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[Echec et mat] Savoir faire preuve de résilience pour entreprendre

Publié par Céline Tridon le | Mis à jour le
[Echec et mat] Savoir faire preuve de résilience pour entreprendre

Pionnière du développement durable, Nathalie Lebas-Vautier fonde la marque de prêt-à-porter Ekyog en 2004... Avant de laisser la main aux actionnaires et d'être écartée de l'entreprise. Convaincue que l'échec n'est qu'une partie d'une vie entrepreneuriale, elle rebondit et crée une nouvelle entreprise, toujours proche de ses valeurs.

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Le contexte

Une utopie qui plait

Salariée de l'industrie textile, sensible à son impact environnemental et soucieuse de transmettre les bonnes valeurs à ses enfants, Nathalie Lebas-Vautier veut créer sa propre entreprise de prêt-à-porter, plus respectueuse de la planète. C'est ainsi qu'elle lance Ekyog en 2004, avec son mari, une marque qui met en avant des matières durables. " A l'époque, c'est un pari dingue car personne ne parle alors de développement durable, ni de RSE ou de changement climatique. Nous sommes vus comme des utopistes, nous multiplions les risques, commente l'entrepreneure. Nous sommes aussi des pionniers pour défricher des filières qui n'existent pas encore. "

Le premier magasin Ekyog ouvre à Rennes. " Les clients viennent pour le style, pas forcément pour l'aspect " bio ", qui est une sorte de une cerise sur le gâteau ", estime Nathalie Lebas-Vautier.

En quelques années, l'enseigne comptabilise 50 magasins en France (en propre et en affiliation) et un en Angleterre, pour un effectif total de 130 collaborateurs.

Le fait

Changement de mains

2011, année de la crise financière. Dans le même temps, Ekyog multiplie les ouvertures sur des emplacements numéro 1, donc parfois trop ambitieuses. Les objectifs de chiffre d'affaires ne sont pas tenus. L'entreprise connait alors des tensions de trésorerie.

Après discussion, Nathalie Lebas-Vautier et son mari accordent la majorité du capital aux actionnaires, permettant ainsi de maintenir l'emploi et de préserver tous les partenaires et fournisseurs. Mais du couple de fondateurs, seule reste Nathalie qui devient directrice générale salariée.

Rien n'y fait : deux ans plus tard, les nouveaux actionnaires majoritaires conduisent Ekyog au redressement judiciaire. Un plan de cession est organisé et c'est un fond canadien qui rachète la marque. La créatrice quitte définitivement l'entreprise en 2015. " Je fais un burn-out, partage-t-elle sans fard. Car j'avais fait une erreur fondamentale : considérer qu'Ekyog était une extension de moi-même. J'aurais dû le considérer que comme du business et prendre davantage de recul. Or, j'ai été blessée au plus profond de moi. "

Le rebond

Croire en son expertise

" Pendant un an, je suis à terre. Je ne veux même plus entreprendre, poursuit Nathalie Lebas-Vautier. Puis je prends le temps de comprendre mon échec : il est d'ordre professionnel, ce n'est pas celui de mes valeurs. Je ne dois pas oublier que j'ai fait preuve d'audace. "

Une rencontre avec d'autres entrepreneurs l'aide à se remettre en mouvement : ils souhaitent transformer leur business model et Nathalie capitalise sur son expertise en développement durable pour les y aider : " Cela m'a redonné confiance ! " De là est née Good Fabric, aux deux métiers : d'une part, accompagner des entreprises sur leur stratégie RSE et son opérationnalisation, d'autre part, éco-concevoir, développer et faire fabriquer pour des marques des produits textiles certifiés.

Depuis...

L'importance de transmettre

Good Fabric compte aujourd'hui huit collaborateurs. Ses clients vont de la marque de luxe à la biocoop : le panel est très varié. " C'est une entreprise humaine et elle le restera ", assure la dirigeante qui mise sur davantage de sérénité. Finies les semaines de 80 heures. " Je veux désormais prendre du plaisir dans ce que je fais ", complète-t-elle.

L'entrepreneure compte conserver aussi une certaine indépendance dans ses décisions, mais souhaite transmettre son histoire. Pour cela, elle crée l'antenne nantaise de 60 000 Rebonds (association nationale qui soutient les entrepreneurs en échec) : " J'y mesure encore davantage à quel point les chefs d'entreprise qui sont en échec sont dans une souffrance et une solitude inimaginables. " Elle n'hésite pas non plus à accorder de son temps pour transmettre son savoir RSE de la mode dans les écoles et pour conseiller les jeunes porteurs de projet.

Le conseil

"Il faut se donner le droit à l'erreur. Echouer, ce n'est pas grave : l'important est de repartir. L'échec doit être intégré dans un parcours de vie professionnel et personnel. Alors entreprenez, prenez des risques, ayez de l'audace et rebondissez !"

 
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