accepte. «Je commençais à manquer d'enthousiasme», se souvient-il. Aujourd'hui, le Breton a retrouvé sa motivation. Il consacre son énergie à faire émerger Smart Tag Software, une toute jeune TPE qui développe des logiciels de marketing mobile. Un avenir loin d'être figé : «Je compte la revendre d'ici à cinq ans, quand la phase de recherche et développement sera terminée et que les marges seront stabilisées », confie dès à présent le dirigeant. Mais pour intéresser des investisseurs, la rentabilité doit être au rendez-vous. Et à ce jeu-là, tous les secteurs ne sont pas égaux. « Certains domaines, comme le Web, assurent une rentabilité rapide», note Jean-Claude Lemoine, responsable du développement du master spécialisé dans l'entrepreneuriat au sein de l'EM (Ecole de management) Grenoble et lui-même serial entrepreneur. «D'autres secteurs, comme l'industrie, fonctionnent selon des cycles plus longs et supposent des investissements de départ plus lourds. » Ces derniers intéressent donc moins les dirigeants à la recherche du profit immédiat. Mais tous les multirécidivistes de l'entreprise ne sont pas des hommes pressés. « C'est même souvent l'occasion qui fait le larron», nuance l'expert. A l'affût d'une bonne opportunité, ils profitent souvent de circonstances favorables pour développer leur entreprise. C'est le cas, par exemple, de Patrick Guerbette. Cet ancien policier devenu chef de la sécurité d'Eurotunnel a créé, en 2004, Eamus Cork Security, une entreprise d'agents de sécurité, et Eamus Cork Solutions, une société qui fournit du matériel de sécurité.

Ces deux entreprises, qui voient le jour à Dunkerque, font écho à l'entrée en vigueur d'une nouvelle réglementation entraînant de nouveaux besoins en matière de lutte contre le terrorisme et l'immigration clandestine. Deux ans plus tard, les contrats se multipliant, une petite soeur naît à Calais. Suivra en 2007 Cogan Consulting, une société spécialisée dans le conseil et la formation à la prévention des risques professionnels, domestiques et naturels. Amateur de défis personnels, le dirigeant ne s'est pas contenté de bâtir un groupe qui emploie 135 salariés et génère un chiffre d'affaires global de 5,5 MEuros. Il a aussi consacré son temps libre à l'écriture d'un livre dont le héros se nomme... Eamus Cork. Son roman, intitulé Les Dieux ne sont pas immortels et sorti fin 2009, raconte la quête initiatique d'un adolescent. «Toute ressemblance avec un personnage existant n'est pas fortuite », plaisante Patrick Guerbette. Et comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, pour le publier, le quadragénaire a monté sa propre maison d'édition. Manannan Communication devrait, dans les mois à venir, éditer le deuxième livre de son propriétaire ainsi que les oeuvres d'autres auteurs.

Aux manettes de cinq entreprises, le dirigeant a dû apprendre à déléguer pour ne pas y laisser sa santé. Sa technique ? A chaque fois, il promeut dans la nouvelle structure un salarié qui a fait ses preuves dans la précédente. «Ainsi, je fais d'une pierre deux coups : je conserve un collaborateur motivé et je suis certain d'avoir des bras droits compétents. » Et ce, tout en gardant la main sur ses différentes sociétés puisqu'il reste directeur général. « Savoir s'entourer constitue l'un des enjeux majeurs pour les serial entrepreneurs, affirme Jacques Arlotto (Audencia). Un dirigeant qui évolue sur un secteur dont il ne maîtrise pas parfaitement les techniques spécifiques doit recruter des collaborateurs compétents, faute de quoi il court à la faillite. » De même, un chef d'entreprise qui mène de front plusieurs activités doit pouvoir s'appuyer sur un management intermédiaire digne de confiance. Le charisme et l'apanage des serial entrepreneurs ne sont pas suffisants pour conserver le respect de leurs équipes. «Former un cadre qui pourrait prendre la suite le cas échéant rassure le personnel, surtout si le dirigeant est connu pour être un touche-à-tout», argumente Jacques Arlotto (Audencia).

A Lire
> UNE VIE VOUEE A LA CREATION

Voici l'histoire d'un autodidacte impatient et enthousiaste qui s'est essayé à des secteurs aussi variés que la restauration, l'esthétique ou encore le divertissement. Le récit de sa vie, de faillites en succès, de RMI en chevaux de course, est à la fois drôle, percutant et frappé du bon sens.
Démerde-toi ! Par Patrice Deumié, Ed. Maxima, 272 pages, novembre 2009, 19,80 euros.

TROIS QUESTIONS A...

Patrice Deumié, auteur de Démerde-toi !, aux éditions Maxima


« J'ai fait fortune, puis tout perdu »


- Dans votre livre, vous racontez le parcours qui a été le vôtre ces 30 dernières années. pouvez-vous le résumer ?
A 22 ans, j'ai quitté un poste de gardien de prison : j'avais envie d'aventures entrepreneuriales. Je ne me voyais pas rester fonctionnaire toute ma vie à accomplir tous les jours les mêmes tâches. J'ai créé des sociétés dans un nombre de secteurs très différents : vente ambulante, déménagement, téléphone rose, restauration, édition, esthétique...


- Le succès a-t-il toujours été au rendez-vous ?
J'ai échoué quelques fois. Je garde un mauvais souvenir des huissiers et des tribunaux de commerce. Je n'ai pas oublié non plus les salariés de mon entreprise de maçonnerie qui se sont retrouvés sans emploi à cause ma gestion calamiteuse de la trésorerie. Mais j'ai aussi monté des affaires qui ont fructifié. Avec moi, puis sans ! En effet, à plusieurs reprises, j'ai passé la main quand les entreprises devenaient rentables.


- Pourquoi avoir cédé vos entreprises si tôt dans leur développement ?
Parce que je ne sais pas construire sur la durée. En outre, une fois la découverte passée, je m'ennuie. Un trait de caractère qui m'a joué des tours. A la quarantaine notamment, je suis resté trop longtemps sans activité et sans projet. J'ai dilapidé ma «fortune». Résultat : je me suis retrouvé au RMI. Aujourd'hui, j'ai trouvé le moyen pour tirer profit de mes idées sans risquer la faillite : j'apporte mes idées à mes quatre enfants qui, eux, s'occupent de la gestion. J'ai, par exemple, monté avec eux un magasin de stickers, un restaurant de sushis et un dépôt-vente de matériel de cuisine.

Dur de couper le cordon. Mais bien souvent, les multicréateurs ont du mal à lâcher leur «bébé». Plusieurs solutions s'offrent alors à eux. Soit ils créent un groupe à l'image de Patrick Guerbette (Eamus Cork). Soit ils restent au conseil d'administration comme Denis Payre (BusinessObjects) afin d'influer sur l'avenir de leur ancienne entreprise ou de se tenir au courant de son actualité. Dernière possibilité : ils deviennent, pendant une courte période, salariés du groupe qui a racheté leur entreprise. Olivier Heckmann, par exemple, a travaillé pour Lycos durant les 18 mois qui ont suivi le rachat, par cette dernière, de Multimania (120 salariés, 200 MEuros de CA), le site communautaire qu'il avait créé en 1994. Quand les divergences de visions stratégiques ont été trop fortes, il a démissionné. C'était en 2002. «Ce n'était plus mon projet; il avait perdu son intérêt», explique le dirigeant qui fonde, l'année suivante, Kewego (55 salariés, 6,2 MEurosde CA), une plateforme de diffusion, de gestion et de monétisation de vidéos en ligne.

Aussi dure que soit la rupture, elle est logiquement synonyme de plusvalue financière. «L'expérience de Multimania m'a permis de m'enrichir, reconnaît Olivier Heckmann. J'aurais pu arrêter de travailler. » Denis Payre (BusinessObjects) et Patrice Boscher (YacCom) pourraient en dire autant. Mais pas Christophe Boisselier ! L'actuel dirigeant de Eat's Good, une TPE rennaise dont les trois salariés livrent des sandwichs à vélo dans les zones industrielles a «toujours vendu trop tôt». Le chef d'entreprise a monté puis vendu, depuis 1993, cinq restaurants. Pour autant, à chaque fois qu'il crée une nouvelle affaire, rien n'est jamais gagné. Ainsi, l'année dernière, ses banquiers ont refusé de lui prêter les 400 000 euros nécessaires à la création de la sandwicherie haut de gamme qu'il voulait ouvrir en centre- ville. Qu'à cela ne tienne ! Il a trouvé un concept plus économique : la vente de sandwichs à vélo. «Je crée selon les circonstances», analyse l'ancien chef sommelier Christophe Boisselier. Il planche également sur un autre concept de restaurant dont il peaufine actuellement le positionnement marketing. L'homme dont le parcours est fait de hauts mais aussi de quelques bas souhaite, d'ailleurs, partager ses expériences. Mi-2009, il a fondé Audeat, une société d'audit et de conseil en restauration. A moyen terme, il prévoit de vivre de cette dernière activité. «Je pourrai alors souffler un peu», espère-t-il.

En 2009, Christophe Boisselier a créé un concept inédit : la vente de sandwich à vélo.

En 2009, Christophe Boisselier a créé un concept inédit : la vente de sandwich à vélo.

@ ANTONIS PAPANTONIOU/FOTOLIA

ZOOM
Les créations d'entreprises en hausse

- 580 200 entreprises. C'est le nombre de créations, comptabilisées par l'Insee en 2009, soit 75 % de plus qu'en 2008 (327 000). Un chiffre boosté par l'instauration, en janvier 2009, du statut d'auto-entrepreneur : plus de la moitié des créateurs d'entreprises en 2009 (310 000 exactement) sont ainsi des auto-entrepreneurs (lire également notre news p. 10). Ce nouveau statut, instauré par la loi de modernisation de l'économie, permet, en effet, à ceux qui le souhaitent (étudiants, chômeurs, salariés, etc.) de créer facilement leur propre activité avec des conditions avantageuses.
Source : însee 2009. www.insee.fr.

JEAN-CLAUDE LEMOINE, responsable du développement du master spécialisé dans l'entrepreneuriat au sein de l'EM Grenoble

«Souvent autodidactes ou peu diplômés, les serial entrepreneurs compensent l'absence de palmes académiques par la réussite de leurs entreprises.»

Besoin de faire une pause. Souffler, un mot qui revient dans la bouche de ces dirigeants. Après la vente de YacCom, Patrice Boscher (Smart Tag Software) a pris quelques mois de vacances. Tout comme Denis Payre après avoir quitté BusinessObjects. Olivier Heckmann (Kewego), quant à lui, a consacré une année entière à l'éducation de ses trois enfants. «Mais quand on a goûté à l'entrepreneuriat, on ne peut s'empêcher d'y revenir», confie ce dernier. Jean-Louis Muller, directeur associé de la Cegos, se souvient de cet homme de 35 ans, qui après avoir créé avec succès deux entreprises du BTP, a pris une année sabbatique au Panama. Il a fini par ouvrir un bungalow pour touristes fortunés. Sa famille a dû s'adapter, bon gré, mal gré. Car la vie trépidante de ces serial entrepreneurs n'est pas de tout repos pour leur entourage. L'expert dépeint, non sans humour, les deux cas de figure les plus fréquents qu'il a croisés au cours de sa carrière. D'un côté, des hommes qui prennent des risques professionnels car ils bénéficient d'une forte stabilité affective. De l'autre, ceux qui célèbrent leur cinquième mariage en même temps que le lancement de leur cinquième entreprise ! «Toujours est-il que les serial entrepreneurs les plus heureux sont ceux qui sont lucides quant à leurs attentes, estime Jean-Louis Muller (Cegos). Ceux qui sont conscients à la fois de leur niveau de compétences et de leur besoin de reconnaissance. »

Pour Jean-Claude Lemoine (EM Grenoble), «souvent autodidactes ou peu diplômés, ils compensent, consciemment ou non, l'absence de palmes académiques par la réussite de leurs entreprises». Ce qui fait d'eux des dirigeants différents. «On voit mal l'élite des écoles de commerce prendre des risques non mesurés ou quitter une entreprise en pleine ascension, poursuit l'expert. Mais les serial entrepreneurs, eux, ont cette audace. » Parfois, cela leur joue des tours. Ainsi, Christophe Boisselier (Eat's Good) concède qu'il n'aurait peut-être pas cédé ses restaurants aussi tôt dans leur croissance s'il avait eu davantage de connaissances comptables. Mais parfois, cette même audace est la clé de leur succès. Comme l'illustre l'exemple de Bernard Hodac, p-dg d'Osmos (45 salariés, 12,5 MEuros de CA), une société francilienne spécialisée dans la mesure de l'usure des matériaux qui composent les grandes structures comme la tour Eiffel ou l'obélisque. «Je n'aurais pas créé trois sociétés si je n'avais pas fait preuve d'une forte volonté de réussir, malgré mon absence de connaissances du monde de l'entreprise », reconnaît ce violoniste de formation. Il a ainsi monté Crifa, une société de consulting en relations industrielles franco-allemandes à 22 ans seulement, à partir d'un constat : les entrepreneurs allemands à qui il enseignait le français n'arrivaient pas à établir des relations commerciales avec leurs homologues d'outre-Rhin. Il y avait un besoin, il a créé l'offre. «Le vernis technique de mes débuts est devenu, au fil des ans, mon épine dorsale», analyse le quinquagénaire. Sa devise ? « On ne va jamais aussi loin que quand on ne sait pas où on va. » Vous avez dit audace ?

Osmos mesure, grâce à un capteur, l'usure des matériaux.

Osmos mesure, grâce à un capteur, l'usure des matériaux.

 
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Gaelle Jouanne

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