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Éviter les idées reçues pour développer durablement ses soft-skills

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From below of team of young creative multicultural people joining gear wheels to
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Qu'on le veuille ou non, les nouvelles technologies - intelligence artificielle, big data, machine learning ou 5G - sont en passe de redessiner le monde du travail et de l'entreprise. Nombre de métiers se transforment. D'autres sont voués à disparaître à l'ère où les compétences techniques deviennent inexorablement l'apanage de ces technologies.

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Rien ne semble indiquer que cela se fasse au détriment de l'homme. Bien sûr, sa place, ses rôles se voient redéfinis. Une mutation positive et nécessaire qui se poursuivra en développant des compétences socio-émotionnelles - les soft-skills - plutôt que seulement techniques.

Aux entreprises désormais de prendre la mesure de l'enjeu auquel elles font face. Ainsi, selon une étude du cabinet Mckinsey, alors que la demande en compétences manuelles et physiques devrait chuter de 16 % d'ici 2030 en Europe, les salariés dotés de soft-skills (bien identifiés) seront le moteur de ce nouveau monde du travail. Coordination d'équipes, prise de décision, capacité d'analyse ou de résolution de problèmes seront parmi les premières caractéristiques recherchées chez un professionnel. Mais beaucoup reste à faire puisque seulement 41 % des entreprises disent avoir intégré et être capables de mesurer les soft-skills. La plupart estiment même être en difficulté lorsqu'elles souhaitent recruter des personnes dotées d'esprit critique, d'innovation ou de créativité ; capables de gérer des situations complexes ou, simplement, de communiquer. Développer les soft-skills est aujourd'hui un enjeu vital pour les entreprises et leurs salariés.

Soft-skills : de quoi parle-t-on ?

Sans doute un peu en avance sur son temps, une étude de LinkedIn de 2019 affirmait que 92 % des entreprises considèrent les soft-skills comme aussi importants que les hard-skills, et qu'ils sont un facteur de succès clé (80 %).

Face à un tel engouement, le Forum économique mondial a su faire oeuvre utile en tentant de lister et ainsi de définir ce que sont les soft-skills. Huit ressortent de ce travail : capacité de réflexion et de raisonnement analytique, apprentissage continu, résolution de problèmes complexes, esprit critique, créativité et prise d'initiative, leadership, résilience et flexibilité, raisonnement et conceptualisation.

Mais, malgré une dynamique favorable aux soft-skills et une volonté générale d'en donner une définition que tous puissent s'approprier dans l'entreprise, le principal obstacle à leur plein développement reste les idées reçues qui continuent de faire le bonheur des sceptiques et des partisans du statu quo. Parmi ces préjugés, cinq restent des freins puissants qu'il convient de lever.

« Les soft-skills sont du domaine de l'inné »

Pour beaucoup, les soft-skills « tu les as ou pas ». Ils seraient le fruit de l'éducation. Soit, nous sommes bien tous le fruit d'une éducation mais développer ses soft-skills c'est d'abord une histoire de décision. Comment, à un moment, chacun décide en conscience, de façon volontaire, de ce dont il a besoin ou envie. C'est comprendre la signification et les bénéfices de ses compétences. C'est accepter d'analyser ses compétences sans jugement, sans y voir du bien ou du mal mais plutôt comme un levier de flexibilité. C'est finalement une question de responsabilité et de choix ; de s'accepter ou non tel que nous sommes ou voulons être.

« Une bonne formation et le tour est joué »

A l'issue des formations, beaucoup continuent d'appréhender les soft-skills comme ils le font avec des compétences techniques. Ils ont suivi la formation. Ils ont tout compris. Ils appliquent. Ils maîtrisent. Mais la réalité est différente. Les soft-skills ne sont pas des cases, des compétences que l'on coche de façon définitive. Ainsi, on ne peut pas dire : « je maîtrise l'écoute active ou le leadership ». Il est plus juste de dire : « j'ai développé des compétences d'écoute active ou mes capacités de leadership ». Car ces compétences que j'ai développées vont être à ajuster à un contexte donné et seront incarnées et véhiculées par mon style propre. Il ne s'agit donc pas de maîtriser mais d'avoir conscience de nos comportements, capacités, compétences et actions. La formation n'est en fait que le début. Vient ensuite le temps de la pratique, de l'expérimentation et de la remise en cause : l'apprentissage commence. En somme, penser que l'on maîtrise un soft-skill, c'est ignorer, oublier la part de notre inconscient qui anime nos comportements.

« Les soft-skills sont subjectifs »

En réalité, si on devait objectiver les soft-skills, l'idée serait d'aller dans l'observation : j'observe une capacité à mettre en oeuvre ces compétences douces ou pas. L'enjeu est donc de définir des critères suffisamment fins pour apprécier la capacité d'un salarié ou d'un candidat au recrutement à faire usage d'un soft skill. C'est, par exemple, être en mesure de répondre aux questions suivantes : qu'est ce que veut dire la créativité dans notre organisation ? Quels sont les indicateurs me permettant d'observer la mise en action de cette compétence ? À quoi je verrai, concrètement, que cette compétence est présente ? Où, quand et comment puis-je l'observer ? Rien de subjectif mais un appel à la subtilité, à la complexité, à la finesse et à la précision pour appréhender les compétences des personnes.

« Les soft-skills, encore un truc de développement personnel... »

Et s'ils ne sont pas subjectifs, les soft-skills sont universels et systémiques parce qu'ils s'inscrivent nécessairement dans une dimension culturelle et sociétale, dans celle de leur entreprise, dans un système de relations, parce que chacun de nous avons un impact direct ou indirect sur notre environnement.

« Les soft-skills ça ne sert à rien ! »

Bien sûr, un tel aveuglement prête à sourire mais invite aussi à rappeler que nous sommes des « animaux sociaux » et qu'à ce titre, notre quotidien est fait de relations et d'interactions. Rien d'anecdotique dans cela puisque tout apprentissage passe par cette relation à l'autre. Elle est fondamentale car elle nous construit, nous détermine.

Sans doute chacun peut mettre le curseur où bon lui semble dans son apprentissage des soft-skills mais la réalité est là : les développer est une nécessité pour tous dans l'entreprise et ailleurs.

Un clin d'oeil : repensez à vos fêtes familiales de fin d'année... Qu'est ce qui aurait pu être différent et plus ajusté, si vous aviez développé vos soft skills ?

Superviseure, coach professionnelle et psychopraticienne Gestalt, Delphine Roset dirige lecabinet Osalys depuis 2013 et a fondé en 2023 la Soft Akademy, l'école inclusive dédiée aux soft skills. Elle a lancé à Lyon cette année la première école inclusive dédiée aux soft skills où étudiants, demandeurs d"emploi, salariés, cadres et dirigeants apprennent ensemble à mieux se connaître pour mieux travailler ensemble. Une prochaine session se fera sur Paris.

 
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