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Cinq conseils pour rater sa transformation digitale

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Cinq conseils pour rater sa transformation digitale

La transformation digitale provoque un réel changement au sein même de l'entreprise : comment gagner la bataille ou plutôt comment la perdre ? Voici 5 conseils pour rater sa transformation digitale.

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" La Covid nous a fait gagner trois ans en maturité digitale. " Cette citation qu'on a vu fleurir un peu partout et dont on se saurait réellement dire qui est l'auteur nous intime finalement de poursuivre cette accélération de transformation digitale. Pour autant, devons-nous " surfer " sur cette hyper maturité digitale pour tout digitaliser, ou pas ou peut-être modérément ?

1. Tout changer

Pendant la crise de la Covid-19 de nombreux dirigeants ont dû prendre du recul par nécessité et par manque d'activité.

En avril 2020, les Français ont passé deux fois plus de temps sur internet qu'en avril 2019 (source Médiamétrie), ils se sont informés et formés et ont réfléchi à l'avenir.

Cette crise a, par ailleurs, imposée la notion de résilience et par conséquent la nécessité d'anticiper d'autres crises de mêmes types. Comment faire face ? Quelles conséquences sur mon business model ? L'idéal est donc de trouver la solution miracle dans le changement. Et puis c'est écrit sur internet.

Un ERP vieillissant ? On le change. Une entreprise qui n'a pas d'ERP avec des API ne passera pas le cap 2022. Pas de CRM ? On s'abonne à une solution mensuelle pas chère. Il faut connaître ses clients et les réengager, c'est la clé ! L'idée étant de se digitaliser à tout prix et de ne surtout pas réfléchir.

Dans transformation digitale, il y a transformation : alors autant y aller franchement et de préférence sans faire travailler les métiers entre eux. Le fait de travailler en silo est la clé d'une transformation digitale ratée.

2. Ne pas mettre d'indicateurs #freestylemode

Une transformation digitale ratée passe également par l'absence totale de définition d'indicateurs de réussite ou a contrario, par beaucoup trop d'indicateurs (ceux qui font jolis dans un tableau Excel).

Un projet consomme énormément de temps homme, tant en interne qu'auprès des partenaires, qui sont facturés pour la plupart à la journée. C'est cette notion de temps passé et facturé qui définit, entre autres, le ROI d'un projet.

Qu'ils soient quantitatifs ou qualitatifs, les indicateurs ne servent à rien. C'est un peu comme si on pilotait une entreprise avec un jeu de Boogle...

" On ne gère bien que ce que l'on mesure ", disait Lord Kelvin, l'homme du " zéro absolu ". Que l'on fasse le choix de trop d'indicateurs ou d'aucun d'indicateurs, sans corrélation entre son business et le choix des outils, c'est la garantie d'une transformation digitale ratée. Vive les dashboard et la business intelligence !

3. Penser outil et pas métier

L'occurrence " outil CRM " sur Google sort environ 3 990 000 résultats et l'occurrence " outils BI " 18 600 000 résultats.

Les prix de ces outils varient de quelques dizaines d'euros par mois et par utilisateur à plusieurs milliers par an. Dans cette jungle forte de promesses on trouve un outil pour un métier et/ou une problématique.

Multiplié par le nombre de pages Google traitant du sujet, une vie ne suffirait pas à aborder un seul des deux sujets.

La réussite du choix d'un outil passe souvent par la rédaction d'un cahier des charges qui comprendra :

- le contexte

- les expressions de besoins métier et fonctionnel

- les personnes qui utiliseront l'outil

- un planning

- un coût envisagé.

Cet outil précieux qui décrit l'ensemble des processus compris dans le périmètre du projet est une perte de temps.

Tout travail en amont du projet doit être proscrit, il parait que la méthode Agile est faite pour cela. Scrum et sprint sont des règles essentielles.

4. Choisir une foule d'outils différents

L'obésité, l'abus d'outils a pour conséquences :

- d'augmenter les coûts

- de multiplier les contrats, à chaque outil un contrat

- de ne pas unifier les compétences

- de multiplier les formations

- de multiplier aussi les contrats de support

- de potentiellement embarquer de la donnée personnelle mal stockée (attention au RGPD).

Par ailleurs, chaque outil génère ses propres données qu'il conviendrait de ne surtout pas exploiter ensemble. Bien que le mot datalake soit très tendance sur Linkedin. Encore une fois, le fait de travailler en silo est la clé de l'échec.

5. Imposer le changement

Le changement vient d'en haut. Il n'est pas nécessaire d'impliquer fortement les métiers dans la conception et la validation de leur future transformation digitale.

Il n'est pas non plus nécessaire d'anticiper dès le démarrage du projet une implication forte des métiers pour participer aux différents ateliers, à la recette des paramétrages et à la conduite du changement auprès de leurs collègues, et donc de sécuriser leur activité sur leur fonction quotidienne.

La culture du changement est un sujet à part entière. Embarquer les équipes dans un projet de transformation d'entreprise, générateur potentiel de stress et après 18 mois de télétravail pour certains, n'est pas nécessaire.

Une bonne pratique consiste, si l'organisation le permet, à bloquer chaque semaine des journées entières sur le projet, dans une salle dédiée : mais a-t-on vraiment le temps et la climatisation ?

En conclusion

Et pour ne pas prendre au pied de la lettre ces conseils, si on a gagné trois ans en maturité digitale, on perdra beaucoup plus à vouloir transformer n'importe comment et à n'importe quel prix.

La transformation digitale est un mot valise.

Cela peut-être, pour certains une meilleure utilisation d'Excel, la mise en place d'indicateurs pertinents ou encore un travail collaboratif plus efficient et créateur de valeur. Tout dépend de l'objectif.

Le digital doit rester un moyen et non une fin. Comme pourrait l'être une chaine de production pour un constructeur automobile.

L'hyper connectivité de ces vingt dernières années, la montée en gamme des ordinateurs personnels à un prix accessible, la généralisation des smartphones ont dématérialisé la vie personnelle et professionnelle, mais aussi les ont rendus poreuses l'une, l'autre.

Finalement la transformation digitale n'est rien d'autre qu'un moyen au service de l'entreprise, mais elle convient d'être pensée en amont de tout projet pour éviter les écueils cités plus haut.

Pour en savoir plus

Aude Perdriel-Vaissière, directrice de la transformation digitale et data chez Référence STEP.


 
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