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Flotte auto : comment réduire la facture ?

Publié par le | Mis à jour le
Voitures électriques, flotte
© malajscy
Voitures électriques, flotte

La forte hausse des prix à la pompe incite les entreprises à piloter au plus près leur parc automobile et à se tourner vers les modèles alternatifs.

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Entre l'inflation galopante des prix du carburant, la pénurie de semi-conducteurs qui impacte les coûts et les délais de livraison des véhicules, le marché automobile est en perte de vitesse. " Le marché est clairement en tension, entre l'augmentation des prix catalogue, la baisse des remises, la hausse des taux financiers, les évolutions fortes des prix du carburant et de l'énergie, les TCO (coûts de détention) des véhicules ont augmenté facilement entre 20 et 30%, voire plus, selon les marques. Il est difficile d'avoir une vraie maîtrise des coûts actuellement, le marché reste très volatile », indique Yoann Magaut, fondateur de Mobileo Consulting, qui accompagne les entreprises dans la mise en place de leur stratégie flotte automobile et mobilité.

Cette situation inquiète les gestionnaires de flotte et incite les entreprises à suivre avec plus de précisions qu'avant certains indicateurs, au travers de l'utilisation d'un outil de gestion de flotte. « Les PME n'ont pas encore totalement intégré le potentiel d'économies que représente un logiciel mais elles commencent à s'y intéresser, pressurisées par le contexte. Les constructeurs changent de comportement. Là où avant, ils étaient agressifs commercialement, ils ont désormais une stratégie de marge plus que de volume. Les entreprises se doivent donc de contrôler et de maîtriser cette dépense importante », explique Maxime Sartorius, fondateur de la société Fleetnote.

Adapter la flotte à ses besoins

Soutenus par une technologie toujours plus efficiente, les éditeurs de logiciels ont développé des solutions en mode SAAS et connectées. Leurs avantages : suivre en temps réel le calendrier et l'historique des opérations de maintenance effectuées sur chacun des véhicules de la flotte, la planification d'alertes, ou encore la gestion de l'attribution des véhicules. FleetNote, une solution de suivi de flotte automobile dotée d'une version gratuite, propose deux interfaces ayant chacune ses fonctionnalités : une interface conducteur via une application sur smartphone, et une interface entreprise sous forme de tableau de bord.

Sur son téléphone, le conducteur a accès au suivi de la consommation de carburant et peut recevoir des alertes par mail. « Au-delà de la structuration de la démarche, une entreprise qui a des cartes carburant va pouvoir importer toutes les données de ses cartes, ses relevés kilométriques, sa consommation de carburant dans son logiciel. Avec un algorithme, le logiciel va calculer les kilométrages de tous les véhicules chaque mois et faire des projections », détaille Maxime Sartorius, qui propose une version payante (pour recevoir des alertes, des préconisations sur le renouvellement des véhicules) à 1090 euros pour une flotte de 1 à 25 véhicules, 1510 euros à partir de 26 véhicules et 2210 euros pour une flotte de 50 à 100 véhicules.

Ces outils permettent également de gérer les contrats des véhicules et d'en savoir un peu plus sur les comportements des collaborateurs (leurs habitudes, la fréquence des déplacements et d'utilisation des véhicules). « En fonction des kilomètres parcourus, les logiciels font des recommandations sur les contrats de location des véhicules, qui sont souvent surévalués en ce moment, suite notamment aux confinements de 2020 et 2021. Ajuster les contrats actuels au plus juste permet souvent de réaliser des économies actuellement », assure Yoann Magaut.

Un outil de gestion de flotte permet notamment d'avoir une vue très précise sur les consommations de carburant, et donc d'identifier les conducteurs qui ont une consommation élevée, de les sensibiliser ou aussi de mettre en lumière avec des classements trimestriels celles et ceux qui consomment peu. " Un collaborateur qui a une conduite assez sportive peut augmenter de plus 40% sa consommation d'essence. Ce suivi est d'autant plus important sur les véhicules hybrides rechargeables : Il permet d'évaluer la motivation du conducteur à recharger son véhicule. Un véhicule hybride rechargeable qui ne recharge jamais peut voir son budget carburant exploser, sans parler des émissions de CO2 réelles qui s'envolent », ajoute l'expert.

Des modèles alternatifs

Pour piloter au mieux son parc automobile et maîtriser les dépenses associées, les entreprises opèrent par ailleurs petit à petit une transition vers les modèles alternatifs. D'après les statistiques de l'observatoire l'Arval Mobility Observatory, le marché est en forte tension au premier trimestre 2022 avec une baisse de 18 % des immatriculations. Les voitures roulant au diesel ne représentent plus qu'une immatriculation sur deux, poursuivant ainsi leur descente.

Les véhicules fonctionnant à l'essence ont, eux, maintenu leur part de marché, autour de 20 %. « Un véhicule électrique a un prix catalogue et un loyer plus élevé, mais en reconstituant le coût d'usage complet, il est aujourd'hui moins coûteux qu'une essence, grâce notamment à une fiscalité adoucie. Il bénéficie d'un bonus écologique de 3000 euros, la taxe sur les véhicules de société ne s'applique pas sur les véhicules électriques, et les avantages en nature bénéficient d'un abattement de 50% à hauteur de 1800 €/an. Par ailleurs, les loueurs anticipent un marché de revente plus favorables, ce qui leur permet d'améliorer les valeurs de reprise, et donc de baisser les loyers », détaille Yoann Magaut.


Les entreprises anticipent ainsi déjà la réglementation. Alors que les premières grosses zones à faibles émissions (ZFE) sont prévues d'ici à 2025, un nombre croissant d'entreprises bannissent le diesel de leur renouvellement de flotte.

Les pays membres de l'Union européenne et le Parlement européen ont par ailleurs trouvé fin 2022 un accord qui vise à interdire, à horizon 2035, la vente de véhicules neufs à moteur thermique. Seules les voitures 100 % électriques, à batterie ou à hydrogène, seront autorisées à la vente. « La conversion de la flotte automobile d'une entreprise est un enjeu stratégique et nécessite du temps à la mise en place, estime Yoann Magaut. Plus on a des règles claires, plus on les sensibilise à la recharge électrique, à la capacité de la batterie, plus les salariés ont envie d'accompagner cette transformation ».

La société Horticash, grossiste en plantes et fournitures pour les professionnels du végétal, qui dispose d'une flotte de 40 véhicules, a pris à bras le corps la gestion de la flotte auto en 2021. Cette PME de 100 salariés, qui dispose d'une dizaine de magasins en France, a décidé d'abandonner son tableur Excel au profit d'un logiciel de gestion de flotte.

L'enjeu était double pour cette entreprise familiale basée en Anjou : la réduction des coûts et la centralisation des données. « La gestion sur Excel devenait très compliquée. La direction a souhaité centraliser la gestion de la flotte pour suivre les contrats de location, leur durée, avoir une vue d'ensemble sur les kilomètres parcourus, sur les entretiens et les révisions réalisés et ainsi se prémunir de pannes, qui auraient pu être évitées avec un suivi plus régulier. Il était avant compliqué d'avoir des remontées d'information », explique Magalie Demczyna, gestionnaire logistique au sein de la société Horticash.

Ce logiciel a ainsi permis à cette entreprise de suivre plus finement et d'analyser l'impact économique de sa flotte, de comparer les différents sites et années. « Cela permet de savoir où on en est, de connaître le ratio de chaque poste, le montant du loyer, du carburant. Pour réduire la facture, nous avons décidé de jouer sur les loyers, sur les gammes des véhicules. Nous nous sommes aussi rendu compte qu'un appel d'offres sur les assurances peut être utile et pertinent », ajoute Magalie Demczyna.

Les salariés ont par ailleurs accès sur leur téléphone aux indicateurs sur la qualité de leur conduite, et sur leur consommation de carburant. « Il y a eu beaucoup de réactions positives. Lorsque nous avons mis en place le logiciel, certains collaborateurs nous ont appelé pour nous dire qu'ils étaient sans cesse dans le rouge et qu'ils se rendaient désormais compte de ce qu'ils consommaient », assure la gestionnaire logistique de cette PME qui débourse annuellement la somme de 1300 euros HT pour le logiciel.

 
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