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Quand les institutionnels et les personnes morales investissent en Crowdlending !

Publié par WeShareBonds le - mis à jour à

Le « crowdfunding », et notamment le « crowdlending » son segment désormais le plus dynamique, s'est non seulement imposé pour les investisseurs particuliers, mais aussi pour les investisseurs institutionnels et les même pour les entreprises souhaitant placées leurs excédents de trésorerie.

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Le « crowdlending » ou « P2P business lending » : une classe nouvelle classe d’actifs

Le « crowdlending » ou comme l’appelle les anglo-saxons, le « P2P business lending » - qui consiste à prêter directement à des PME via une plateforme de financement participatif/crowdfunding agréé par un régulateur bancaire ou financier- est apparu en France il y a quelques années avec l’évolution réglementaire principalement de la loi Macron.

Ce nouveau mode de financement alternatif (à l’ancien monopole bancaire du crédit), connait un développement pan-Européen, mêmes si nos voisins anglo-saxons restent encore de loin les plus avancés, comme le montre la belle introduction en bourse en cours du leader anglais : Funding Circle.

Au-delà de l’aspect communautaire et participatif, le « crowdlending » présente toutes les caractéristiques d’une classe d’actif à part entière pouvant répondre aux attentes des institutionnels et des investisseurs professionnels ou récurrents.

Le développement des fonds de crédit

Les principales plateformes de crédits online se sont développées en s’appuyant sur une base d’investisseurs individuels, mais rapidement pour faire face aux montants à financer, (et respecter une certaine équation économique axu vu les coûts de recrutements sur internet des prêteurs particuliers) sur des véhicules dédiés : à savoir des fonds de crédit adhoc qui co—financent, souvent de manière majoritaire, chaque émission. C’est le cas de Lendix via ses fonds (FCT), financés par des institutionnels ou chez WeShareBonds, de nos fonds de crédit FPS abondé par notre actionnaire minoritaire, la Banque Postale, et la Mutuelle Générale.

Des acteurs spécialisés sont ainsi apparus tels que SmartLenders ou Eiffel Investment Group qui permettent à des institutionnels de prêter multi-plateformes. Ces fonds travaillant en direct avec plusieurs plateformes référencées, avec à la clé des accords cadre en vue de déployer plusieurs dizaines de millions d’euros sur des opérations issus des principales plateformes de crédit.

Ce phénomène n’est pas nouveau dans le monde anglo-saxon avec des montants beaucoup plus significatifs : Prosper.com qui s’est positionné sur les prêts personnels a obtenu un engagement de
5 milliards de dollars sur 2 ans de la part d’investisseurs institutionnels (dans un deal incluant par ailleurs une prise de participation de 35% à son capital). Au Royaume-Uni il existe des véhicules dédiés - tels que « Funding Circle SME Income Fund Ltd (FCIF) » qui a vocation à souscrire aux produits de la plateforme Funding Circle – ou multi-plateformetels que P2P Global Investments PLC. Le législateur a d’ailleurs mis en place tout un cadre fiscal afin de favoriser le secteur (voir notre article Crowdfunding/Crowdlending FR vs UK).

Une évolution logique

De fait les plateformes ont tout intérêt à se rapprocher d’investisseurs institutionnels ou professionnels (« family-offices », trésoriers « corporate »…) afin de pouvoir offrir le maximum de visibilité aux émetteurs concernant leur capacité de financement les opérations, et supprimer l’aléa de la collecte pour se concentrer sur leur activité de base : la sélection et l’analyse des émetteurs. De leur cotés les institutionnels (banques, assureurs) auquel il coûte actuellement de conserver des liquidités (taux annuel négatif de 0,4% sur le montant des dépôts) ou les investisseurs récurrents (HNWI, « corporate », disposant de liquidité de manière permanente) peuvent avec le développement de cette nouvelle classe d’actif à moyen terme, accéder en direct à des rendement bruts moyens de l’ordre 6% par/an.

Cette nouvelle classe d’actif dispose désormais d’un historique de plusieurs années, avec parfois des cycles de remboursement complets permettant aux investisseurs de mieux se projeter via une analyse quantitative du track-record. Cette vision normative peut désormais permettre aux investisseurs de pouvoir déployer leurs fonds en analysant le coupe risque/rendement historique et de viser le taux de rendement net moyen, sous réserve d’une diversification suffisante.

Funding Circle le leader européen en termes de prêts aux PME (5 milliards de livres prêtés, 50,000 entreprises), a pris acte de cette réalité. Désirant gommer l’aspect affectif ou affinitaire et présenter son offre comme une « commodity » il a ainsi modifié les règles applicables aux souscripteurs : ces derniers doivent désormais passer par la fonctionnalité « autobid » qui sélectionne automatiquement les prêts suivant 2 profils de risques (« Balanced » ou « Conservative »), et par ailleurs la plateforme a renforcé et simplifié les possibilités de cession de créances sur un marché secondaire. Chez WeShareBonds, nous conservons la possibilité de choisir chaque projet, mais nous avons créé Webot© une fonctionnalité facultative que nous souhaitons cependant mettre en avant : un « robot d’investissement » qui permet au prêteur de configurer son profil de risque et de souscrire de manière automatique à tous les projets entrant dans son scope d’investissement.

Une évolution réglementaire qui va dans le sens de l’émergence d’une nouvelle classe d’actif

Le statut de CIP (Conseiller en Investissement Participatif), créé afin de renforcer le secteur, qui régit la plupart des plateformes de crowdlending, offre de nombreuses possibilités :

  • Une gamme de produits multiples : (outre de l’equity) des obligations et également désormais des minibons, outil spécifiquement mis en place pour le financement participatifs
  • Un relèvement du seuil par opération envisagé à 8M€
  • Une ouverture vers les investisseurs personnes physiques ou morales, sans plafond de montant, dans la limite du montant émis
  • Par ailleurs une modification du code monétaire et financier qui a introduit la blockchain comme moyen d’inscription et de transfert de titre non coté (pouvant faciliter à terme la création d’un vaste marché secondaire)

Que ce soit en termes de montants ou de modalités, la réglementation mise en place ainsi que les réflexions pour une harmonisation sur le plan Européen, semblent avoir désormais posé les bases pour le développement du « crowdlending » comme une classe d’actif à part entière que ce soit du côté emprunteurs ou préteur. La prise de conscience européenne s’exprimant par ailleurs fortement au travers des investissements du FEI et de la BEI qui veulent et encouragent ces fonds alternatifs et certaines plateformes de crédit disposant de leurs propres fonds, en engageant par levée de fonds ; des multiples de 10M d’euros. Le gouvernement anglais a lui-même créé un fonds afin de soutenir les fonds de crédit du secteur, en France la BPI et de nombreux institutionnels soucieux de soutenir les PME ont aussi pris cette voie.

Après avoir soutenu les ETI et les fonds de dette “privée” (les Novi, Novo...etc) : l’émergence de ces fonds dédiés aux plateformes traduit la lente mais réelle progression de la classe d’actif crédit PME/TPE, qui semble promise à un bel avenir. Elle semble pour le moins avoir convaincu les sceptiques, qu’elle était rentable, et pas uniquement “utile”, et que son ouverture aux particuliers ne nuisait en rien à sa réussite, même si la tentation est grande pour nombre de plateformes de restreindre cet accès compte tenu des coûts induits.

Lire cet article sur le blog de wesharebonds 

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