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Frédéric Bardeau, CEO de Simplon : "Aujourd'hui, les entreprises TechForGood intéressent l'Elysée, Bpifrance et la French Tech."

Publié par Mathieu Viviani le - mis à jour à
Frédéric Bardeau, CEO de Simplon : 'Aujourd'hui, les entreprises TechForGood intéressent l'Elysée, Bpifrance et la French Tech.'

Transition écologique, "raison d'être" et impact social des entreprises, tels ont été les sujets centraux de la première édition de l'Université d'Eté de l'Economie de Demain, qui s'est tenue le 3 et 4 septembre 2019. Interview de Frédéric Bardeau, CEO de Simplon.co et initiateur de l'événement.

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Vous avez participé à cette première édition de l'Université d'été de l'Economie de Demain (UEED2019). Quel est le but de cet événement ?

Ma réponse est un peu biaisée car c'est moi qui ai eu l'idée un peu folle de faire une autre université d'été de l'économie après celle du Medef, mais pas contre le Medef je précise (rires) ! C'est un lieu où les entrepreneurs et autres acteurs de cette économie à impact peuvent se retrouver, reprendre de l'énergie et savoir quels sont les combats à mener pour la rentrée. Dans cet univers, il y a plein de profils d'entrepreneurs, de labels, de statuts d'entreprises, plein de chapelles en somme, qui parfois se tirent dans les pattes. Mais en vérité, on regarde tous dans la même direction ! Tant que cette économie-là (qui pèse 10 à 12% du PIB Française, ndlr) ne se fédère pas et ne monte pas en puissance, on ne pourra pas proposer aux salariés, aux consommateurs des produits et services respectueux de l'environnement et des hommes.

Ces derniers mois, on a beaucoup parlé du mouvement " TechForGood " dans le monde de l'entrepreneuriat. Vous êtes un de ses ambassadeurs en France. Pouvez-vous nous expliquer en quoi il consiste ? Quel est votre action au sein de celui-ci ?

C'est un mouvement regroupant des entreprises qui utilisent la technologie pour atteindre les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) établis par les Nations Unies. Avant, c'était un écosystème un peu dispersé. On a donc décidé de rassembler tous ces acteurs au sein d'un syndicat baptisé Fest (France Eco Social Tech) créé en 2018. On y compte aujourd'hui plus de 200 adhérents parmi lesquels sont représentés des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, ainsi que des investisseurs partageant ces valeurs. Le Fest met aussi en avant un grand nombre de start-up qui n'ont pas pour seul objectif la rentabilité économique, mais s'engagent aussi à faire leur part pour changer le monde positivement. Notre organisation vise à les soutenir en les aidant sur différents aspects : trouver le bon modèle juridique et économique et des fonds d'investissement prêt à les financer. Il faut comprendre que les entreprises " TechForGood " intéressent désormais l'Élysée ou des acteurs majeurs comme Bpifrance ou La French Tech. On est passé à une autre échelle en termes de visibilité et d'engagement.


La révolution digitale en France est-elle un enjeu pour les chefs d'entreprise ?

Oui, aujourd'hui tout le numérique est partout et touche toutes les entreprises, quelles que soient leurs tailles et peu importe le secteur. PME de fabrication de boulons, grand groupe bancaire ou société de retail : le digital fait partie de leur quotidien. Ce qui est important de mon point de vue est que cette révolution digitale ne détruise pas d'emplois - malheureusement, c'est le cas aujourd'hui - mais au contraire en crée. Elle doit être un outil de développement de la compétitivité des entreprises. Chez Simplon, justement, nous oeuvrons pour que cette transition numérique soit inclusive et responsable d'un point de vue écologique.

En mai dernier, le parlement français a voté " la taxe Gafa ". Qu'en pensez-vous ?

Payer ses impôts en France quand on fait du business en France, c'est normal. Tout le monde doit être logé à la même enseigne, y compris les Gafa. Cette mesure va dans le bon sens de l'histoire.


Pouvez-vous nous présenter votre entreprise, Simplon.co ?

Simplon est une entreprise de l'économie sociale et solidaire (ESS) née en 2013. Elle a copié-collé un modèle américain de formation intensive, permettant de devenir développeur web en quelques semaines. Nous avons transformé ce modèle en le rendant gratuit et en allongeant le temps de formation. Le but de cette manoeuvre était de donner accès à ces compétences à des personnes en marge de l'emploi, peu diplômées, issues de milieux sociaux défavorisés ou réfugiés. Nous avons démarré par une première antenne à Montreuil (Seine Saint-denis) et depuis nous en avons plus de 80 réparties dans 17 pays dont la France. Nous formons en moyenne 2 000 personnes par an avec un taux de retour à l'emploi de 70%.


Quel est votre modèle économique ?

C'est un modèle hybride comme souvent dans l'innovation sociale. Nos formations sont gratuites pour les gens que nous formons, mais nous devons payer des formateurs et nos équipes qui organisent ces formations. Il y a donc d'un côté l'État qui nous subventionnent à hauteur de 40% via l'achat de nos prestations pour Pôle Emploi, la Grande Ecole du numérique, etc. Les OPCO, qui collectent l'argent de la formation professionnelle, nous financent aussi. Nous bénéficions de subventions des régions et de mécènes qui souhaitent soutenir notre travail auprès des publics et territoires " fragiles " au niveau social et économique. Nous développons aussi des applications et sites web pour des clients et dispensons des formations sur le numérique aux salariés des entreprises ou à des demandeurs d'emplois. [En 2018, Simplon a augmenté son chiffre d'affaires pour atteindre 4,75 millions d'euros, ndlr]

Quels sont les axes de développement de Simplon.co aujourd'hui ?

Après avoir concentré notre formation autour de la programmation informatique, nous formons désormais sur l'intelligence artificielle, la blockchain, l'internet des objets et d'autres expertises. Nous voulons aller plus loin sur ce segment. L'autre objectif est d'ouvrir d'autres écoles à travers le monde.
Nous comptons aussi renforcer nos formations dispensées aux salariés dont le travail est impacté par le numérique et dans certains cas, peut menacer leur emploi. Nous ne voulons pas attendre qu'ils deviennent chômeurs pour les former. Nous développons aussi une branche production - Simplon Prod - qui développe sites web et applications mobiles avec des " Simploniennes " et des " Simploniens ".

 
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